OPINION: parents fous = restez chez vous !
Tous les hivers se ressemblent au Québec. La neige, la slush, le froid et les parents cinglés dans les estrades.
La saison 2023-2024 n’échappera pas aux incidents impliquant des sans-génies. Vincent Larin du journal La Presse a publié un papier ce matin concernant un parent qui a sauvagement frappé un officiel dans un aréna de Saint-Rémi. L’incident est survenu le 13 janvier dernier. Après qu’un jeune joueur ait été expulsé pour avoir obtenu 3 punitions (règlement en vigueur dans cette ligue), le parent de ce joueur s’en est pris à un officiel… qui n’arbitrait même pas dans ce match !
Des scènes de la sorte, il y en a tous les ans. Il ne faut pas les normaliser pour autant. Cependant, c’est un phénomène qui perdure depuis des lunes et rien ne semble changer. Là on accuse les organisations, le hockey professionnel pour son image débridée et on se tourne même vers les gouvernements.
Heye ! Minute papillon ! Est-ce qu’on pourrait cesser de jeter la responsabilité ailleurs d’où elle doit se trouver ?
Des mesures et des mesures
J’arbitrais à l’âge de 14 ans. C’est à cet âge que je me suis fait enguirlander pour la première fois par un coach. Dans ma carrière de 8 saisons, des parents qui m’invitait dans le parking, j’en ai vu. Et j’étais d’âge mineur !
Les organisations en prennent des mesures. Barrières empêchant les parents d’avoir un accès aux entraîneurs ou aux officiels. Bannière partout dans l’aréna stipulant qu’il ne s’agit que d’un jeu. Campagne de sensibilisation. Rencontre des parents. Name it !
L’idiot de parent qui voit son kid dans l’atome AA devenir le prochain Sidney Crosby, il n’en a rien à battre de tout cela. Papa comme maman, quand tu as un prédisposition à être cave, tu le restes ! On va en mettre combien de mesures pour changer ces gens inchangeables ?
Les gestes sont dénoncés, partagés via des vidéos… 95% des gens trouvent ça ignoble, stupide, odieux. Comme il se doit. Le parent fou dans les estrades, lui, s’en moque. Il pense qu’il est correct. Que l’arbitre doit faire sa job. Il répète tout simplement ce que son père ou sa mère faisait devant les Canadiens un peu chaudaille le samedi soir. «SHOOT». «COMON REFF». Tout cela ponctué de quelques mots d’églises dans un ton parfaitement violent. Un vocabulaire appris étant jeune qu’il transmet à une autre génération, c’est tu pas beau ça ?
On a tous déjà vu le parent fou jouer dans la ligue de bières du dimanche engueuler les arbitres à la moindre décision. «Ouin, mais d’adulte à adulte, c’est correct, au prix qu’on paye notre saison.»
Responsabiliser le fautif
Le problème réside dans la responsabilisation de la bonne personne. Quand des évènements comme à Saint-Rémi surviennent, on remet la responsabilité entre les mains des organisations et des instances publiques. «On doit sensibiliser,» peut-on lire à gauche et à droite, en bonne réponse de politicien. Ces gens-là s’en prennent physiquement à des officiels devant des enfants. Pensez-vous une seconde que le vidéo de 5 minutes de sensibilisation que vous passez en début de saison va le changer du tout au tout ?
Un moment donné, il va falloir frapper là où ça fesse. Ces parents fous s’enflamment sous la passion du hockey. Souvent, ce sont de gros gros fans de hockey (ou des parents qui voient des fonds de pension en leur jeune athlète de 10 ans).
Coupez leur accès à leur passion, voir ! À Saint-Rémi, la Sûreté du Québec est intervenue et l’homme de 50 ans fut arrêté pour des voies de fait. Va-t-on l’accepter de nouveau dans un aréna ? Un Juge a le pouvoir de remettre en liberté un accusé avec des conditions. J’espère que l’interdiction de se trouver dans un aréna sera incluse. Pas juste comme parent, mais comme joueur aussi ! Tu iras sacrer comme tu veux dans ton salon quand Caufield rate son filet, mais on ne te verra plus dans un aréna.
Bannir tous les parents ? Il n’en est pas question. C’est ce que je trouve radical dans ce débat. Ces accidents isolés, mais trop répétitifs en même temps, occupent presque 90% de la sphère médiatique et des réseaux sociaux quand ça arrive. Mais en réalité, ça arrive peut-être une dizaine de fois dans un hiver. 20 ? 30 ? Sur des milliers de matchs de hockey disputés… Encore là, il est important de ne pas normaliser. Souvent, on va dire tout simplement que l’on doit fermer les estrades. Il y a 95% des parents qui sont agréables et bienveillants. 100% des jeunes n’ont pas demandé à ce que leur parent devienne fou. Les bons kids et les bons parents méritent de rester.
Comment les cibler, ces parents fous ? Ce ne sera jamais 100% fiable, mais il y a tout de même des indicateurs de violence qui ressortent chez certains individus. Ce ne sera jamais réaliste de dire qu’on évitera tous les problèmes. Quand il y en a, on se doit d’agir fortement. Pour lancer un message au prochain, puis au prochain, et à l’autre. Et je ne dis pas qu’on doit cesser la sensibilisation pour opter uniquement pour la répression. De la sensibilisation, on doit continuer d’en faire, mais jusqu’à quel point il faudra éviter de sanctionner sévèrement pour ne pas froisser ? Empêcher un parent d’entrer dans une aréna, c’est aussi fort possiblement un service que l’on rend à un enfant.
Les parents fous, restez chez vous !
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