Le jeu de puissance des Maple Leafs est un modèle d’excellence sur le plan statistique
Les Maple Leafs de Toronto ont encore gagné, hier soir, face aux Flames de Calgary (4-0), avec entre autres un nouveau but sur l’avantage numérique signé Nazem Kadri. Irrésistible depuis plusieurs semaines, la troupe de Mike Babcock poursuit son ascension et semble plus que jamais en passe de ravir une place en Séries Éliminatoires. Avec une récolte de 53 points en seulement 45 rencontres, les Ontariens occupent pour l’heure le septième rang de l’Association de l’Est.
Or, parmi l’ensemble des causes permettant d’expliquer ce véritable coup d’accélérateur, le jeu de puissance se place comme un catalyseur très important. En matière d’efficacité, les Leafs sont actuellement au deuxième rang de la ligue pour le taux de conversion des phases à 5-contre-4, avec un solide 24,1%. Seuls les Blue Jackets font mieux avec un ahurissant 25%. Néanmoins, cette place de dauphin ne doit en aucun cas venir minimiser le résultat obtenu par Toronto, qui demeure excellent. À titre de comparaison, les Ducks d’Anaheim dominaient la ligue à ce chapitre l’an passé avec 23,1%. Et il est bon de souligner que ces mêmes Leafs n’émargeaient qu’à 15,4% dans ce secteur en 2015/16, bons pour la 29ème position.
Plusieurs jeunes, un seul Kadri
Clairement, quelque chose a changé depuis octobre du côté du Centre Air Canada. L’effet Matthews est bien-sûr à mettre en avant, de même que les apports des jeunes Mitch Marner, William Nylander, Nikita Zaitsev et autres Connor Brown, tous régulièrement alignés sur le jeu de puissance par Mike Babcock. Il s’agit là du point central de l’amélioration des Leafs, peu importe les phases de jeu d’ailleurs, car cette arrivée massive de recrues surdouées a littéralement bouleversé le visage de la franchise, totalement différent de ce qu’il était un an auparavant.
Mais paradoxalement, les premiers à en profiter sont aussi les vétérans, comme Nazem Kadri, Tyler Bozak et James van Riemsdyk. Tous réunis sur la deuxième unité torontoise, ils font véritablement des étincelles. Kadri, surtout, s’impose comme un gros leader des Leafs au niveau de l’avantage numérique. Il est celui qui a marqué, jusqu’ici, le plus de buts à 5-contre-4 (10), alors qu’il ne reçoit pourtant que le septième temps de glace sur cette phase (2:22). Revitalisé sous la houlette de Mike Babcock, le choix de première ronde au Repêchage 2009 (7ème au total) a pris une nouvelle dimension cette saison, utilisant enfin l’ensemble de ses atouts des deux côtés de la patinoire. Plus en confiance, mais aussi en meilleure forme physiquement, Nazem Kadri possède le profil parfait pour s’imposer en supériorité: il est solide, retors, agile et surtout, possède un tir d’une précision chirurgicale. Exemple ici, avec ce but marqué hier soir face à Calgary, où le #43 déclenche un tir du poignet foudroyant, passant juste au-dessus de l’épaule du malheureux Brian Elliott. Davantage enclin à batailler dans les zones les plus dures, il est également en mesure de réaliser un bon travail à la distribution du jeu. On le remarque notamment ici, avec cet but inscrit, cette fois-ci, contre les Sénateurs, où Kadri commence par bien utiliser son corps pour se détacher du défenseur d’Ottawa, récupérant ainsi la rondelle derrière la cage. Puis, il relève la tête avant de passer le disque à, devinez qui, JVR, qui décale tranquillement Tyler Bozak, posté pile devant Mike Condon. Et 2-0 pour les Leafs.
Les stats avancées sans appel
Si tout le monde semble avoir trouvé sa place au sein du jeu de puissance torontois, cela se traduit donc logiquement au niveau des analytiques. Car au-delà du simple taux de conversion, les joueurs de Mike Babcock s’avèrent également dominateurs dans une multitude d’autres secteurs. En deux tweets, la firme spécialisée Sportlogiq a ainsi fait le point sur le nombre de catégories où l’avantage numérique de la franchise ontarienne excelle. Voyez donc:
The @MapleLeafs PP:
-1st in NHL for Scoring-Chances
-1st for ON NET Shot Attempts from the Slot
-1st for Possession-Driving Plays/2 mins
— SPORTLOGiQ (@SPORTLOGiQ) 23 janvier 2017
The @MapleLeafs PP PT2:
-1st for Successful Passes to the Slot
-Lowest Dump-In Rate (11.2%)— SPORTLOGiQ (@SPORTLOGiQ) 23 janvier 2017
Donc, résumons. Lorsqu’ils sont à 5-contre-4, et selon les données de Sportlogiq, les Maple Leafs pointent actuellement:
– En tête de la ligue pour le nombre de chances de marquer,
– En tête également pour le nombre de tirs cadrés pris depuis l’enclave,
– En tête encore pour le nombre de jeux de possession,
– En tête aussi pour le nombre de passes réussies vers l’enclave,
– En dernière position pour le pourcentage de « Dump-In » effectués (11,2%).
En clair, nous sommes ici en présence d’une formation qui maîtrise parfaitement son jeu devant la cage, tout en étant en mesure de contrôler l’ensemble de ses entrées en zone. Le plus marquant, c’est peut-être justement ce décalage entre possession et dump-in, qui souligne à quel point la technique présente dans cet alignement permet aux Leafs d’éviter le piège d’un jeu de puissance impossible à poser. Et oui, en contrôlant mieux leurs incursions chez l’adversaire, les Ontariens sont ainsi plus à même de conserver la rondelle, à l’inverse d’une équipe se contentant de l’envoyer derrière la cage, en croisant les doigts pour la récupérer via l’échec avant. Cette approche excitante du jeu en territoire adverse est d’ailleurs à mettre au crédit de Mike Babcock, déjà architecte d’une force d’attaque opérant avec un style similaire lors de son passage à Detroit. Petit à petit, sa patte se fait ressentir et son effectif, qui a réellement gagné en talent durant la saison morte, progresse de façon spectaculaire sous son égide.
Au final, on retiendra donc que les Maple Leafs confirment leur renouveau dans une multitude de secteurs. Si la défensive demeure encore le dernier frein à leur montée en puissance, reste que cet alignement prend clairement un virage emballant. Plus que jamais en course pour les Séries, les jeunes loups de la Ville-Reine auront peut-être même la chance d’emmagasiner de l’expérience dès cette année avec une participation au tournoi printanier. Une bouffée d’air frais pour une base partisane habituée au pire ces dernières saisons. Mais un cauchemar en perspective pour l’équipe qui devrait être obligée d’affronter cette horde imprévisible, qu’il faudra surveiller de près dans toutes les situations. Surtout à 5-contre-4.
Sources statistiques: hockey-reference.com, sportingcharts.com, @SPORTLOGiQ.
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