Marc Bergevin n’aurait pas dû apprendre de ses erreurs sur ce coup
À l’été 2015, Marc Bergevin cherchait à ajouter de la profondeur à son club après une saison tonnerre suivie d’une élimination au deuxième tour. Max Pacioretty venait d’inscrire 37 buts dans la saison, Tomas Plekanec finissait la saison à 60 points, Andrei Markov et P.K Subban s’imposaient comme une paire de défense redoutable et le jeune Alex Galchenyuk, âgé de 20 ans, cumulait 46 points, dont 20 buts. Décidément, malgré l’élimination du CH en deuxième ronde, l’avenir était prometteur. Il ne restait qu’à ajouter quelques morceaux en terme de profondeur et le club était fin prêt à attaquer la saison 2015-2016 en tant qu’aspirant.
Une signature ratée
Le 24 juillet 2015, on annonce, du côté de Montréal, la signature du joueur autonome Alexander Semin. Les opinions sont partagées entre l’enthousiasme de voir un ex-marqueur s’en venir à Montréal pour recommencer à produire et entre le négativisme de voir un autre joueur fini s’affilier au CH. La saison précédente, Semin avait terminé avec un cumulatif de 19 points en 57 matchs chez les Hurricanes. Voyant le nombre de jeunes joueurs arriver, les Canes n’ont pas souhaité renouveler le contrat du Russe, qui produisait de moins en moins chaque année.
Au final, Semin n’aura joué que 15 matchs avec le CH, récoltant quatre maigres points. On met donc fin au contrat du joueur, qui déménage en KHL pour ne plus jamais revenir. Cette signature s’est avérée être très mauvaise, mais l’organisation n’aura pas perdu une cenne à l’essayer. Récapitulons rapidement: on signe Semin, qui produit de moins en mois chez les Canes, alors qu’il a connu d’excellentes saisons dans le passé. Pourquoi dit-on alors que Marc Bergevin n’aurait jamais dû apprendre de cette erreur ?
«Les joueurs de centre sont rarement disponibles». Vraiment?
Au cours de la même saison, soit en 2015-2016, les Canes ont décidé de se départir également d’Eric Staal. Désirant se joindre à une équipe aspirante, Staal a été transigé à New York, où il a connu de grandes difficultés. À cet époque, il devenait libre comme l’air au 1er juillet 2016 et on disait de lui «qu’il est fini» et «qu’il ne lui reste plus de bonnes années comme jadis».
Still thinking of MB saying that Eric Staal didn’t look good in Carolina and New York so it’s being a Monday morning QB to say they should have signed him …Alex Semin looked washed up in Carolina for two years and he signed him….
— Mitch Gallo (@MitchyGallo) 11 avril 2018
Marc Bergevin n’a assurément pas voulu répéter l’erreur Semin lorsque Staal s’est montré disponible sur le marché. Ex-joueur des Canes, ex-producteur de points et actuellement «fini», les balises du pari de Bergevin envers Semin sont les mêmes que pour Staal à cet époque. Or, le CH venait de se faire exclure des séries, on se cherchait un centre et la masse salariale aurait permis une telle signature.
Évidemment, c’est toujours facile de le mentionner après que Staal a démontré qu’il peut encore dominé cette ligue. Le Wild a frappé un coup de circuit en signant Staal pour trois ans à faible coût (3,5M$ par an). Depuis cette signature, le joueur de centre a récolté des productions de 65 et de 76 points. Il a inscrit 70 buts en deux saisons chez le Wild.
Marc Bergevin n’aurait pas dû apprendre de ses erreurs. Prendre un pari risqué envers Semin, qui affichait une baisse beaucoup plus drastique que Staal les deux années avant cette signature, mais ne pas tenter le coup pour Staal, qui aurait comblé une grosse lacune de l’équipe, ce n’est pas ce qu’on peut qualifier de saine gestion. Les derniers paris de Bergevin furent Mark Streit et Ales Hemsky. Lorsque l’on décortique le tout, on se rend compte que le grand manitou du CH a préféré prendre des risques et offrir des contrats à Semin, Streit et Hemsky (4 points en 24 matchs, les trois combinés) plutôt que de tenter leur chance avec Staal. À en croire le portrait de cette ligne de décision, on pourrait «humoristiquement» imaginer ce qui s’est passé dans la tête du DG:
– «On va tenter notre chance avec Semin. Peut-être qu’il va rebondir.» (Échec)
– «On ne signera pas Staal, regarde ce que ça donné avec Semin.» (Échec)
– «Ouin, Hemsky et Streit sont disponibles. On a pas voulu signer Staal et regarde ce que ça donné… On prend le risque. Go, on signe les deux !» (Échec)
Facile à dire après vous me direz, mais désolant à observer je vous répondrai…
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