Le nouveau bleuet du Canadien a tout ce qu’il faut | Analyse vidéo approfondie de Rafael Harvey-Pinard
Le Canadien possède une bonne banque d’espoirs. J’ai fait le tour de nombreux joueurs jusqu’à maintenant avec des analyses approfondies en vidéo. Ce processus a été fait pour mettre en lumière les jeunes les plus prometteurs du CH. Aujourd’hui, je voulais faire un peu différent. Je n’ai pas visé le jeune avec le plus de talent, mais un Québécois qui, malgré un potentiel limité offensivement, se rendra dans la LNH selon moi. Il s’agit du nouveau bleuet Rafaël Harvey-Pinard des Saguenéens.
Je prêche un peu pour ma paroisse ici, car je proviens de la même région que lui, mais l’acharnement que « RHP » déploie sur la patinoire me convainc qu’il y parviendra probablement (demeurons dans le conditionnel). Lançons-nous !
Si vous voulez consulter mes analyses jusqu’à maintenant des espoirs du CH, cliquez sur les noms ci-dessous.
– Alexander Romanov
– Mattias Norlinder
– Jayden Struble
– Jordan Harris
– Cole Caufield
– Jesse Ylonen
Offensive
Je ne vous mentirai pas, RHP ne réussira probablement pas à transposer sa production des trois dernières années dans le hockey professionnel. Ce n’est pas qu’il n’est pas talentueux, mais je ne crois pas que le Québécois sera utilisé comme il l’est dans le junior. On le verra dans un rôle de profondeur avec la capacité d’engranger sa part de point. De quelle façon ? Premièrement, il a un bon tir et un instinct de marqueur assez développé. Deuxièmement, c’est un travailleur acharné qui joue la « game » comme on aime qu’elle soit jouée. C’est un joueur très physique malgré sa petite taille. Il ne s’en laisse jamais imposer. Ainsi, on le voit généralement dans le trafic et les zones payantes. Toujours à l’affut d’un rebond, d’une déviation ou d’une passe, le gaucher est très efficace dans le junior. Ce sera plus difficile contre des hommes, mais je le crois capable de le faire d’ici quelques années. On le saura bien assez rapidement l’an prochain à Laval.
Si on parle de ses capacités, comme je l’ai dit plus haut, son tir est très appréciable. Précis et décoché rapidement, Harvey-Pinard est capable de battre un gardien de plusieurs façons. En échappée, dans l’enclave ou au niveau des cercles des mises en jeu, il est loin d’être mauvais dans la LHJMQ. Pour créer des jeux, ce n’est pas vraiment lui qui va transporter le disque en offensive et qui va contrôler le jeu. Toutefois, c’est un bon élément pour faire bouger la rondelle et pour comprendre ce que ses coéquipiers veulent construire. Je note, ainsi, une bonne vision offensive et une compréhension du jeu assez élevé.
Jeu physique et défensif
Avec un gabarit de 5 pieds 9 pouces et 172 livres, on ne peut pas dire que le Québécois est imposant. Néanmoins, ça ne l’empêche pas d’être un joueur physique. C’est rare qu’il démonte un adversaire avec ses épaules ou qu’il domine qui que ce soit, mais je suis pas mal sûr que l’ennemi n’aime pas jouer contre lui. Harvey-Pinard termine toujours ses mises en échec et est très intense en fond de territoire ainsi que devant le filet. Il y a une portion de peste dans son jeu que les Montréalais adoreront. En étant le capitaine de son équipe, on peut croire que son leadership est développé et ça se voit sur la glace. Il prêche par l’exemple et, au Saguenay, tout le monde l’apprécie fortement.
L’ailier est un élément fort important en échec avant, car il crée souvent le chaos chez l’adversaire. Comme je disais, l’espoir du Canadien ne détruira pas les défenseurs, mais il sait comment les attaquer pour les mettre en échec et leur faire perdre le disque. Ses habilités ressortent encore plus dans son territoire où il est l’un des points dominants chez les Saguenéens. Ses entraîneurs peuvent toujours compter sur lui pour contrer les attaques ennemies. Sa compréhension des systèmes et de comment se positionner pour être efficace est ce qui le démarque le plus. Son bâton est toujours bien placer et actif lui permettant d’enlever les rondelles ainsi que les récupérer facilement. Ce sera l’un des rôles les plus importants dans sa carrière selon moi au niveau professionnel. Sa défensive lui permettra de gagner un poste à Laval. Restera à voir si la production va suivre quelque peu. Si c’est le cas, la LNH lui sera accessible. Bouchard va l’adorer, j’en suis certain.
Mobilité
Dans le junior, Rafaël Harvey-Pinard est un bon patineur, sans être élite. Pour le hockey professionnel, c’est l’endroit où il devra le plus travailler. Ce que j’aime est qu’il présente un bon équilibre lui permettant d’absorber les contacts, mais pour créer de la séparation, déborder ses couvreurs et suivre son joueur, ce sera peut-être plus difficile. Je ne doute pas qu’il y travaille ardemment depuis l’arrêt des activités et, qu’à Laval, il pourra suivre la cadence. Toutefois, si on regarde la dernière saison, c’est ce que j’ai remarqué.
C’est surtout son accélération qui fait défaut au lieu de sa vitesse maximale. Ça prend quelque temps avant de l’atteindre, mais j’aime le fait qu’avec la rondelle, il n’y a pas de différence de vitesse. Il s’occupe parfois des sorties et entrées de zone (comme tout joueur sur la glace) et il est plutôt efficace. Priorisant les jeux simples, les passes courtes et le « dump and chase », vous pouvez compter sur lui pour faire avancer le disque. Encore une fois, c’est ce qui lui sera demandé au plus haut niveau, alors c’est une bonne chose.
Conclusion
Je semble enthousiaste dans le cas de ce choix de 7e ronde, mais son dynamisme et sa tenue en défensive me poussent à croire qu’il parviendra à jouer pour le Canadien. Le fait qu’il soit un jeune de ma région et capitaine de mon équipe junior aide probablement, mais j’apprécie son niveau de responsabilité. Je mets un peu ma tête sur le billot en disant qu’il parviendra à la LNH, mais je suis confiant. Maintenant, reste à voir ce qu’il fera l’an prochain !
Voici d’ailleurs un excellent reportage sur le jeune homme qu’est Raphael Harvey-Pinard, réalisé par l’équipe de production vidéo de la LHJMQ:
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