Le futur de Phillip Danault passe-t-il par l’ascension de Ryan Poehling?
Si le travail du directeur général du Canadien, Marc Bergevin, a souvent été l’objet de critiques, on ne peut que le vanter lors de cette saison morte. Il s’est assuré de combler les trois besoins les plus flagrants de son équipe et, à défaut d’avoir acquis un joueur vedette, il a complètement transformé l’image de la formation qu’il dirige depuis maintenant huit ans.
Et ce, sans même sacrifier l’un de ses espoirs. Jake Allen épaulera Carey Price, Joel Edmundson solidifiera le top-6 à la défense alors que Josh Anderson et Tyler Toffoli ajouteront de la profondeur à l’attaque.
En plus d’ajouter les pièces manquantes du puzzle, Marc Bergevin a aussi prolongé deux des joueurs les plus utiles à sa formation, soit Brendan Gallagher pour six ans et Jeff Petry pour quatre. Tout comme ces derniers, les attaquants Tomas Tatar et Phillip Danault écoulent, en 2021, leur dernière année avant l’autonomie complète. Cependant, avec un peu moins de 400 000 dollars de disponibles sous le plafond salarial, sept contrats à renouveler et des jeunes qui tenteront de forcer la main des dirigeants du CH, des décisions ardues devront être prises au cours des prochains mois.
À moins d’une surprise, tout indique que Tomas Tatar ne signera pas de nouvelle entente. Cela nous mène donc au dossier Phillip Danault. Une situation beaucoup plus complexe et qui donnera certainement des maux de tête au DG de la Sainte-Flanelle.
Cela fait maintenant plus de trois ans que Marc Bergevin a conclu une transaction qui a changé la carrière de l’ancien des Blackhawks, qui n’a pas cessé de s’améliorer depuis, se taillant même une place parmi les meilleurs joueurs défensifs de sa génération. Durant la saison écourtée de 2020, son différentiel de +18 était le huitième plus haut total chez les centres du circuit, devant notamment Nathan MacKinnon et Ryan O’Reilly. Au cours des deux dernières campagnes, il est le quatrième attaquant ayant passé le plus de temps sur la glace à court d’un homme, alors que 46 buts ont été accordés lors de ses 380 minutes de jeu en infériorité numérique. Il n’inscrit pas son nom sur la feuille de pointage à tous les soirs, mais Danault se démarque au niveau offensif de façon considérable, particulièrement à égalité numérique. En 2019-2020, il a amassé 43 de ses 47 points à cinq contre cinq.
Ces chiffres lui vaudront assurément une augmentation salariale importante et elle sera bien méritée. Par contre, est-ce que le Canadien peut se permettre d’octroyer un contrat lucratif à son centre de troisième trio ? Avoir un joueur de la trempe de Phillip Danault au sein d’une troisième unité est un luxe, mais dans les circonstances, c’est un pensez-y-bien ; surtout avec les performances de Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi en séries éliminatoires. Toutefois, si le Canadien se départit du Victoriavillois, il lui faudra un remplaçant et un nom dans la hiérarchie de l’équipe me vient en tête et c’est celui de Ryan Poehling.
À 21 ans, Poehling a passé la majorité de sa première saison chez les professionnels sous les ordres de Joel Bouchard dans la ligue américaine. Et celle-ci fût loin d’être à la hauteur des attentes avec 13 points en 36 rencontres, dont un seul durant les dix dernières parties. Malgré tout, il a le talent pour remplir ce rôle à long terme.
Sans vouloir le comparer à Danault, plusieurs parallèles existent entre les anciens choix de premier tour, les deux sont des centres à caractère défensif et j’irais même jusqu’à dire que Poehling possède un meilleur lancer et est plus imposant physiquement.
Un comparable que j’aime bien utiliser, c’est Lars Eller. Le Danois est vite devenu un joueur important à la profondeur des Capitals dès son acquisition en 2018, amassant 18 points lors de la conquête de la première coupe Stanley d’Alexander Ovechkin. Il n’excelle dans aucun aspect précis, or il est tout de même en mesure de tirer son épingle du jeu à chaque présence.
Évidemment, la patience est de mise puisqu’on sait tous que le développement d’un joueur est loin d’être une science exacte. Par contre, personne ne peut nier le talent et la détermination de Poehling. À quelques semaines d’un retour au jeu dans la LNH, il semble prêt à reconquérir la confiance de la direction du Tricolore.
Jusqu’à preuve du contraire, le Canadien a l’intention de conserver les services de Phillip Danault puisque son importance est capitale, malgré des négociations qui sont encore au point zéro. Malheureusement, le hockey est une business et des facteurs sont à prendre à considération. La signature du numéro 24 sera définitivement un des sujets chauds de cette saison.
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