Opinion | La relève chez le Canadien ne devrait pas passer par le club-école?
La saison actuelle du Canadien pousse les médias à suranalyser l’organisation dans son entier, car quand quelque chose ne fonctionne pas, on veut savoir qui est responsable. On peut bien passer par le directeur général, l’entraîneur, le personnel de recrutement professionnel ou encore le personnel de recrutement amateur, mais pour qu’une équipe évolue bien dans le temps, elle doit avoir une relève adéquate.
Ça fait quelques mois qu’on regarde la relève du Canadien à Laval et si le club principal ne fonctionne pas, le club-école n’est guère mieux. Sur 30 équipes, le Rocket de Laval se classe 27e et ne se qualifiera pas en séries pour une 5e année sur 6.
Dans l’édition 2017-18 du Canadien de Montréal, combien de joueurs ont été développés par le personnel d’entraîneur de Sylvain Lefebvre? La réponse est 5…et demi. Voici ceux qui ont tous joué, en étant des prospects, sous les ordres de Sylvain Lefebvre dans la LAH.
Joueurs | Nombre de match joué | Nombre de point |
---|---|---|
Nikita Scherbak | 138 matchs | 94 points |
Charles Hudon | 207 matchs | 162 points |
Jacob De La Rose | 133 matchs | 56 points |
Daniel Carr | 139 matchs | 90 points |
Jakub Jerabek | 17 matchs | 11 points |
Brendan Gallagher (une demie-saison) | 36 matchs | 20 points |
5 joueurs du Canadien, dont 2 qui sont considérés comme réguliers, sont passés par les étapes de développement conventionnel d’une équipe de la LNH en jouant dans le club-école en 6 saisons et c’est littéralement inacceptable. La LNH appartient aux jeunes maintenant et les meilleures équipes ont souvent fait sauter cet étape dans le développement de leur joueur, car ces joueurs n’avaient pas besoin de passer par la LAH pour connaître du succès.
Qui sont les meilleurs joueurs du Canadien?
Joueurs | Nombre de matchs LAH | Nombre de points/victoires |
---|---|---|
Max Pacioretty | 82 matchs | 72 points |
Alex Galchenyuk | N’a pas joué | Non-applicable |
Jonathan Drouin | 19 matchs (Crunch de Syracuse) | 16 points |
Shea Weber | 46 matchs (Admirals de Milwaukee) | 27 points |
Jeff Petry | 51 matchs (Bakers Field/Springfield) | 28 points |
Carey Price | 12 matchs | 7 victoires |
Dans ce lot, seul Max Pacioretty a disputé une saison complète dans le club-école du Canadien, mais sous la gouverne de Don Lever et Guy Boucher. Hier j’écrivais un texte sur Nikita Scherbak en mentionnant que le joueur avait peut-être compris des choses et qu’il avait évolué dans la bonne direction et je disais également que le crédit devait revenir à Sylvain Lefebvre et en commentaire, on m’a démontré que Charles Hudon avait aussi pris son envol sous les ordres de Lefebvre, mais beaucoup de prospects n’ont pas donné le résultat espéré et on se doit de pointer également vers Lefebvre. Depuis l’arrivée en poste de Marc Bergevin et de son personnel hockey LNH et LAH, on a repêché un total de 39 joueurs provenant d’un peu partout sur la planète et on attend encore que ces prospects rapportent à l’organisation.
Sur ces 39 joueurs:
– 4 joueurs ont été développés ou se développent en Europe (Arturri Lehkonen, Lukas Vejdemo, Arvid Henrikson, Joni Ikonen)
– 2 joueurs ont sauté l’étape de la LAH (Alex Galchenyuk et Victor Mete)
– 4 joueurs ont été échangés (Mikhail Sergachev, Sven Andrighetto, Tim Bozon, Sebastian Collberg)
– 6 joueurs se développent dans les rangs universitaires (Jake Evans, Hayden Hawkey, Nikolas Koberstein, Casey Staum, Ryan Poehling, Cayden Primeau)
– 5 joueurs n’appartiennent plus au Canadien (Connor Crisp, Martin Reway, Dalton Thrower, Brady Vail, Erik Nystrom)
Pour ce qui est de ceux qui ont été repêchés de 2015 jusqu’à aujourd’hui, il est encore tôt pour juger, mais présentement, seul Noah Juulsen est vu comme un bon prospect pour l’organisation à court terme sinon on doit regarder du côté de Ryan Peohling, Joni Ikonen et Will Bitten, et ce, sans tenir compte des jeunes qui ont été embauchés comme joueurs autonomes.
Ce serait facile de sacrifier Trevor Timmins à la fin de la saison en blâmant la qualité des prospects, mais tout n’est pas si noir du côté de la relève du Canadien et le blâme revient peut-être beaucoup au niveau du développement aussi. Plein de facteurs entrent en ligne de compte lorsqu’on repêche un jeune joueur qu’on veut développer.
La maladie
L’état d’esprit après une rupture
Une blessure grave
Maladie psychologique
Trevor Timmins peut bien repêcher un jeune qui, lors des entrevues, offre tout ce que l’organisation peut s’attendre d’un jeune prospect de qualité, mais si le développement ne va pas comme il devrait aller, ce n’est plus de son ressort. À titre d’exemple, en 2012-2013, Sven Andrighetto jouait pour les Huskies de Rouyn-Noranda avec un certain Nikita Kucherov qui s’est fait échanger des Remparts aux Huskies. Andrighetto a obtenu un rendement de points par match de 1.85 point alors que Kucherov a eu un rendement de 1.96 point par match, donc la différence est minime entre les 2 joueurs. Aujourd’hui, Kucherov mène la LNH et se dirige vers le trophée Art Ross alors qu’Andrighetto commençait à peine à produire sur une base régulière dans la LNH avant de se blesser le 1er février dernier. On disait à l’époque qu’Andrighetto était autant, voir même plus talentueux que le #86 du Lightning, mais le résultat net après 5 ans est pour le moins différent.
Des comparaisons boiteuses comme celles-ci, on pourrait en faire toute la journée, mais une chose est sûre, si Marc Bergevin demeure en poste à la fin de la saison, il devra revoir tout son organigramme dans le département du développement, car les meilleurs joueurs du Canadien présentement se composent à environ 40% de produit provenant de l’organisation et on ne peut pas se construire une équipe prétendante à la coupe Stanley en allant chercher les meilleurs jeunes des autres équipes, surtout si on n’a rien à donner en retour.
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