Les Oilers, nouveau cas d’école pour la répartition du talent à travers les lignes?
Plombés par un mauvais début de saison, les Oilers semblent revigorés depuis quelques semaines, en misant notamment sur une offensive bien plus performante. Mis au pied du mur, Todd McLellan s’est en effet retrouvé contraint de modifier son approche vis-à-vis de l’attaque, en séparant notamment le duo formé par Connor McDavid et Leon Draisaitl.
En replaçant l’Allemand au poste de deuxième centre, le technicien albertain a prouvé qu’il était prêt à bousculer ses habitudes. En début de saison, il avait pourtant argumenté en faveur d’une ligne rassemblant les deux piliers offensifs du club. Dans l’esprit de McLellan, les ailiers évoluant aux côtés de McDavid se devaient en effet d’avoir certaines qualités essentielles afin de marcher sur son tempo, Draisaitl s’imposant ainsi comme un partenaire de choix sur sa droite:
« Ces joueurs doivent être capables de jouer au même rythme que Connor et de penser le jeu à sa façon. Il faut qu’ils soient en mesure d’improviser, car il est très créatif et peut se placer à plusieurs positions. Il faut qu’ils puissent prolonger des jeux » avait-il avancé, dans des propos repris le 3 octobre par Jonathan Willis, de The Athletic. « L’une des choses que Leon a pour lui, c’est que lorsqu’il se trouve dans la zone offensive et que quelque chose se produit, il a cette capacité à arracher le disque, ou bien à mettre son corps en opposition, de sorte que l’action se poursuit et qu’on peut rester plus longtemps dans la zone adverse, avec nos meilleurs joueurs. »
En centrant ses plans d’attaque autour de McDavid, l’entraîneur-chef se privait donc consciemment de profondeur sur ses deux autres lignes. Une philosophie payante en 2016/17, mais qui semble avoir révélé ses limites cette saison. Départ de Jordan Eberle oblige, les Oilers devaient dès lors se montrer inventifs afin de dynamiser leur top-6, sans compromettre le troisième trio.
Finalement, c’est par le biais d’une hiérarchie des centres réorganisée que McLellan semble être parvenu à générer un nouvel élan offensif pour sa formation. Draisaitl pivotant la seconde ligne, Jujhar Khaira a par exemple fait de belles étincelles à ses côtés, tandis que McDavid s’est lui découvert une chimie intéressante avec le jeune Jesse Puljujarvi. Nugent-Hopkins, de son côté, a également bénéficié de renfort sur son trio, en récupérant le vétéran Patrick Maroon.
Mise en avant par le succès des Penguins, mais aussi par les récentes performances de Vegas, la répartition du talent sur les lignes offensives semble donc avoir de nouveau porté ses fruits en LNH. Avec cet alignement remanié, utilisé depuis maintenant plus de 10 matchs, Edmonton a retrouvé la production qui lui faisait défaut depuis la reprise. Au classement, les Oilers ont pu se rapprocher du quatrième as, à la faveur notamment d’une série de 4 victoires, interrompue hier par une défaite riche en buts face aux Jets de Winnipeg (4-3). Ce rebond, visible dans la colonne des points, l’est également dans les statistiques avancées.
Dans les chiffres, le décalage entre les mois de novembre et décembre est très significatif. À 5-contre-5, les locataires du Rogers Place ont su se transformer au fil des dernières semaines. À seulement 48,57% en novembre (20ème total de LNH), le pourcentage de buts marqués (GF%) à forces égales des Oilers a grimpé jusqu’à 58,33% ce mois-ci, soit le 6ème meilleur ratio de la Ligue. Un total que l’on peut attribuer à la dangerosité retrouvée par l’équipe dans le territoire ennemi. De 46,28% en novembre, le CorsiF d’Edmonton dans les zones dangereuses (dans et autour de l’enclave adverse, principalement) est passé à 57,67% en décembre, soit un bond de la 24ème à la 5ème place.
Régulière sur le plan de la possession depuis octobre (53,16% de CorsiF à 5-vs-5, soit le 3ème meilleur de la Ligue), la formation de Todd McLellan semble aussi être en mesure de soutenir ce tempo au fil des prochaines semaines. Avec leur efficacité retrouvée, les Oilers présentent actuellement un pourcentage de Buts attendus (Expected Goals, ou xG%) à forces égales assez prometteurs, avec un bon 53,87% (seuls les Hurricanes font mieux).
Une tendance rassurante qui, couplée à l’éveil de Cam Talbot, pourrait permettre à Edmonton de vendre cher sa peau dans la course aux Séries. Et au vu du départ calamiteux de la franchise à l’automne dernier, cette simple perspective devrait déjà ravir les partisans albertains.
Statistiques: naturalstattrick.com, corsica.hockey.
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