Neuf ans déjà | Avec une transaction qui ne passera pas à l’histoire, le CH nous aura fait vivre un scénario digne de Lance et compte!
Saison 2011-2012. Le Canadien présente, avant un match contre les Bruins, un dossier de 16-20-7. La troupe dirigée à l’époque par Jacques Martin se classait au 24e rang de la ligue après deux bonnes saisons de suite. On se rappelle qu’au cours de la saison 2009-2010, on avait tout mis en oeuvre pour offrir une formation de qualité aux partisans pour célébrer le Centenaire. En 2011-2012, le fait d’avoir tout accéléré retombe au visage de Pierre Gauthier et le club est exclu des séries. Rapidement, on change la donne, mais ça a donné lieu à une transaction qu’on n’est pas près d’oublier.
C’était le 12 janvier 2012. Le Canadien jouait contre les Bruins de Boston et le club qu’on avait bâti pour le Centenaire ne donnait plus les résultats escomptés. La veille, Mike Cammalleri, un favori des partisans en raison de ses excellentes performances notamment en séries 2010 et 2011, s’était levé en mentionnant que la troupe jouait comme des »loosers ». Ce genre de déclaration ne passe généralement pas très bien au sein de la prestigieuse organisation du Canadien de Montréal. Le lendemain, soit le 12 janvier, on échange Mike Cammalleri dans un scénario digne de Lance et compte !
C’est donc au 2e entracte que l’attaquant se fait annoncer qu’il est échangé aux Flames, l’équipe qui l’avait accueilli lors de la saison 2008-2009. C’est un Cammalleri secoué qui s’était présenté devant les médias:
J’ai l’impression d’être en plein milieu d’un tourbillon, je ne sais pas trop comment je me sens. Je suis envahi par des sentiments partagés présentement. Je suppose que je serai davantage en mesure d’évaluer la situation lorsque la poussière sera retombée, expliquait-il jadis à RDS.
Cammalleri n’est donc pas revenu sur la patinoire pour le match contre les Bruins, c’est bien certain. Le tout avait soulevé un méchant tollé sur la scène médiatique et sur les réseaux sociaux de l’époque. Au final, tout ce cirque a laissé place à une transaction ratée.
Pas de dommage sur l’équipe, mais une valeur non capitalisée
La valeur de Mike Cammalleri à l’époque était assez bonne. L’attaquant a connu des saisons de 50 points en 65 matchs, 47 points en 67 matchs et était sur une production de 22 points en 38 matchs avant son départ. Par contre, l’équipe était montée pour les séries avec à bord des joueurs comme Erik Cole, Hal Gill, Jaroslav Spacek et j’en passe. Avec les performances dans le moment du CH, on pensait bien qu’on utiliserait Cammalleri pour aller se chercher des jeunes, tant qu’à être exclus des séries. On avait déjà, à l’interne, des joueurs comme Max Pacioretty (22 ans), David Desharnais (24 ans), P.K Subban (22 ans), Lars Eller (22 ans) et Carey Price (24 ans) qui étaient prêts à prendre le noyau en charge.
Or, c’est finalement Rene Bourque, Patrick Holland et un choix de 2e tour qui s’amènent à Montréal. Bourque, qui connaissait des saisons de 50 points à Calgary, n’a jamais été en mesure de performer à Montréal. Par contre, il a marqué à son arrivée et rapidement, on a mentionné que Montréal était gagnant dans la transaction. Qui plus est, on vantait Holland comme étant un superbe espoir parce qu’il dominait la WHL cette saison-là. Erreur !
Le choix de 2e tour s’est transformé en Zach Fucale. On connaît la suite. Rene Bourque a été plus une nuisance en plus d’avoir siphonné beaucoup avec son contrat de 3,333M$ par année qui était valide, au moment de la transaction, pour encore 4 saisons. Quant à Holland, il n’est pas en mesure de s’imposer à même la AHL et sa carrière professionnelle s’estompe dans l’oublie petit à petit. De l’autre côté, Cammalleri a maintenu ses standards de production de 40 points pendant 6 autres saisons.
L’impact sur l’équipe ne s’est pas fait sentir puisque le CH s’est classé en séries les trois saisons suivant la transaction de Cammalleri. Par contre, lorsqu’on évalue la transaction en soi, c’est assez clair que le CH n’a pas capitalisé suffisamment sur la valeur de l’attaquant. Même si Pierre Gauthier se défendait à l’effet que la transaction n’a pas été fait sur un coup de tête à la suite des déclarations de Cammalleri la veille, je n’en crois pas un mot. Le DG l’a échappé et la méthodologie le démontre assez bien. Une transaction en plein match, c’est assez rare…sauf dans Lance et compte le film !
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