Opinion | Acquérir un joueur de centre c’est bien, mais on doit refaçonner la défensive avant

Le Canadien de Montréal a connu une fin de semaine parfaite en jouant samedi et dimanche après-midi contre les Ducks et les Sénateurs.

Ces 2 gains ont eu pour effet de rapprocher la flanelle à 8 points des séries éliminatoires et tout à coup, on se met à y croire dans le vestiaire et du côté des partisans. Les choses changent vite dans le monde du hockey et si la troupe de Claude Julien joue comme ils ont joué samedi, ils peuvent réussir à se faufiler dans le portrait des séries. Les chances que ça se produise sont très minces et c’est pourquoi on doit tenter de prévoir l’avenir à partir de maintenant. De quoi a-t-on le plus besoin chez le Canadien?

C’est un problème récurrent depuis le départ de Pierre Turgeon, il nous faut un joueur de centre de premier plan ou qui sera en voie de le devenir. N’importe qui qui ne suit pas l’équipe de près est capable d’affirmer une telle chose, mais le problème le plus gros n’est pas celui du centre pour l’instant, mais c’est au niveau de la défensive. On sait tous maintenant que Marc Bergevin a tenté de convaincre les partisans…et probablement de se convaincre lui-même qu’il avait une meilleure défensive, mais ce n’est pas le cas. Comment peut-on régler le problème?

La situation contractuelle de la défensive est la suivante:

Les 2 seuls défenseurs qui tombent sans contrat à l’été 2018 sont Jakub Jerabek qui sera sans compensation et Joe Morrow qui sera avec compensation, ce qui implique qu’on risque de voir sensiblement la même défensive en 2018-19 si Marc Bergevin (ou son successeur) ne fait pas de changement. On le voit, la défensive est lente, lourde et elle a de la difficulté à effectuer une bonne relance offensive en plus d’être parmi la plus âgée du circuit, n’eût été de Victor Mete qui fait baisser la moyenne d’âge de celle-ci. Si on place les défenseurs correctement dans l’échiquier de l’organisation, même si on a 6 défenseurs sous contrat pour l’an prochain, on a quand même d’énormes trous présentement.

Il nous manque clairement un défenseur #2 pouvant jouer avec Weber, car la chaise musicale n’a pas fonctionné cette saison. Victor Mete peut-il prendre du gallon et retrouver le vétéran de 32 ans l’an prochain? Possiblement et si on en décide ainsi, il doit y rester toute la saison avec le temps de jeu qui vient avec. Pour ce qui est de Jordie Benn, Karl Alzner et David Schlemko, on espère que ce n’est qu’une mauvaise saison, car si ce qu’on voit est le résultat d’une saison normale dans leurs cas, on doit tout de suite congédier tous les dépisteurs professionnels de l’organisation.

Comment règle-t-on le problème de mobilité et de relance?

Si je me prête au jeu de gérant d’estrade, j’effectue les changements suivants:

1- Bienvenue Noah Juulsen

Le jeune homme de 20 ans a débuté sa carrière professionnelle de bien mauvaise façon en se blessant au camp d’entraînement. Peut-être aurait-il pu prendre un poste au sein de l’alignement du Canadien? On ne le saura jamais, mais il fait tellement bien dans la LAH que ce serait déraisonnable de ne pas lui donner une véritable chance, que ce soit d’ici à la fin de la présente saison ou à partir de l’an prochain.

On veut de la mobilité et une bonne relance, Juulsen est en mesure de bien faire ça en plus d’avoir un physique lui permettant de s’imposer devant le filet de son gardien.

2- On doit trouver preneur pour 1 ou 2 de nos défenseurs

J’identifie Jordie Benn et David Schlemko, mais si on a de la demande pour Karl Alzner malgré son contrat, il peut partir également. On doit se garder un bon 7e défenseur pouvant donner de solides performances lorsqu’on fait appel à ses services et ce joueur, c’est Joe Morrow. Il sera autonome avec compensation et lorsqu’on a fait appel à ses services, il a répondu à l’appel.

Celui qui a le plus de chance de partir est Jordie Benn , car il peut être un bon 7e défenseur à moindres coûts jusqu’en 2019 alors que Schlemko et Alzner représentent de trop grands risques financiers. Si on ne peut se départir de Schlemko, on le garde comme 6e défenseur et il peut très bien s’acquitter de cette tâche.

3- Des choix, des choix et des choix

Le repêchage de 2018 est considéré comme étant rempli de talent et le Canadien se doit d’en profiter. On possède présentement 4 choix dans les 62 premières sélections et on doit à tout prix augmenter ce nombre de sélections dans les 2 premières rondes. Si on prend le classement actuel de la saison, et ce, sans connaître le résultat de la loterie, le Canadien sélectionnerait au 6e rang au total et selon les prévisions de la centrale de recrutement, le défenseur gauche Quinton Hughes est vu comme un excellent choix à ce moment-ci du repêchage.

Hughes s’aligne présentement pour l’université du Michigan et il pourrait peut-être se tailler un poste dans l’alignement partant de la flanelle dès l’an prochain, mais beaucoup de facteurs entrent en considération quant à sa sélection, notamment le résultat de la loterie et les intentions du Canadien par rapport aux sélections de ce repêchage.

4- Si on veut du succès, on doit brûler les étapes

On entend souvent dire par Marc Bergevin qu’on ne doit pas brûler les étapes avec les jeunes joueurs. Cette façon de penser est maintenant dépassée dans la LNH d’aujourd’hui. On veut de la vitesse et les jeunes joueurs en ont donc on doit absolument exploiter cette vitesse et on doit vivre avec les erreurs de ceux-ci.

Ça s’applique également en attaque et si on regarde partout dans la ligue, les jeunes joueurs pouvant jouer immédiatement dans la LNH y demeurent alors que les autres sont rétrogradés et on les développe pour le futur. À Montréal, on remplit les trous avec des vétérans qui sont dans la mauvaise chaise et on laisse nos meilleurs jeunes dans les mineurs, à quelques exceptions près.

On pourrait donc avoir une défensive qui ressemble à celle-ci en 2018-19:

La différence n’est pas énorme comparativement à cette saison, mais il ne faut pas se faire d’illusion et croire qu’on échangera toute la défensive au complet. La brigade défensive du Canadien possède de bons éléments, mais beaucoup d’entres eux ne sont pas dans la bonne chaise. On ne peut également pas prévoir ce que le Canadien fera au repêchage, donc on peut bien gagner la loterie et repêcher Rasmus Dahlin ou bien on peut également repêcher un attaquant donc la porte demeure ouverte tant qu’on ne connaît pas les sélections du Canadien en juin prochain.

Si l’on désire voir une équipe plus compétitive, mieux bâtie et avec un avenir, on doit voir la saison 2018-19 comme une saison de transition afin d’amener du talent et de la jeunesse à toutes les positions. Cette transition pourrait être moins longue si l’on parvient à se départir de Max Pacioretty et de Tomas Plekanec au moment approprié, car ces 2 mouvements pourraient être déterminants dans l’avenir de la concession.

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