Les Oilers doivent-ils transiger afin d’améliorer leur top-4 défensif?
Il y a peu, nous abordions ici la possibilité de voir les Oilers faire l’acquisition du défenseur Justin Faulk. Cette hypothèse, qui rentre davantage dans la catégorie spéculation que dans celle des rumeurs, pourrait nous amener à nous interroger sur les besoins réels de la franchise d’Edmonton à la ligne bleue. Dans le collimateur de plusieurs observateurs depuis de nombreuses années, la brigade défensive des locataires de la Rogers Arena s’est vue largement améliorée par l’arrivée d’Adam Larsson au printemps dernier, lui qui avait été ramené des Devils en retour de Taylor Hall. Néanmoins et alors que l’escouade albertaine bataille toujours pour les Séries, quelques doutes subsistent. De quoi bouger dans les prochaines heures?
OUI: Un besoin de fluidité vers l’offensive
Cette saison, l’un des principaux soucis des observateurs concernant la ligne arrière des Oilers est lié aux profils techniques des joueurs qui s’y trouvent. À l’heure actuelle, leur alignement défensif est composé d’Oscar Klefbom, Adam Larsson, Kris Russell et Andrej Sekera sur le top-4, ainsi que d’Eric Gryba et Darnell Nurse pour la troisième paire. De leur côté, des joueurs tels que Mark Fayne (blessure), Brandon Davidson (rayé de l’alignement) ou Jordan Oesterle (LAH) ne paraissent pas faire partie des plans de Todd McLellan à très court terme. D’un point de vue global, gageons que cette défensive semble solide, avec une bonne combinaison d’expérience et de jeunesse. Cependant, elle compte un point faible: l’absence de contributeur majeur sur le plan offensif. Certes, Klefbom pourrait être classé dans cette catégorie, mais il reste assez vert dans la Ligue et paraît même esseulé lorsqu’on regarde autour de lui. Russell et Larsson sont de piètres pointeurs. Sekera, de son côté, est un bon passeur, mais prend beaucoup moins de tirs que Klefbom au cours d’un match.
Or, si l’on jette un œil chez les principaux concurrents des Oilers, on constate que la plupart des franchises bien placées dans la Division Pacifique comptent trois arrières parmi leurs 10 meilleurs contributeurs. Chez les Flames, on retrouve Dougie Hamilton (5e, 39 pts), Mark Giordano (7e, 27 pts) et T.J Brodie (8e, 25 pts). À San José, il y a bien-sûr Brent Burns (1er, 65 pts), le favori pour le Trophée Norris, mais aussi Marc-Édouard Vlasic (8e, 20 pts) et Paul Martin (9e, 19 pts). Pour les Kings, nous avons Drew Doughty (4e, 34 pts), Alec Martinez (5e, 29 pts) et Jake Muzzin (8e, 20 pts). Seuls les Ducks font jeu égal avec les deux Oilers Klefbom (8e, 28 pts) et Sekera (9e, 27 pts), en ne comptant que Cam Fowler (6e, 31 pts) et Sami Vatanen (10e, 18 pts) dans leur top-10 pointeurs. Une similarité qui nous amène d’ailleurs à souligner un autre point commun entre la formation californienne et sa consœur de l’Alberta: des métriques de possession très moyennes. En effet, Anaheim (19e, 49,65%) et Edmonton (17e, 50,23%) figurent en seconde partie de tableau pour ce qui est du CorsiF%, à l’inverse des trois équipes citées précédemment, qui appartiennent toutes au top-15.
C’est peut-être à ce chapitre que l’apport d’un nouveau défenseur capable de manier le disque et de générer des chances de marquer pourrait être bénéfique. Celui-ci pourrait, par exemple, être amené à prendre la place de Kris Russell qui, malgré son habituelle résilience lorsqu’il s’agit de bloquer des lancers (152 lancers stoppés, loin devant l’ensemble de ses équipiers), continue de poster des statistiques incroyablement basses pour ce qui est de la possession du disque (46,4% de Corsi). Un arrière fluide dans son patinage, plus solide et bon passeur pourrait peut-être permettre de combler un minimum ce trou chez les Albertains.
NON: L’équilibre est déjà convaincant
Néanmoins, la solution pour Edmonton pourrait aussi se trouver en interne. Darnell Nurse, gêné par les blessures cette saison, doit encore se développer. Klefbom possède un potentiel certain et surtout, Andrej Sekera reste un arrière solide en matière de circulation de la rondelle. Son temps de jeu sur l’avantage numérique illustre notamment la confiance que lui accordent ses coachs quant à sa capacité à se fondre dans le mouvement collectif des siens. À 5-contre-5, notre homme répond présent sur le plan de la possession, avec un Corsi décent, à 50,4%.
Le Corsi, justement, ne nous raconte pas toute l’histoire concernant la défense albertaine. On pense ici à Kris Russell, qui paye à ce niveau son utilisation sous la houlette de Todd McLellan. En effet, si ses chiffres dans ce domaine sont si médiocres, c’est en partie à cause de son ratio de mises en zone défensive qui culmine à 54,4%, plus que pour n’importe quel autre arrière chez les Oilers. Il serait donc injuste de blâmer Russell car il ne s’impose pas comme un joueur dominant au niveau de la possession du disque, alors que son coach semble clairement lui donner un rôle qui le place d’emblée dans une situation où son équipe doit batailler pour récupérer la rondelle. Ce qui peut être critiqué, en revanche, c’est sa présence à long terme sur le top-4 des Oilers.
Mais pour conclure une éventuelle transaction, Chiarelli devrait enfin trouver chaussure à son pied. Or, à l’heure actuelle, le marché des défenseurs à déjà été attaqué par la concurrence. Successivement, des éléments tels que Ron Hainsey, Brendan Smith, Jordie Benn ou le très courtisé Kevin Shattenkirk se sont trouvés un nouveau foyer (et oui, leurs niveaux sont très différents, mais ça reste une indication sur l’état de l’offre restante). Dans les rumeurs, des noms tels que Cody Franson, Dmitry Kulikov ou Mark Streit sortent encore. Il s’agit là de défenseurs de location, avec leurs qualités et leurs défauts. Streit a 39 ans, mais compte de bonnes stats avancées (52,7 de CF%) et accessoirement, reste un contributeur louable à 5-contre-4. Kulikov, pourtant bon manieur de rondelle, poste lui le pire Corsi de sa carrière (44,7 de CF%). Franson semble être une option intéressante, mais manque parfois de constance… N’oublions pas des pistes comme Johnny Oduya ou Kyle Quincey, qui sont également assez floues. L’option d’une grosse transaction, pour un Justin Faulk par exemple, impliquerait en parallèle de céder une belle contrepartie (Nugent-Hopkins?) pour obtenir le profil top-4 souhaité. Pas certain que la haute-direction d’Edmonton soit prête à se lancer (à nouveau) dans un tel scénario.
Au final, entre une tendance statistique qui semble souligner le besoin d’un ajout versatile en défensive d’un côté, et les risques éventuels liés à un mouvement alors que l’équipe tourne au mieux de l’autre, le choix est donc difficile à faire.
D’après vous, les Oilers doivent-ils transiger pour améliorer leur ligne bleue ?
Sources Statistiques: hockey-reference.com, puckalytics.com.
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