Opinion | Les douzes travaux de l’administration du Canadien pour 2018
On est rendu à la mi-saison et le Canadien de Montréal est enfoncé dans un trou si profond qu’il ne risque pas de s’en sortir cette année.
Il y a beaucoup de questions à se poser quant à l’avenir de l’équipe avec le personnel en place et les joueurs en place et à mesure que la saison avance, Geoff Molson aura de plus en plus de pain sur la planche, car il devra agir en bon dirigeant et prendre des décisions.
1. Garder Marc Bergevin en poste pour le reste de la saison seulement
Ce sera sa première tâche et elle ne sera pas très énorme, car même si on congédie Marc Bergevin maintenant, l’équipe ne se mettra pas plus à gagner. Les changements surviennent durant la saison morte, ce qui implique qu’un nouveau directeur général devrait être embauché d’ici au prochain repêchage. La consigne serait toutefois très claire: on vend et on liquide les joueurs qui seront sans contrat et sans grande utilité pour le futur afin de limiter les dégâts.
2. Congédier Marc Bergevin et rechercher activement un remplaçant
Si on établit un constat d’échec, ce sera un 2e en 3 saisons. En 2015-16, on avait l’excuse de dire que c’était en raison de l’absence de Carey Price, mais pas cette année. On ne peut continuer avec Marc Bergevin, car après 6 saisons, le Canadien est encore dans le marasme qui a poussé Molson à congédier Pierre Gauthier en 2012.
On doit en finir avec Bergevin pour rechercher un directeur général qui sait comment gérer avec la masse salariale, tout en étant familier au marché montréalais.
3. On annonce une reconstruction
Le mot peut paraître gros et surtout quand on pense aux années de misère des Oilers, des Sabres, des Maple Leafs et j’en passe, mais certaines équipes parviennent à reconstruire sans avoir à finir dans les bas-fonds pendant 10 ans.
Les Devils se sont pointés en finale de la coupe Stanley en 2012 avant de ne pas se qualifier pendant 5 saisons de suite en séries. Cette saison, ils se battent pour le 1er rang de la division Métropolitaine.
Les Blue Jackets se sont classés en série 2 fois depuis 2013, soit depuis l’entrée en poste de Jarmo Kekalainen et ils sont également en course pour remporter le championnat de la division Métropolitaine.
Les Bruins de Boston ont fait un virage jeunesse en 2015 alors que plusieurs joueurs changeaient d’adresse pour en récolter 3 choix de 1re ronde. Après 2 saisons difficiles, les Bruins reviennent dans le portrait des séries en 2017 et sont au 2e rang de la division Atlantique présentement.
4. Établir la base de joueur lequel rebâtir
Nous n’avons pas que des mauvais joueurs chez le Canadien de Montréal. Le nouveau DG devra établir quels seront les joueurs à garder pour rebâtir le club et aller de l’avant. Quelques noms reviennent lorsqu’on parle de garder certains joueurs:
Jonathan Drouin
Carey Price
Brendan Gallagher
Charles Hudon
Artturi Lehkonen
Phillip Danault
Paul Byron
Les autres peuvent tous être placés sur le « block » afin d’obtenir le plus de choix et d’espoir possible, car c’est ce que l’on veut à court terme.
5. Un dernier repêchage pour Trevor Timmins
Il serait injustifiable de congédier Trevor Timmins et son personnel d’ici à la fin de la saison, car ils en sont présentement à travailler sur le repêchage de 2018. On pourrait bien le faire en avril ou en mai, mais leurs remplaçants devraient impérativement partir du travail de Timmins pour le prochain repêchage, donc aussi bien les garder en poste et faire le ménage ensuite. On se demande souvent si le problème du Canadien provient du recrutement ou du développement, mais si c’était les deux? C’est pourquoi on doit revoir complètement le système de recrutement et de développement du Canadien afin que cette équipe puisse elle aussi développer ses propres joueurs.
6. Merci Claude!
Serait-ce justifiable de congédier Claude Julien? Est-ce que le système de Julien est trop compliqué pour les joueurs ou ce sont les joueurs en place qui ne veulent pas l’appliquer? Quoi qu’il en soit, si on remplace Marc Bergevin, il y a fort à parier que le nouveau boss voudra amener son entraîneur avec lui. Ce serait donc un autre entraîneur payé à ne rien faire chez le Canadien, mais Geoff, fallait y penser avant de laisser Marc donner 25 millions sur 5 ans à Claude Julien.
7. Échanger Max Pacioretty
Je suis de ceux qui aiment bien Max Pacioretty, mais malheureusement une transaction est devenue inévitable pour le capitaine du Canadien. L’une des raisons pour lesquelles on doit l’échanger est bien entendu son contrat. Ce genre de transaction est réalisé lors des repêchages durant l’été, donc ceux qui espèrent voir le #67 quitter d’ici au 26 février, faudra s’armer de patience. On peut retirer gros de la transaction Pacioretty et voir même un choix de 1re ronde assez haut.
Y aura-t-il de la demande aussi pour Weber? C’est évident que oui, mais c’est beaucoup moins prioritaire, car Weber est un leader né. Il peut remplacer Pacioretty au poste de capitaine et aider une jeune équipe à progresser et si ça fonctionne, il pourrait devenir un excellent défenseur #4 lorsque l’équipe aurait atteint son plein potentiel dans quelques années.
8. Obtenir des choix
On ne fera pas les séries éliminatoires et si on décide de miser sur l’avenir, on doit tenter de finir dans les derniers sans trop que ça paraisse. Il est inconcevable de miser sa reconstruction sur la chance, mais on doit tout de même en avoir si on veut mettre la main sur de bons joueurs au repêchage. On dit de la cuvée 2018 qu’elle est supérieure à celle de l’an dernier et le Canadien doit en profiter et tant mieux si on parvient à obtenir le 1er choix, car Rasmus Dahlin sera tout un défenseur.
L’organisation possède déjà 2 choix de 2e ronde et en transigeant certains joueurs, elle pourraient en obtenir d’autres, donc faisons le plein de choix pour faire le plein de talent.
9. Mettre sur pied un système de développement solide
Ça commence par le Rocket de Laval. Cette année, le Rocket gagnait parce qu’ils avaient des joueurs comme Byron Froese ou encore Nicolas Deslauriers, mais rappelons-nous également que Jakub Jerabek a dû regarder des matchs du haut des gradins à cause du trop grand nombre de vétérans dans l’équipe. Ce que ça veut dire, c’est que la relève est moyenne dans le club-école du Canadien et on doit miser sur des vétérans pour gagner.
On a laissé des chances à Sylvain Lefebvre et son groupe, mais force est d’admettre qu’une participation en séries en 5 ans, ce n’est pas le meilleur résultat. On pourrait bien dire qu’il doit composer avec des rappels de joueur, mais toutes les équipes de AHL sont dans cette situation. On a une équipe à Laval, on doit les encadrer dès le moment où ils arrivent chez le Rocket.
10. Trouver un nouvel entraîneur-chef
On doit trouver un entraîneur-chef qui parle évidemment français, car c’est ce qui est exigé dans un marché comme Montréal. Quelques noms pourraient être cités pour ce poste, notamment:
Pascal Vincent
Benoit Groulx
Bob Hartley
Personnellement, je crois que Kirk Muller est un excellent entraîneur associé et Stéphane Waite a un bon lien avec Carey Price, donc lorsque le pilote du Canadien sera trouvé, je doute qu’il décide de remplacer les 2 hommes. Est-ce que Dan Lacroix est aussi assuré de son poste?
11. Des cibles précises sur le marché
On doit trouver des joueurs autonomes avec un bagage d’expérience et pouvant guider des jeunes joueurs. Le marché des joueurs autonomes sera assez intense en 2018, car plusieurs bons joueurs tombent sans contrat lors de la prochaine saison morte.
Quels joueurs pourraient se joindre au tricolore afin de guider les jeunes? Il faut aussi se demander quels joueurs voudraient se joindre à cette formation qui, en plus d’être dans un marché exigeant, serait dans une reconstruction.
12. Prôner la patience
On a déjà dit dans les années 90 dans une certaine organisation de Québec que « le meilleur est à venir », mais c’était bel et bien vrai. On doit adopter cette mentalité chez le Canadien et chez ses partisans, car si on perd 3 ou 4 ans à ne pas faire les séries, on pourrait en gagner 10 autres à, non seulement faire les séries, mais à compétitionner pour la coupe Stanley.
La recette n’est pas différente des autres, les Penguins, les Blackhawks, le Lightning, les Maple Leafs, les Blue Jackets connaissent du succès, car ils ont bien repêché et bien développé dans l’ensemble de leur oeuvre.
En est-on rendu là à Montréal?
Vous savez que c’est un texte d’opinion et que Montréal est un marché spécial. Beaucoup de partisans, de journalistes et d’experts hockey n’accepterait pas une reconstruction sous prétexte que tant que tu as Carey Price, tu dois y aller « all in » à chaque saison. Ce principe-là ne fonctionne plus, car les joueurs autonomes ne veulent pas venir jouer ici, on n’a pas beaucoup d’éléments à donner pour une grosse transaction et les éléments en place ne sont pas en mesure de trouver une chimie.
Le Canadien ne compte que 9 joueurs repêchés par l’organisation (en incluant Victor Mete) cette saison, dont seulement 3 choix de 1re ronde, soit Max Pacioretty, Alex Galchenyuk et Carey Price.
Est-ce que Montréal peut se permettre une reconstruction? Si Toronto est parvenu à le faire, peut-être que…
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