Jonathan Drouin: savoir marcher avant de courir
Les 30 équipes actuelles de la LNH travaillent pour se bâtir un noyau d’équipe fort et solide à chaque année qui passe et le meilleur moyen d’y arriver, ce n’est plus en signant les joueurs autonomes à gros prix, mais en s’assurant de bien repêcher, car dans une ère de plafond salarial, les dollars sont plus importants que jamais.
Le noyau du Lightning de Tampa Bay provient, en partie, de joueurs repêchés et développés par l’organisation. Steven Stamkos, Victor Hedman, Nikita Kucherov, Alex Killorn, Andrei Vasilevskiy et Ondrej Palat sont les joueurs auxquels Steve Yzerman doit se fier pour soulever la coupe Stanley en tant que directeur général et maintenant, il peut compter sur le québécois Jonathan Drouin comme élément important de sa formation.
Dès l’âge de 17 ans, Drouin a été dominant dans la LHJMQ avec les Mooseheads d’Halifax en compagnie de Nathan MacKinnon et c’est ce qui lui a valu une sélection au 3e rang de l’encan amateur de 2013, soit 2 rangs après son coéquipier chez les Mooseheads. Bien qu’il croyait s’établir à 18 ans, Yzerman en décide autrement et le retourne à Halifax afin de dominer la ligue, mais également parfaire son jeu défensif. C’est à la saison 2014-15 que Drouin fait son entrée dans la grande ligue, mais la marche entre le junior et la LNH est très haute et il ne parvient pas vraiment à être un élément important pour les Bolts.
Drouin commence à ressentir de la frustration quand Jon Cooper ne l’utilise pas comme il le voudrait, car souvent, il doit jouer sur le 3e ou 4e trio et il ne peut pas vraiment démontrer l’étendue de son talent avec si peu de temps de glace. Cette frustration décide de sortir de la bouche de son agent en janvier 2016, soit le lendemain de la rétrogradation de son client à Syracuse, alors qu’il annonce publiquement qu’il a demandé une transaction à Yzerman en novembre 2015.
Être transigé sur demande
Drouin a donc dû se rapporter au club-école du Lightning, mais en se disant qu’une transaction surviendrait dans un avenir proche, mais c’est alors que son agent lui ordonne de retourner chez lui 2 semaines plus tard, car il affirme que Steve Yzerman est sur le point de conclure une entente avec une autre formation et il ne veut pas que son client se blesse. Drouin refuse donc de se rapporter à Syracuse et Steve Yzerman se voit dans l’obligation de suspendre son jeune poulain indéfiniment.
Le directeur général s’est forgé une réputation de négocier avec la ligne dure auprès des autres dirigeants et auprès de ses joueurs et ça ne changera pas pour Drouin, donc alors qu’il est constamment questionné sur le sujet, il se contente de dire qu’il va mettre le bien de l’équipe en avant du bien de son joueur.
On s’attendait à une transaction à la date limite, le 29 février 2016, mais ça n’est pas survenu pendant que Drouin demeurait chez ses parents sans jouer. Voyant qu’il ne s’en ira nulle part après la date limite, Drouin décide de se rapporter à Syracuse afin de terminer la saison du bon pied dans l’espoir d’être rappelé par les Bolts. C’est finalement ce qui se produit en avril alors qu’il reste 2 matchs à disputer pour Lightning.
Tout est dans l’attitude et l’effort
On reprochait à Drouin de ne pas s’acquitter de ses tâches défensives sur la glace, mais le québécois s’est retroussé les manches et s’est mis à travailler davantage sur la glace. Il aura donc récolté le fruit de son travail, car il a terminé les séries éliminatoires avec une impressionnante récolte de 14 points en 17 matchs et un temps d’utilisation moyen entre 14 et 19 minutes par match. Drouin a compris le message lancé par l’organisation et a forcé la main de Jon Cooper pour l’utiliser de plus en plus et malgré une dispute que l’on croyait non réconciliable, Jonathan Drouin est devenu un élément important du Lightning de Tampa Bay lors des séries de 2016.
Les grosses transactions se font au repêchage
Pas pour Steve Yzerman. Bien qu’il ait passé près d’échanger Ben Bishop aux Flames, il était clair dans la tête de l’ancien capitaine des Red Wings que Jonathan Drouin demeurerait à Tampa Bay et qu’il ferait en sorte que son jeune joueur puisse se développer adéquatement avec son équipe. Le jeune homme âgé de 21 ans a donc bien débuté la saison pour la troupe de Jon Cooper avec 5 points à ses 10 premiers matchs. Une blessure mineure l’a tenu à l’écart 2 semaines, mais depuis son retour, Drouin produit à un rythme d’enfer et si bien qu’il est rendu à 29 points en 37 matchs. Jon Cooper l’emploie entre 14 et 20 minutes par match et il est devenu l’une des pierres angulaires de l’attaque de l’équipe et elle en a bien besoin depuis la perte de leur capitaine Steven Stamkos, dont la saison serait terminée en raison d’une blessure au genou.
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Savoir marcher avant de courir
Chaque joueur repêché a son rythme de progression qui lui est propre. Plusieurs choix de 1re ronde finissent par devenir de grandes vedettes dans la ligue, mais plusieurs ne parviennent pas à chausser les patins dans la AHL. Tout est une question de développement du côté de l’organisation et du côté du joueur et dans le cas de Drouin, bien que Nathan MacKinnon ait pu se tailler un poste facilement dans l’alignement peu profond de l’Avalanche du Colorado, Jonathan Drouin a abouti dans une équipe près de la coupe Stanley et presque à maturité, ce qui implique que le Lightning n’était pas prêt à vivre avec les erreurs du jeune joueur.
Drouin est rempli de talent et il le prouve à toute la planète hockey actuellement, mais s’il avait suivi les directives de l’organisation dès le départ, il serait peut-être encore plus dominant qu’il ne l’est actuellement. Néanmoins, les problèmes entre lui et les Bolts pourraient refaire surface cette année, car le jeune homme en est à sa dernière année de contrat et sachant qu’Yzerman voudra négocier à la dure comme il l’a fait notamment avec Nikita Kucherov, Jonathan Drouin devra peut-être s’en tenir à un contrat de transition pour les 2 ou 3 prochaines saisons avant de toucher le gros lot dans le futur.
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