La Russie bannie des Jeux olympiques 2018 | Quelles conséquences pour le tournoi de hockey?
Après plusieurs semaines d’attente, le couperet est finalement tombé hier, avec l’annonce du Comité international olympique (CIO). Réunie en Suisse, du côté de Lausanne, la commission exécutive de l’instance a ainsi choisi de suspendre la Russie en vue des prochains Jeux olympiques d’hiver, qui se tiendront d’ici neuf semaines à PyeongChang. Une décision forte, qui fait suite aux nombreux scandales de dopage ayant éclaboussé le pays depuis la publication, en 2016, du rapport McLaren.
Malgré les sanctions, certains athlètes russes seront néanmoins autorisés à participer à l’événement, pour peu qu’ils soient jugés « propres » par les tests pratiqués à long terme au niveau international. Ainsi, ses sportifs pourrait alors concourir avec l’étiquette d’athlètes neutres, en arborant une tunique flanquée du drapeau olympique, et sans la possibilité de faire résonner l’hymne russe si jamais ils parviennent à remporter l’or.
Dès lors, les Pavel Datsyuk et autres Ilya Kovalchuk seront-t-ils prêts à sacrifier leurs couleurs dans l’optique de prendre part au tournoi? Interrogé par l’agence de presse R-Sport, ce dernier a en tout cas affirmé que les sportifs propres de son pays ne devait pas se résigner:
« Nous comprenons tous parfaitement que cette décision du CIO est purement politique, et nous savons contre qui elle est dirigée » a déclaré Kovalchuk, dans des propos relayés par Reuters. « C’était clair qu’il y aurait une telle décision, mais si nos athlètes propres décident d’y aller, cela unira notre pays. Les athlètes propres doivent y aller. »
Un sentiment plus ou moins partagé par Thomas Bach, le président du CIO, qui compte lui aussi sur la présence de participants russes:
« Tout d’abord, un boycott des Olympiques n’a jamais rien accompli » a-t-il lancé, dans une déclaration reprise par Sportsnet. « De plus, je ne vois pas la moindre raison pour un boycott de la part des athlètes russes, car nous offrons la possibilité à ceux qui sont propres de participer, afin de montrer qu’il y a des athlètes propres en Russie. De cette façon, nous pensons qu’ils pourront nous aider à nous projeter vers un futur où le sport sera plus sain, sans ériger un nouveau mur entre la Russie et le mouvement olympique. »
Redoutée par la Fédaration internationale de hockey sur glace (FIHG), cette sanction pourrait toutefois avoir des conséquences relativement lourdes pour le tournoi de 2018. Comme annoncé, le parlement russe travaille en effet sur une loi permettant d’interdire à l’ensemble des joueurs de KHL (étrangers compris) de se rendre aux Jeux de PyeongChang. Déjà privés de ses talents de LNH, Hockey Canada comptait notamment se reposer sur la présence d’une quinzaine de hockeyeurs évoluant sur le circuit eurasien en vue de la compétition.
La balle est donc désormais dans le camp des autorités russes, qui doivent désormais décider du sort réservé aux joueurs de KHL. Privé de son hymne et de son drapeau, l’ex-République Soviétique sera-t-elle prête à lâcher du lest en vue du tournoi olympique? Pour l’heure, rien n’est moins sûr, mais nul doute que René Fasel, le président de la FIHG, fera de son mieux, durant les prochaines semaines, pour obtenir la participation des hockeyeurs du circuit Chernyshenko. En cas de refus, notons d’ailleurs que l’idée d’enrôler des joueurs juniors pour les JO pourrait également être étudiée…
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