La reconstruction, ce n’est plus aussi long qu’on le croit

Maintenant que la folie du 1er juillet est derrière nous, on n’a d’autres choix que d’en venir à l’évidence: Le Canadien de Montréal est en reconstruction, et ce, même si on refuse de parler de ce mot bannis du langage des dirigeants.

Est-ce si grave que ça si le Canadien décide de reconstruire? Bien sûr que non, car on a des comparatifs démontrant qu’une reconstruction, ça ne prend plus 10 ans à se faire si on a les bonnes personnes en place dès le départ. Plusieurs formations ont fait, non pas une reconstruction, mais un virage jeunesse et ça leur a porté fruit aujourd’hui.

Les Maple Leafs de Toronto

À tout seigneur, tout honneur, on ne peut pas passer à côté du coup fumant que les Leafs ont réalisé la semaine dernière en amenant le plus gros poisson du lac dans leur camp. John Tavares est certes un petit gars de la place, mais il avait tout de même l’occasion de signer avec 5 autres formations dont plusieurs d’entre elles lui offraient un plus gros contrat. Est-ce que Tavares aurait signé avec les Leafs s’ils avaient été dans les bas-fonds de la ligue? On peut se permettre d’en douter.

Excluant la signature de Tavares, on peut voir de façon tangible les mouvements que les Leafs ont faits pour s’améliorer et ça commence avec l’arrivée de Brendan Shanahan à la présidence. Shanahan a annoncé officiellement une reconstruction à l’un des plus gros marchés de la LNH et pour démontrer comment ça change vite dans le monde du hockey, regardons de quoi avait l’aire l’alignement en octobre 2015 lors du match d’ouverture.

En seulement 3 ans, les Leafs ont changé pratiquement toute l’équipe et ça inclut l’entraîneur-chef Mike Babcock qui est arrivé à l’été 2015. Aujourd’hui, en regardant l’alignement actuelle de l’équipe, on constate que les seuls joueurs encore présents sont Kadri, Gardiner et Reilly, soit 3 joueurs sur lequel on voyait de l’avenir à l’époque et qui sont devenu des morceaux importants de l’organisation.

On a pu miser sur la chance avec les sélections de Matthews, Nylander et Marner, mais on a également fait les bons mouvements permettant d’amener Frederik Andersen, John Tavares et Patrick Marleau et aujourd’hui, on peut dire que les Maple Leafs se rapprochent de la coupe Stanley avec un tel alignement.

2015-2016: 69 points (30e rang)
2017-2018: 105 points (7e rang)
[STATS_EQUIPE]TOR[/STATS_EQUIPE]

Les Bruins de Boston

Leur reconstruction a débuté lors du repêchage de 2015 après la mise à la porte de Peter Chiarelli pour embaucher Don Sweeney. On s’est rendu compte chez les Bruins que cette ligue était devenue très rapide et c’était exactement la faiblesse de l’équipe à l’époque, donc on a décidé de faire des mouvements permettant à l’équipe d’avoir 3 choix de 1re ronde en 2015 notamment. L’alignement 2015-16 des Bruins ressemblait à ça.

Depuis ce temps, les Jake Debrusk, Charlie McAvoy, Danton Heinen, Noel Acciari, Brandon Carlo et Sean Kuraly se sont amenés pour se joindre à des vétérans aguerris comme Bergeron, Marchand, Krejci et Backes, mais certains jeunes comme Krug et Pastrnak ont pris du galon, devenant des éléments importants du nouvel entraîneur-chef Bruce Cassidy. Encore une fois, on est partie d’une formation relativement vieille à de jeunes joueurs rapides et talentueux, mais il a fallu toucher au noyau de joueur présent pour y arriver et il a fallu faire de bons mouvements en dehors du repêchage.

2015-2016: 93 points (16e rang)
2017-2018: 112 points (4e rang)
[STATS_EQUIPE]BOS[/STATS_EQUIPE]

Les Devils du New Jersey

Lou Lamoriello est partie du New Jersey en laissant une équipe amochée à Ray Shero. Il n’y avait qu’un bon gardien de but et une attaque très tranquille et Shero a dû faire beaucoup de travail pour remonter cette formation. L’alignement 2015-2016 des Devils ressemblait à ceci.

L’alignement actuel des Devils est loin de ressembler à celle d’il y a 3 ans et force est d’admettre que Shero a fait du très bon travail de reconstruction. L’arrivée de Taylor Hall a changé l’attaque de ce club et la sélection Nico Hischier constitue un très bon coup de chance pour les Devils en plus de l’ajout de Sami Vatanen en défensive, permettant ainsi de remplacer le départ d’Adam Larsson.

2015-2016: 84 points (20e rang)
2017-2018: 97 points (16e rang)
[STATS_EQUIPE]NJD[/STATS_EQUIPE]

Il y a un point commun dans tout ça…

Le point commun de ces 3 formations, c’est que les dirigeants de celles-ci venaient à peine d’arriver lorsque ce remaniement a été enclenché. Dans le cas du Canadien, on mise encore sur Marc Bergevin qui entamera sa 7e saison à la barre de l’équipe. Même si on refuse de parler du mot reconstruction, on désire refaire le noyau de cette équipe par du talent et de la jeunesse et on ne peut dire que c’est la faute de l’ancien DG si le Canadien s’est ramassé si bas au classement, car c’est son équipe à part entière.

C’est donc dire qu’on permet à un dirigeant de se planter et de recommencer sans tracas dans une business où le but ultime est de gagner. On est passé près en 2014, mais la dernière coupe Stanley remonte toujours à 1993. Dans les 3 cas présentés ci-haut, on a admis ouvertement qu’on voulait reconstruire à différents niveaux, mais ici on refuse d’en parler alors que les partisans sont prêts à l’accepter. Si l’on se fie aux comparatifs, une reconstruction de 3 ans serait peut-être suffisante pour remettre le CH à flot et pour de bon. Si on se projette dans le futur, quel alignement pourrait-on avoir?

Il s’agit d’un alignement fictif excluant toutes possibilités de transaction, signatures de joueurs autonomes ou sélections de joueurs de haut niveau au repêchage, mais ça démontre très bien la situation. Le Canadien de Montréal a une bonne base pour débuter une reconstruction en bonne et due forme, car ils n’ont qu’à ajouter de la jeunesse, de la rapidité et de la vitesse à une équipe comptant déjà sur de bons jeunes éléments comme Gallagher, Drouin, Mete, Lehkonen, Hudon et Danault. Un gardien comme Carey Price serait encore dominant à la fin de cette reconstruction et Shea Weber constituerait un excellent mentor comme il l’est déjà présentement.

On peut toutefois mettre un bémol à tout ça, car les Maple Leafs, les Bruins et les Devils ont bien repêché (avec un peu de chance) et ils ont bien développé. Cet aspect est déficient présentement à Montréal et si l’on espère dégoter la perle rare au repêchage, on doit s’assurer que cette perle se développe à son plein potentiel, chose que l’administration devra régler au plus vite.

[STATS_EQUIPE]MTL[/STATS_EQUIPE]