Opinion | Le «timing» ne serait tout simplement pas bon pour transiger Max Pacioretty
En début de semaine, Pierre LeBrun marquait un point en affirmant que Max Pacioretty ne devrait pas quitter Montréal avant la date limite des transactions. Bien que le clan du capitaine s’attend à une transaction, on devra s’armer de patience chez les partisans. Présentement, le «timing» n’est tout simplement pas bon au niveau des autres formations de la LNH et du retour anticipé. Oui, Montréal est en bonne posture pour s’en départir, mais comme une transaction implique deux (parfois même trois) formations, il faut aussi voir l’autre côté de la médaille.
Pour avoir ce qu’il veut, Bergevin doit attendre
On n’a qu’à se rappeler la situation de Matt Duchene. Plusieurs critiquaient le travail de Joe Sakic (moi le premier) dans ce dossier. Par contre, ce qui nous a échappé, c’est le «timing» de procéder à une telle transaction. Lorsque ce fut le temps, Sakic en a retiré tous les bénéfices et s’est avéré comblé dans ses demandes extravagantes pour les services de Duchene. Marc Bergevin doit s’inspirer de la même chose en évitant le piège d’une transaction de désespoir.
Présentement, le prix établi pour Max Pacioretty s’évalue comme suit:
– Un centre établi de type «marqueur»
– Un choix de première ronde (ou un bon choix de deuxième)
Des éléments peuvent s’ajouter, mais soyons réalistes…Quelles formations seraient prêtes à octroyer un prix aussi dommageable en pleine course des séries ? Max Pacioretty a l’étiquette d’un joueur de location à court moyen terme. Son contrat se terminant l’an prochain, la formation qui en ferait l’acquisition cette année aurait comme objectif d’obtenir un joueur de qualité pour aider sa formation en séries. Or, comment une formation avec une telle mentalité se permettrait de se débarrasser d’un joueur de centre de qualité pour ajouter un ailier aux mêmes caractéristiques ?
En d’autres termes, acquérir Max Pacioretty et donner un centre établi en bas âge revient à acquérir Matt Duchene puis donner Kyle Turris. On voit l’impact que cela a créé au sein du groupe de joueurs des Senators. La formation qui lorgnait le titre d’aspirant en obtenant Duchene a dégringolé au rang d’aspirante pour Rasmus Dahlin. Méchante débarque ! Les 30 autres DG de la LNH ont assurément constaté ces mêmes dégâts et ils tenteront de ne pas répéter cette erreur.
C’est donc pour ces raisons que le meilleur «timing» pour une transaction impliquant Max Pacioretty serait dans le courant de la saison morte. Après tout, si l’on consulte les rumeurs courantes, on retrouvait St-Louis, Anaheim, Nashville et Pittsburgh qui pourraient être des terres d’accueil pour Pacioretty. St-Louis manque d’espace sur la masse salariale et ils n’échangeront assurément pas l’un de leurs joueurs de centre alors que la course aux séries est plus que serrée. Même son de cloche du côté des Ducks alors qu’à Nashville, on semble avoir complété les emplettes en ajoutant Mike Fisher. Chez les Penguins, on devrait également transférer un salaire considérable dans l’échange, ce qui rend les choses très difficiles en pleine course aux séries.
Au final, si une formation du circuit désire acquérir Pacioretty dès maintenant, ce serait dans l’unique but de «booster» l’alignement en prévision des séries. Or, comment peut-on booster un alignement si l’on doit se départir d’un centre de qualité en retour ? Le risque de répéter l’erreur Turris-Duchene est trop grand et les autres DG seront freinés à l’idée de procéder dans l’immédiat. Dans le passé, les transactions visant à ajouter des vedettes pour les séries avaient toutes un point en commun: le retour était composé de jeunes espoirs et de choix au repêchage. Montréal veut des joueurs établis ? Parfait, mais patientez à l’été dans ce cas. Une telle transaction aurait pu être réalisée en début de saison, pas au mois de février avec les séries à l’horizon…
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