La guigne de la deuxième année frappera-t-elle Suzuki de plein fouet?
Ah la fameuse guigne de la deuxième année! On en entend bien souvent parler, mais c’est pratiquement impossible de l’expliquer. On ne peut pas expliquer pourquoi environ 1 joueur sur 2 connaît une baisse de production à sa deuxième campagne dans la LNH. À mon avis, on surestime le nombre de joueurs à qui ça arrive, mais c’est tout de même un fait que beaucoup de jeunes joueurs sont frappés de plein fouet par le phénomène. Nick Suzuki en sera-t-il victime?
D’abord, attardons-nous à la courbe de progression de Nick Suzuki dans les dernières années. En 2016-2017, l’année précédant son repêchage LNH, il a récolté 96 points en 65 rencontres, marqué 45 buts, avec l’Attack d’Owen Sound en OHL. La campagne suivante, avec la même équipe, 100 points en 64 matchs, 42 buts. Sa moyenne de point par match est restée sensiblement la même, ce qui en inquiétait déjà, le monde du hockey étant ce qu’il est.
Vient ensuite 2018-2019. Pendant l’été, il passe des Golden Knights au CH, mais ça ne change rien pour lui. Il reste dans la OHL avec l’Attack pour une demi-saison. Il récolte 45 points en 30 matchs avant d’être transigé au Storm de Guelph. Sa moyenne de point par match est encore une fois prise autour de 1.5. Il termine bien sa dernière saison régulière junior avec 49 points en 29 matchs. Augmentation au niveau du point/match et c’est remarqué par les analystes, encore une fois le hockey étant ce qu’il est, surtout à Montréal.
42 points en 24 matchs. Tout le monde doit se souvenir de ces séries exceptionnelles que Nick Suzuki a connues avec Guelph. Il était la bougie d’allumage et le leader de cette équipe. Il a prouvé qu’il était un « gamer » qui se levait dans les grands moments. Il avait aussi connu un très bon Tournoi de la Coupe Memorial, amassant 7 points en 4 rencontres face aux meilleures équipes du pays. Le Storm s’est avoué vaincu en demi-finale face aux puissants Huskies de Rouyn-Noranda.
Au printemps 2019, Nick Suzuki a connu des séries incroyables avec le Storm de Guelph dans la OHL.
Pas besoin de trop parler de la saison recrue de Suzuki avec le CH. Il a été excellent en récoltant 41 points en 71 rencontres en saison régulière et a montré que son « Hockey IQ » fou faisait vite oublier ses lacunes au niveau de la vitesse. En séries, il a été en mesure de « shutdown » des gars comme Sidney Crosby et Evgeni Malkin, ça dit tout sur son intelligence. Pour un joueur de 20 ans, son jeu « two-way » était tout simplement exceptionnel. Il a aussi réussi à amasser 7 points en 10 matchs.
Après ce petit cours d’histoire, revenons à la question : « La guigne de la deuxième année frappera-t-elle Suzuki de plein fouet? ». Non. Offensivement, ne vous attendez pas à une grosse hausse de production. Je serais extrêmement satisfait qu’il réussisse à récolter 55 points sur 82 matchs. Je m’attends à environ 45-50 points à sa fiche à la fin de la campagne, mais il y a beaucoup d’impondérables.
L’un d’eux s’appelle Jonathan Drouin. Si le duo peut opérer avec une chimie comme celle qu’on a vu en séries, les deux attaquants pourraient exploser le plateau des 60 points. Mais c’est un gros « Si ». Pour le reste, si je dis que Suzuki n’aura pas de grosse « guigne », c’est pour son jeu complet. Même s’il devait ne récolter « que 45 points », je suis persuadé que son jeu « all-around » fera de lui un joueur extrêmement utile. Et c’est l’important pour le Canadien.
Les deux plus grandes qualités du petit Nick, ce sont son intelligence et son attitude. Et ces deux choses lui permettront de servir une brillante feinte à la guigne de deuxième année si elle tente de le frapper. Si le jeune de 21 ans connaît une petite léthargie, j’espère que les gens ne paniqueront pas. À la place des fans montréalais, je serais beaucoup plus inquiet du développement d’un Kotkaniemi. Je dis ça comme ça.
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