Par quel moyen comblerons-nous le poste de joueur de centre à Montréal?
Il y a le propriétaire et président de l’équipe qui arrive en conférence de presse en annonçant des changements pour l’an prochain. Des changements, il y en a eu dans le personnel d’entraîneur et dans le personnel de direction, mais les entraîneurs ne jouent pas au hockey. Il y a le directeur général qui identifie le problème d’attitude dans l’équipe et qui avoue s’être trompé dans l’évaluation de certains joueurs dans l’équipe, mais pour l’instant rien n’est survenu.
On doit être patient, car la saison n’est officiellement pas terminée dans la ligue et les grandes décisions viendront en juin. Toutefois, on connaît les lacunes de cette équipe, outre l’attitude.
1- Un 1er et un 2e joueur de centre
2- Un défenseur capable de jouer sur le 1er duo de défenseur
Ce sont les besoins principaux du Canadien et malheureusement, ce sont les positions les plus difficiles à combler, car selon les dires de Marc Bergevin lui-même, lorsque les équipes ont de vrais joueurs de centre #1, ils les gardent. Pourtant, plusieurs centres ont changé d’adresse depuis les 6 dernières années, soit depuis l’arrivée en poste de Marc Bergevin. On peut penser à Tyler Seguin, Derick Brassard, Mika Zibanejad, Paul Stastny et même Brayden Schenn et dans plusieurs cas, on apprend après coup que Marc Bergevin et le Canadien étaient parmi les intéressés.
Cette année, Bergevin joue son travail et il le sait donc comment ira-t-on chercher ces joueurs qu’on a besoin?
Le marché des joueurs autonomes
Il y a un certain John Tavares des Islanders de New York qui est sagement chez lui à regarder les séries de la coupe Stanley et qui n’aura plus de contrat à partir du 1er juillet prochain. Rien ne nous dit si le capitaine des Isles reviendra à Brooklyn l’an prochain, mais pour l’instant il est permis de spéculer et le Canadien peut se permettre de rêver et espérer voir Tavares disponible le 1er juillet.
Peut-on l’acquérir? Combien coûtera-t-il?
John Tavares recevra 10 millions annuellement et plus s’il s’entend ailleurs qu’à Brooklyn. Le Canadien aura tout près de 20 millions disponibles si le plafond salarial monte comme supposé et offrir 10 millions à Tavares serait possible, mais s’ils veulent l’attirer ici, ça en prendra plus que ça. Les autres centres disponibles sont ceux-ci.
| Joueur | Âge | Salaire actuel |
|---|---|---|
| Paul Stastny (WPG) | 32 ans | 7.5 M$ / année |
| Tyler Bozak (TOR) | 32 ans | 4.2 M$ / année |
| Riley Nash (BOS) | 28 ans | 0.9 M$ / année |
| Joe Thornton (SJS) | 38 ans | 8 M$ / année |
| Kyle Brodziak (STL) | 33 ans | 0.95 M$ / année |
Outre Stastny et peut-être Bozak, ce n’est rien pour écrire à sa mère, donc la plus grosse prise est sans contredit John Tavares, mais c’est le joueur qui décide. On peut cependant se tourner vers le marché des joueurs autonomes avec restriction et là on retrouve de bons candidats.
| Joueur | Âge | Salaire | Production offensive |
|---|---|---|---|
| William Karlsson (VGK) | 25 ans | 1 M$ / année | 78 points en 81 matchs |
| Dylan Larkin (DET) | 21 ans | 0.925 M$ / année | 62 points en 81 matchs |
| J.T. Miller (TBL) | 25 ans | 2.75 M$ / année | 57 points en 81 matchs |
| Vladislav Namestnikov (NYR) | 25 ans | 1.937 M$ / année | 48 points en 80 matchs |
Le choix le plus intéressant est William Karlsson qui a connu une saison phénoménale cette année à Vegas, mais George McPhee ne lui a pas encore donné de contrat comparativement à Jonathan Marchessault à laquelle il s’est empressé de le signer à long terme. Le bémol avec les joueurs autonomes avec restriction concerne la compensation qu’on doit donner à l’autre équipe si on parvient à s’entendre avec le joueur. Signer Karlsson à 6-7 millions par année signifierait au moins 3 choix de repêchage, et ce, sans être sûr que Karlsson puisse reproduire le genre de saison qu’il a connu. C’est donc du « gambling » et c’est la même situation avec des joueurs comme Dylan Larkin ou J.T. Miller.
Parvenir à amener un joueur autonome à Montréal ne relève pas de l’impossible, mais le taux de réussite dans les dernières années n’a pas été des plus positif.
Le repêchage
Il n’y aucun joueur de centre dans le repêchage de 2018 pouvant s’amener avec le Canadien de Montréal l’an prochain et avoir un impact comme ce fut le cas de Auston Matthews avec les Maple Leafs, et ce, même en repêchant 3e au total.
Une chose qu’on peut faire, c’est d’utiliser les choix de 2e ronde et sélectionner des centres, non pas pour l’an prochain, mais pour un futur à moyen/long terme. Ça ne sauvera peut-être pas le travail de Marc Bergevin, mais ça redonnera du talent à cette organisation qui manque cruellement d’espoir de qualité. Dans le cas du 3e choix au total, la dernière chose qu’on doit voir de Bergevin, c’est d’utiliser ce choix pour « sauver sa job ». Un repêchage, c’est de repêcher le meilleur talent disponible, et ce, peu importe si le joueur est un gardien, un centre, un défenseur ou un ailier. En repêchant un joueur comme Filip Zadina, on peut se permettre d’échanger pour combler nos besoins dans le futur et c’est comme ça que se bâtissent les transactions de nos jours.
Montréal doit repêcher le meilleur joueur disponible au 3e rang ou si on échange ce choix, on devra recevoir beaucoup en retour.
Le marché des transactions
C’est sur cet aspect que Bergevin sera jugé cet été. Il le sait qu’il manque un joueur de centre et il doit trouver le moyen d’en dénicher un et la meilleure façon de le faire, c’est par voie de transaction. On sait que les équipes gardent normalement leurs joueurs de centre, mais aucun joueur n’est inéchangeable, donc si on doit surpayer pour l’obtenir, on doit le faire.
Les Blues de St-Louis ont donné beaucoup pour l’obtention de Brayden Schenn et ça leur a rapporté beaucoup cette saison, malgré une exclusion des séries. Marc Bergevin doit faire le travail pour lequel il a été engagé, c’est-à-dire combler les lacunes de son équipe et pour ce faire, il doit identifier les joueurs qui ont de la valeur pour acquérir ce joueur de centre.
Une équipe comme les Ducks d’Anaheim, qui se sont fait balayer en 1re ronde, ont acquis Adam Henrique durant la saison. Henrique vient s’ajouter à Ryan Getzlaf, Ryan Kesler et Rickard Rackell au poste de centre et c’est sans compter les jeunes comme Troy Terry et Sam Steel qui pourrait cogner à la porte de la ligue dès l’an prochain. Rackell, Kesler ou Henrique peuvent très bien jouer à l’aile, mais les Ducks semblent vouloir changer d’identité et tenter d’aller plus avec de la vitesse que de la robustesse. Peut-être assistera-t-on au départ d’un gros nom à Anaheim?
Les Panthers de la Floride pourraient vouloir s’améliorer sur les ailes et envoyer un de leur bon joueur de centre comme Nick Bjugstad ou le futur premier centre, Henrik Borgstrom en retour du 3e choix au total du CH ou peut-être même en retour de joueurs établis comme Pacioretty ou Galchenyuk.
À plus grande échelle, on pourrait simplement viser l’excellent Leon Draisaitl des Oilers d’Edmonton qui, à l’instar de Crosby et Malkin à Pittsburgh, sera toujours dans l’ombre de Connor McDavid. Le prix demandé serait gros, mais réalisable.
Plusieurs bonnes équipes vont effectuer des changements durant l’été et il ne faudra pas que Marc Bergevin manque le bateau, car le pire qu’il puisse se produire, c’est qu’il revienne l’an prochain avec un alignement dont le seul joueur de centre naturel est Phillip Danault. On le répète, mais Marc Bergevin est payé pour combler les lacunes de son équipe, donc s’il n’est pas en mesure de le faire, il doit partir et cet été, ce sera un été important dans son rôle de directeur général, plus que dans les 5 autres saisons mortes qu’il a eu.
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