Les Bruins de Boston sont la preuve qu’échanger des vedettes n’empêche pas le succès
Je sens que ce texte lancera une discussion enflammée (ou pas) sur la page Facebook entre partisans du CH et partisans des Bruins. Souvent dans la LNH, on pense qu’échanger des vedettes veut automatiquement dire qu’une reconstruction s’annonce. La formation du Massachusetts a démontré dans la dernière décennie que cet adage n’est pas véridique à coup sûr. Sur cette période de temps, les ours noirs ont cumulé un total de trois finales, dont une coupe Stanley. Pourtant, des joueurs élites furent échangés par l’organisation en cours de route et quelque peu avant d’entrer dans cette ère faste en succès. Quand échanger des vedettes n’empêche pas le succès…
Pour démontrer le point mentionné ci-haut, j’ai décidé de présenter les transactions impliquant des joueurs vedettes qui se sont fait larguer par les Bruins. On pourrait aisément dire qu’avec ces joueurs, l’organisation aurait cumulé plus de coupes Stanley. Peut-être pas non plus… Nous ne le saurons en fait jamais. Ceci dit, est-ce que ces échanges réalisés ont eu un impact sur les performances du club même si les joueurs échangés étaient des éléments clés ? Regardons le tout ensemble.
30 novembre 2005
Boston reçoit: Wayne Primeau, Brad Stuart et Marco Sturm
San Jose reçoit: Joe Thornton
C’est peut-être il y a 15 ans, mais cette transaction aurait pu être très dommageable pour la dernière décennie des Bruins. Thornton, une vedette à l’époque de la transaction, aurait fourni de très belles années à Boston au cours des dix dernières années. Aurait-on plus gagné avec lui ? Peut-être pas, puisque lui-même n’a jamais su amener son club des Sharks vers les grands honneurs. Par contre, le retour obtenu contre »Jumbo Joe » laissait croire que l’organisation s’enlignait vers le bas. Ce ne fut pas le cas.
18 septembre 2009
Boston reçoit: Choix R1 2010 (T.Seguin), Choix R1 2011 (D.Hamilton) et Choix R2 2010 (J.Knight)
Toronto reçoit: Phil Kessel
Le mal-aimé qui quitte »Beantown ». Il n’y a pas grand monde qui a critiqué cette transaction, surtout en observant les choix qui ont découlé de tout cela. Ceci dit, l’apport d’un Phil Kessel, peu importe son attitude ou son rythme de vie, est indéniable pour un club. On aurait pu penser, lorsqu’est venu le temps de se séparer de Phil Kessel, que les Bruins se dirigeaient vers une reconstruction, mais non. L’organisation entrait par la suite dans la décennie 2010-2020 qui fut assez brillante. Malheureusement, les deux joueurs sélectionnés par les Bruins dans l’échange Kessel furent eux aussi transigés. Nous y reviendrons.
18 février 2011
Boston reçoit: Rich Peverley et Boris Valabik
Atlanta (Winnipeg) reçoit: Blake Wheeler et Mark Stuart
Ouhla ! Perdre Blake Wheeler pour Rich Peverley, lorsqu’on regarde le tout avec du recul, c’est assez épouvantable. Est-ce que cette transaction a privé l’organisation de succès en revanche ? Non. Peverley a donné du bon hockey tout de même à Boston alors que Wheeler, lorsque les Bruins l’a échangé, n’était pas le joueur de 80 points que l’on connaît à Winnipeg de nos jours. Il était fait dans le moule des Bruins avec son implication physique et son intensité. Par contre, on s’attendait peut-être à plus qu’un producteur de 35-40 points en moyenne du temps qu’il portait l’uniforme jaune. Il aura explosé plus tard, au grand dam des partisans des Bruins, qui peuvent tout de même se consoler, car cela n’a pas empêché le club de connaître la gloire. Pendant ce temps à Winnipeg…
4 juillet 2013
Boston reçoit: Loui Eriksson, Joe Morrow, Reilly Smith et Matt Fraser
Dallas reçoit: Tyler Seguin, Rich Peverley et Ryan Button
Celle-là a fait mal aux Bruins. Seguin décevait un peu, mais on ne lui donnait pas non plus la chance de s’épanouir dans l’alignement. En plus de se départir d’une pièce obtenue contre Blake Wheeler en Rich Peverley, les Bruins perdent un joueur qui s’avérera, plus tard, à être l’un des meilleurs marqueurs du circuit. En retour, Loui Eriksson et Reilly Smith ont connu du succès au sein de la formation et à deux, on a pu combler l’apport de Seguin à son départ.
26 juin 2015
Boston reçoit: Choix R1 2015 (Z.Senyshyn), Deux choix R2 2015 (J. Lauzon)
Calgary reçoit: Dougie Hamilton
Alors que le deuxième choix de 2e tour fut échangé contre Brett Connolly, on ne peut dire que Dougie Hamilton a rapporté quelque chose d’incroyable aux Bruins. Pourtant, la défensive à Boston est en parfaite santé présentement. Un grand merci à McAvoy, Carlo et à Krug, trois jeunes issus du repêchage chez les Bruins. Hamilton, l’année où il fut transigé par l’organisation de Boston, venait de connaître une saison d’éclosion. Le moment était choisi, mais le retour fut quelque peu décevant. Par contre, on aura dû attendre à cette saison pour qu’il augmente la qualité de son jeu pour s’approcher du point par match alors qu’à Calgary, il était limité à 45 points en moyenne par année, le rendement exact de la campagne où il fut échangé par les Bruins.
De grosses décisions
Ce qu’on peut observer, c’est que l’administration des Bruins n’a jamais craint les transactions d’envergure. Par contre, on a échangé beaucoup de vedettes pour un retour d’investissement assez pauvre. Et pourtant, l’équipe a continué de performer sur la patinoire en ne ratant les séries qu’à deux reprises dans la dernière décennie. Depuis l’échange de Thornton, ce sont 10 présences au tournoi printanier en 15 ans, même si l’organisation a échangé des joueurs d’impact comme présentés ci-haut.
Chapeau bas.
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