Marc Bergevin | Sauver son poste au détriment de l’équipe
Une embauche encourageante
Depuis l’arrivée de Bergevin dans le giron du Canadien, je suis plus dans ceux croyant qu’il fait un bon travail. Dès les premières entrevues qu’il a données, j’ai aimé son charisme et son intelligence. Il faut dire qu’on venait de subir des années ternes sous Gainey et Gauthier. Bergevin a amené un vent de fraicheur qui a franchement fait du bien à mon cœur de partisan. Sa sélection ne faisait pas et ne fera jamais l’unanimité, mais somme toute, en huit ans, je crois qu’on peut dire qu’il a fait un bon travail. Les erreurs sont présentes, mais qui n’en fait pas sérieusement ? Il a beaucoup appris depuis son arrivée, mais commence-t-il à être le temps de le remplacer ?
Un emploi convoité
Présentement, le directeur général du Canadien est l’heureuse cible de plusieurs millions de gérants d’estrade qui, selon eux, en connaissent davantage que lui sur ses fonctions. Depuis son arrivée en poste, les critiques et les propositions pullulent sur la toile afin de démontrer quel chemin il devrait prendre afin d’améliorer son équipe à court, moyen et long terme. Il n’est assurément pas le seul dans sa situation et le prendre en pitié n’est vraiment pas le but ici. C’est plutôt le contraire. Le poste qu’il occupe est en quelques sortes privilégié. Un Québécois qui dirige le Canadien se doit d’être fier d’avoir les rênes de l’organisation ayant le plus d’histoire dans la ligue. Le logo sur le gilet doit être mis à l’avant de tout. Les intérêts personnels ne sont pas à être considérés primordiaux pour le bien de l’équipe, et ce, pour chacun de ses membres. Toutefois, elle est où la ligne entre tout tenter pour améliorer sa franchise en fonction de ses besoins et sauver son propre emploi ?
It's not because it takes some time or you disagree with Bergy that it means you are a smartass and he's an idiot who doesn't know how to manage and build an NHL team.
Perso, I understand his logic to be careful and this is why to me, he's a great GM. Low risk, high reward.
5/4
— Noix JouleSon (@AbsCoverage) 30 janvier 2020
Manquer les séries, une vocation
En ce moment, le tricolore se dirige encore une fois vers un printemps sans hockey et la tension est palpable autour de l’organisation. Pour de nombreux partisans et experts, l’équipe se doit de penser à l’avenir au lieu d’essayer de batailler chaque année pour les séries. Ils soulignent que la province est prête à souffrir quelques années hors du bal printanier surtout si l’organisation est honnête et volubile dans ses intentions. De toute façon, ces partisans sont déjà dans ce processus vu les insuccès sur la glace depuis quelques années. On voit partout des débats surs que faire pour relancer le tricolore. Principalement, ce qui ressort est d’échanger des morceaux importants comme Tomas Tatar et Jeff Petry afin d’acquérir essentiellement des espoirs et des choix au repêchage. Le souhait est parfaitement louable et il s’insère bien dans l’optique de devenir une organisation bâtie sur de jeunes joueurs élites. Néanmoins, Marc Bergevin et les têtes pensantes de l’organisation semblent entêtés à essayer de faire les séries chaque année en prônant qu’à Montréal, c’est ce qui doit être visé en tout temps. « Tout peut arriver » que l’on entend souvent. Perdre n’est pas une option pour tout athlète et professionnel qui se respectent, mais quel est le prix de cette mentalité sur l’équipe à long terme ?
Le CH a 2,5% des chances de faire les séries selon une analyse basée sur le calendrier restant, sur les séquences et sur 1000 scénarios englobant ces variables. And still, KK et Fleury dans les stands…https://t.co/MyxW2WhDR2
— Mathieu Paradis (@mat_paradis) 30 janvier 2020
Prioriser les jeunes
Est-ce que c’est réellement inconcevable de ne pas viser les séries à Montréal ou bien c’est seulement que perdre à répétition met en danger le poste des dirigeants ? On s’entend tous pour dire que le CH n’est pas à un joueur près d’être un aspirant aux grands honneurs. L’absence d’au moins un joueur élite à l’attaque et à la défensive fait grandement mal. Jesperi Kotkaniemi, Nick Suzuki, Cole Caufield, Alexander Romanov et les autres ne sont pas prêts pour prendre ces rôles. Il va leur falloir du temps pour murir et essayer de se développer adéquatement. En plus, rien ne dit qu’ils vont y arriver, mais accumuler les jeunes à potentiel élevé est la meilleure façon de se bâtir une équipe solide à long terme. Alors, pourquoi garder des vétérans remplaçables pour poursuivre une lubie ? N’est-il pas mieux de faire jouer le plus possible ces jeunes ? De conserver les vétérans élites comme Weber et les jeunes vétérans du noyau en sacrifiant le reste (Tatar, Petry, Byron, Weal, Cousins, etc.) pour ainsi réellement être prétendant dans 2 ou 3 ans ?
Quelle option prennez-vous si on vous donne le choix ?
Option A: Trader Tatar et Petry pour acquérir espoirs/choix haut, signe Domi et espère que les jeunes gradueront rapidement dans le club
Option B: Signer Tatar et Domi, garde Petry et espérer faire les séries #GoHabsGo #CH— Mathieu Paradis (@mat_paradis) 1 janvier 2020
Un statu quo nuisant à l’avenir de l’équipe
Au moment de son embauche, Marc Bergevin avait confié aux médias qu’il avait été très honnête avec Monsieur Molson dès le départ dans le processus. L’une des premières phrases qu’il avait dites était qu’il avait été embauché pour être congédié. Que le poste de directeur général changeait souvent de titulaire, mais qu’il ne nuirait jamais à l’avenir de l’équipe pour sauver son poste (pardonnez-moi, je n’ai pas retrouvé le vidéo de l’entrevue sur la toile). Présentement, si on favorise la reconstruction, il est facile de croire qu’il ne tient pas entièrement sa parole. Poursuivre frénétiquement les séries en conservant des joueurs remplaçables dont la valeur est optimale, nuit à l’avenir de l’équipe. En vendant ces joueurs, les points inutiles en fin de saison se feraient plus rares et le haut du repêchage serait plus facile à atteindre. En les conservant, on se tient autour du 15e choix tout en s’éloignant des talents élites potentiels. Le tout au profit d’un rêve idyllique de gagner une coupe Stanley par chance. Je ne dis pas qu’il faut faire exprès de perdre, mais il est facile de croire qu’en enlevant Tomas Tatar, Jeff Petry et Paul Byron (je sais il n’a pas joué beaucoup cette année), l’équipe a moins de chance de gagner d’ici la fin du calendrier.
31 Thoughts — enjoy! #BellLetsTalk https://t.co/88LDfYkUHC
— Elliotte Friedman (@FriedgeHNIC) 29 janvier 2020
Regardons au travers des lunettes du DG
Si on regarde la situation du point de vue de Marc Bergevin, il est certain que de conserver ces joueurs pour l’an prochain est la meilleure option. Quel message est envoyé aux joueurs si deux maillons importants sont sacrifiés pour des joueurs qui auront un impact que dans quelques années. Quel message est envoyé à Carey Price, Shea Weber et les autres vétérans qui n’auront plus le même niveau dans deux ou trois ans ? Quel message est envoyé à Geoff Molson sur ta capacité à occuper tes fonctions ? Il vaut mieux acheter du temps en conservant ces deux joueurs une année de plus et en espérant faire les séries l’an prochain. Ainsi, il vend des joueurs sans trop de valeur comme Nate Thompson, Dale Weise, Jordan Weal, Marco Scandella, Ilya Kovalchuk, etc. pour accumuler des choix (ce qui est toujours bien mieux que rien quand même) et peut-être tomber sur une perle rare comme Brendan Gallagher au repêchage. Ça donne un plan brouillon sans ligne directrice qui prône l’espérance de ne pas perdre son emploi au détriment de l’organisation qui l’a engagé.
Le pire dans tout cela
Malgré tout cela, je crois que le pire est de conserver un entraineur qui fait tout pour gagner au détriment de la santé à long terme de la jeunesse du club. Claude Julien ne semble pas avoir la bonne façon de faire avec le jeune Jesperi Kotkaniemi et aussi Ryan Poehling si on veut l’inclure. Le franco-ontarien est plus un entraîneur d’équipe mature qu’un fervent admirateur des recrues jouant un rôle important. Je ne dis pas que les joueurs n’ont pas leur part du blâme, mais ces derniers ne semblent pas mis dans une situation avantageuse pour performer. Nick Suzuki a bien fonctionné sous Julien jusqu’à maintenant, mais je donne le mérite surtout à la grande intelligence du joueur et non pas à l’entraîneur qu’il l’a critiqué dans les médias a de maintes occasions. Ainsi, je me demande beaucoup de choses par rapport à la façon de gérer l’équipe par Bergevin. Le statu quo au poste d’entraîneur face aux vétérans à bonnes valeurs et à la quête frénétique des séries nuit présentement au club. Si jamais Bergevin veut conserver son poste, il se doit de bouger et de penser à long terme au lieu de penser qu’à son poste.
C'est le grand dilemme. Le #CH, ou toute autre équipe, ne peut récompenser un joueur qui ne le mérite pas vraiment. Mais comme je l'écrivais en début de rencontre: si tu ne joues pas tes jeunes avec le grand club, cède les au club-école alors. C'est bon aussi pour Fleury… https://t.co/2cUXdhVnQ5
— Francois Gagnon (@GagnonFrancois) 31 janvier 2020
Qu’est-ce que vous pensez du travail de Bergevin ? De celui de Julien ? Doit-il vendre de joueurs ou bien viser les séries ? Que feriez-vous ?
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