L’étrange saison des Capitals de Washington
Les Capitals de Washington ne sont plus une puissance de la LNH, et pourtant, comme nous le faisons tous un peu avec les Penguins de Pittsburgh, consciemment ou non, nous les maintenons dans une classe un peu à part, dans les limbes d’une nostalgie où nous n’arrivons pas tout à fait à venir à terme avec l’idée qu’Alexander Ovechkin et Sidney Crosby ne seront pas toujours là et que les étoiles de notre époque puissent déjà commencer à pâlir.
Dans un article paru en septembre dernier sur notre site, nous avions été plutôt pessimiste quant aux chances de voir les Capitals connaitre une saison intéressante. La course au record de buts marqués de Wayne Gretzky étant possiblement le dernier filon auquel le partisan de hockey moyen pouvait se raccrocher pour feindre un quelconque intérêt pour l’équipe de la capitale américaine, il semblait bien que la reconstruction était la seule option possible dans les prochaines années, malgré les faibles probabilités que ce genre d’approche puisse réellement se concrétiser avant le départ d’Alex Ovechkin.
Mais hier soir, notre collègue Raphael Lafrenière a eu une réflexion plutôt intéressante sur Tweeter:
Ce qui est d’autant plus drôle, c’est que l’autre soir, les Canadiens affrontaient Sidney Crosby (qui compte présentement 31 points en 28 rencontres) et ses Penguins de Pittsburgh, qui joue à peine au-dessus de .500 (13-12-3), un minime point (29) devant le CH au classement général, et qui, sans trop de drame interne, nous donnent néanmoins une impression de contrôle et de perpétuer une stabilité qui font leur succès depuis maintenant plus de quinze ans, alors que les Capitals de Washington, de leur côté, que ce soit la faible production de buts d’Alex Ovechkin, l’absence de Nicklas Backstrom, l’invisibilité de T.J. Oshie, l’instabilité d’Evgeny Kuznetsov ou les performances tièdes de Darcy Kuemper, semblent en pleine déroute… avec une fiche de 14 victoires, 8 défaites et 4 défaites en temps supplémentaires.
Qu’y a-t-il à comprendre de cet étrange début de saison de ces Capitals de Washington que nous ne voyions aller nul part cette année et qui ne semblent plus en mesure de pouvoir compter sur leurs joueurs talentueux d’antan, et ce même si ces joueurs font toujours partis de leur équipe?
Aucun joueur des Capitals ne produit vraiment. Dylan Strome a marqué 11 buts, le plaçant au tout premier rang de l’équipe à ce chapitre, mais il n’a que 14 points. Aliaksei Protas connait d’intéressants moments à l’aile gauche sur le 2e trio avec une récolte de 11 points. Tom Wilson continu d’être un joueur fiable, même si le premier trio ne devrait pas nécessairement être son endroit de prédilection. Anthony Mantha poursuit son inexistante progression de joueur prometteur surpayé qui arrive à démontrer de petits soupçons de brillances à l’occasion, mais qui ne compte que 10 points en 21 matchs malgré tout. Sonny Milano n’arrive pas à reproduire la magie qui avait attirer l’attention des observateurs hockey il y a deux ans, alors qu’il avait obtenu 34 points en 66 matchs avec les Ducks d’Anaheim.
La seule vraie pseudo révélation, s’il en est une, est possiblement le gardien Charlie Lindgren. Il y a quelques semaines, nous vous parlions de son intéressant parcours depuis ses débuts dans la LNH avec les Canadiens de Montréal jusqu’à ses récents succès avec les Capitals de Washington, alors qu’après 4 rencontres, il comptait déjà 3 victoires, dont un blanchissage. Il a maintenant été le gardien partant pour un total de 9 parties et il compte 6 victoires, en plus d’avoir maintenu une moyenne de buts alloués de 2.34 et un taux d’efficacité de .931%.
Ainsi, il est difficile de comprendre réellement ce qui explique le rendement des Capitals de Washington cette saison, alors qu’ils comptent 32 points au classement, les plaçant tout juste à la porte des équipes repêchées derrière les Hurricanes de la Caroline. On pourrait peut-être donner une part du crédit au nouvel entraineur-chef Spencer Carbery, qui a succédé à Peter Laviolette au cours de l’entre-saison. Peut-être y a-t-il aussi une incompréhensible alchimie qui a su naître de l’insaisissable chaos qui semble régner dans l’entourage des Capitals de Washington cette saison. Il reste qu’à travers les méandres d’une équipe que nous n’arrivons pas tout à fait à qualifier de vetus, qui oscille entre la gloire des années passées et une reconstruction qui ne viendra pas assez tôt, il y a une force fragile qui semble vouloir encore survivre. Et si les Ovechkin, Oshie, Kuznetsov et les autres peuvent trouver un moyen de retrouver la touche prochainement, les Capitals de Washington pourraient réussir à donner une dernière saison palpitante à leurs partisans… peut-être… mais peut-être pas.
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