Les rumeurs à Vegas sont le fruit d’une gestion déficiente axée sur le présentisme
Le présentisme. Ce terme signifie en fait une »attitude consistant à ne considérer que le moment présent. » Souvent dans le sport professionnel, il est bon de se concentrer sur le moment présent puisque la course au championnat peut être très éphémère. On souhaite donc profiter de la fameuse fenêtre lorsque celle-ci s’ouvre. Cela dit, j’ai toujours été contre l’idée de gérer un club de hockey un peu à la façon des Yankees de New York au baseball. Mettre la main sur tous les meilleurs joueurs disponibles et gonfler sa masse salariale, ce n’est pas toujours pertinent à faire dans le monde du hockey, même si l’équipe est située à Vegas !
Depuis leur arrivée dans la NHL, les Golden Knights aspirent aux grands honneurs, c’est assez évident. Du moins, sur la gestion des effectifs, c’est l’impression que cela donne. Malheureusement, on a essayé de mettre tous nos oeufs dans le même panier en »boostant » une attaque dévastatrice plutôt que d’opter pour un club complet. Ainsi, on a ajouté Mark Stone, Paul Stastny et Max Pacioretty en l’espace de peu de temps. De gros salariés au sein de l’alignement ? »Pas de problème », se disait-on, puisque le plafond allait naturellement augmenter et la gestion de la masse salariale se fera tout seule.
Faux. Le plafond salarial ne bougera pas pour plusieurs années et on se retrouve avec Mark Stone à 9,5M$ jusqu’en 2027 et Max Pacioretty à 7M$ jusqu’en 2023. Après des séries décevantes en 2020, on croyait bien que les Golden Knights allaient comprendre de leurs erreurs de se jeter sur tous les gros noms sans regarder les dépenses. Ce fut encore une fois une erreur de penser cela. On a signé Alex Pietrangelo à 8,8M$ jusqu’en 2027, une signature qui a obligé l’organisation à se départir de Paul Stastny et de Nate Schmidt contre absolument rien. Les mauvaises décisions sur le plan financier s’enchaînent un peu trop dans les dernières années. Le contrat de William Karlson de 5,9M$ jusqu’en 2027 est probablement le seul bon coup de l’administration alors qu’on a consenti un contrat de 4 ans au coût de 2,75M$ annuellement à un joueur comme Chandler Stephenson (je suis désolé Chandler).
Des rumeurs logiques qui en découlent
Hier, on apprenait que Max Pacioretty, Jonathan Marchessault et évidemment, Marc-André Fleury, étaient sur le marché des transactions. Du côté des Golden Knights, on tient à valider la valeur de ces joueurs. L’argumentation des gens était la suivante: »Pacioretty est lâche, on le sait bien », »C’est clairement en raison d’un problème d’attitude », etc. Évidemment, ces propos ciblaient l’ancien capitaine du Canadien puisqu’après tout, lorsqu’on a le sentiment d’avoir gagné une transaction à Montréal, il faut insulter les joueurs qui ont quitté.
Le fait de voir Pacioretty et Marchessault sur le marché n’est nullement une question de performance. Par contre, ces rumeurs découlent directement de ce que j’illustrais ci-haut: une gestion déficiente basée sur le moment présent. À l’heure actuelle, les Golden Knights doivent encore liquider du salaire. Quels sont les joueurs qui ont le potentiel de trouver preneur dans un marché serré en termes de transaction ? Max Pacioretty et Jonathan Marchessault. Après avoir échangé un gars respecté du vestiaire en Schmidt, voilà que la gestion de l’organisation au cours des dernières années pourrait coûter le départ d’un autre joueur respecté.
Car il ne faut pas chercher plus loin. Mark Stone n’est clairement pas échangeable avec son contrat monstrueux, William Karlsson demeure une aubaine et les Golden Knights voudront le garder, même son de cloche du côté d’Alex Tuch et enfin, Reilly Smith ne rapporterait rien tout comme l’ont fait Nate Schmidt et Paul Stastny. À Vegas, je peux vous confirmer que Pacioretty et Marchessault sont deux joueurs très appréciés dans le vestiaire et ce n’est clairement pas pour un problème d’attitude qu’on veut les échanger.
Le hockey est une business et c’est encore plus vrai dans le contexte actuel où chaque organisation, même les Golden Knights, doit compter ses cennes. Valider la valeur de Marchessault et de Pacioretty devient donc une démarche tout à fait logique, mais c’est aussi un passage obligé qui découle d’une gestion malsaine des effectifs depuis la création de l’équipe. On a surchargé la masse salariale trop longtemps à Vegas et maintenant, la balloune pète au nez. Il ne suffit que d’une seule transaction pour ramener les Golden Knights sous le plafond salarial, mais le problème, c’est qu’on a tellement d’argent échelonné sur plusieurs années dans les contrats de l’équipe, qu’on ne pourra se maintenir toujours aux abords du plafond. Surtout que ce dernier n’augmentera pas pour les 2-3 prochaines années.
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