Le préjugé du Canadien envers la LHJMQ
Premièrement, je suis comme tout le monde. J’adore voir des Québécois connaître du succès avec le Canadien. Étant dans la trentaine, je ne peux seulement qu’imaginer à quel point c’est encore plus important pour ceux qui ont vécu les belles années des Glorieux. Toutefois, il n’y a pas que le produit sur la glace qui a changé, le côté administratif n’est plus du tout le même.
Les organisations actuelles sont des business monstrueuses et la gestion de l’équipe en est une d’entreprise. L’argent mène et la victoire vient parfois en second. Le CH n’échappe pas à cette réalité et, n’en déplaise à certains, des choix sont faits, peu importe ce que le partisan moyen peut en penser. L’alignement sur la patinoire, la relève, le repêchage ainsi que les agents libres (entre autres) sont au cœur de la construction d’une formation. Cependant, chacun de ces aspects comprend les mêmes contraintes principales : le cap salarial et, une chose sous-estimée, le nombre limite de 50 contrats par organisation.
Le Tricolore est aux prises avec un beau problème qui découle directement du « reset » débuté en 2018 et terminé après les séries 2020. Ils ont beaucoup d’espoirs non signés et de choix au repêchage. Avec les 8 sélections faites lors de la dernière séance, c’est encore plus vrai. Cette accumulation/engorgement au niveau de la relève amène la principale raison du préjugé qu’a le CH envers la LHJMQ, le nombre d’années requis pour signer un joueur avant d’en perdre les droits.
Le pire pour un espoir de la CHL (et l’équipe qui s’est « trompé ») est, selon moi, de l’avoir repêché, conservé durant 2 ans et relâché par manque de progression. C’est vraiment peu de temps pour évaluer un joueur. De plus, c’est quelque peu injuste pour eux quand on prend en considération que pour tous les autres pays c’est 3 ou 4 ans que ça prend avant de perdre leurs droits. Pour une équipe qui regorge de jeunes dans sa banque, il faut que tu sois certain (ou presque) que l’espoir se rende dans la grande ligue pour le prendre. Sinon, si les doutes sont hauts, les risques de perdre ta sélection pour rien après deux ans sont assez hauts.
Pour moi, c’est la raison principale du fait que les espoirs de la LHJMQ et de la CHL en général ont été boudés. En prenant des Américains, tu t’assures d’avoir le temps nécessaire pour évaluer tes jeunes et tu n’auras pas d’engorgement dans ta limite de contrat avant un bon bout de temps.
Je ne dis pas nécessairement que c’est la vérité absolue et que mon opinion prévaut sur le sentiment d’appartenance envers le Canadien, mais c’est ce que je crois. J’aurais aussi aimé voir Bergevin prendre Xavier Simoneau, Jacob Dion, Théo Rochette ou autres, mais aucun d’eux n’est certain d’atteindre le show. La possibilité de les prendre l’an prochain avec beaucoup plus d’indices sur leur potentiel est toujours présente et les risques pour l’équipe en seront amoindris.
La pandémie aura assurément nui à la CHL en raison de l’échantillon qui a été plus petit qu’à l’habitude. L’espoir n’est pas perdu pour les jeunes membres des équipes la composant. Pour les partisans du Canadien, il serait peut-être sage de voir plus loin que l’origine d’une sélection avant d’en faire la critique.
Mon opinion, je le répète.
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