Parise / Staal, une entente longuement anticipée par les deux hommes

Hier, nous vous rapportions que Bruce Boudreau n\’a pas fait de mystère quant à la façon dont il souhaite disposer de sa nouvelle acquisition, le joueur de centre Eric Staal. Selon le technicien canadien, en visite sur une radio locale, le robuste attaquant devrait pivoter un trio complété par le duo d\’avants américains Zach Parise et Charlie Coyle. Cette association pourrait même être la toute première ligne offensive du Wild. Il faut toutefois reconnaître que cette annonce n\’est pas vraiment vécue comme une surprise par les observateurs locaux, particulièrement au vu des circonstances de l\’arrivée de l\’ancien capitaine des Hurricanes dans les « Twin Cities ».

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Il y a un mois, les locataires du Xcel Energy Center accueillaient donc un nouveau renfort, fraîchement débarqué de Manhattan. Suite à un passage sans saveur et une élimination au premier tour des séries avec les Rangers de New York, Eric Staal est alors en recherche d\’un projet sportif intéressant. L\’agent libre souhaite avant tout retrouver son vrai niveau, alors que sa trajectoire le conduisant de la Caroline à la Grosse Pomme semble avoir éteint la flamme qui l\’animait. Et tant pis si il doit faire une croix sur quelques dollars de plus, sa cote ayant de toute façon connu une chute drastique depuis deux ans. Pour 3,5 M$ à l\’année, il rejoint donc « l\’État du Hockey » via une entente de trois saisons, avec l\’assurance de récupérer un poste sur l\’un des deux premiers trios de la formation désormais dirigée par Bruce Boudreau. Si au moment de la signature le centre précise que ce sont les arguments de son nouvel entraîneur-chef qui l\’ont convaincu, il dévoile aussi l\’identité d\’un autre protagoniste ayant joué un rôle important dans sa décision. C\’est alors la rédaction du Journal de Montréal qui nous rapporte que Staal, via le site officiel de sa nouvelle franchise, met en avant l\’implication de son futur équipier Zach Parise, lequel l\’a précédemment contacté dans l\’optique d\’influencer son choix et de faire pencher la balance vers le Minnesota :

« Nous avons eu une honnête conversation. Il jugeait que j’aurais une opportunité d’évoluer au centre avec plusieurs bons joueurs, lui étant l’un d’eux. »

En réalité, il semble même que l\’intérêt entre les deux hommes soit partagé depuis longtemps, Staal précisant qu\’il avait lui même démarché Parise afin de le voir débarquer en Caroline à l\’été 2012, au moment où l\’ailier a finalement choisi de quitter le New Jersey pour rejoindre son état natal :

« Je voyais la même chose lorsqu\’il s’est joint au Wild quatre ans plus tôt et que j’étais avec les Hurricanes. J’avais essayé de le contacter pour voir s’il voulait jouer avec moi. »

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Pour Boudreau, cet état de fait est une bénédiction. Non seulement les deux trentenaires peuvent tous deux atteindre la barre des 50 points sur une saison, mais ils partagent en plus la volonté de jouer côte à côte. Réputé, à l\’instar de ce qu\’explique Nick Forrester de Sports Illustratedcomme un « entraîneur à joueurs », Boudreau a construit sa renommée en bâtissant des équipes offensives, se reposant en partie sur l\’ambiance et l\’entente qu\’il est capable de créer au sein des vestiaires dont il a la charge. Capable de trouver un certain équilibre dans sa gestion humaine, il est également enclin à laisser à ses protégés une réelle liberté de création dans le cours du jeu. Pour Zach Parise, cette philosophie est idéale, non-seulement car l\’ailier buteur excelle sur le plan technique, mais également car sa discipline tactique et son éthique de travail sont autant de facteurs qui détournent notre homme de tout abus de confiance envers son entraîneur. Avec Staal à ses côtés, il possède un point d\’ancrage essentiel, un centre décrit par Boudreau comme « une force dominante entre les lignes bleues ». De fait, Staal à son meilleur est un as de la zone neutre, un avant capable de remonter sans encombre le disque vers le camp adverse, apportant une vraie stabilité aux transitions vers l\’attaque. Cet avis est d\’ailleurs partagé par Parise, qui décrivait, au 2 juillet dernier, les qualités de son nouveau coéquipier à Michael Russo de startribune.com :

« Il est habile, gros, c\’est un excellent centre qui transporte très bien la rondelle à travers la zone neutre. Il protège le disque et le retient dans la zone offensive. »

En somme, un pivot idéal pour le buteur en série du Minnesota. Staal de son côté reconnaît, dans le même papier, que leur association peut s\’avérer complémentaire :

« On sent que notre jeu pourrait correspondre. »

Sur leur trio, le jeune américain Charlie Coyle devrait prendre l\’aile droite, avec pour objectif de maintenir sa courbe de progression, qui continue de s\’élever chaque année depuis son entrée dans la ligue. Avec une récolte de 42 points (21 buts, 21 assistances) sur l\’exercice 2015/16, le robuste attaquant du Wild offre une nouvelle alternative physique à ce trio possédant sur le papier un potentiel de production très intéressant. Associé à ces deux équipiers aux gabarits dissuasifs, Parise devrait normalement recouvrer une belle liberté dans ses jeux, par ailleurs assisté par la résilience de Staal en zone offensive.

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De la hargne, de la créativité et du physique, avec cette ligne Boudreau possède un trio complet. Reste maintenant que Staal et Parise sortent l\’un comme l\’autre d\’une saison compliquée. Si le premier a été largement désavantagé par la situation sportive de la Caroline, une formation complètement immergée dans son processus de reconstruction, avant d\’échouer à s\’intégrer à l\’effectif new-yorkais, le second devra lui faire la paix avec son corps pour atteindre de nouveau le plateau des 50 points. Sortant d\’une blessure ayant gâchée son approche des dernières séries éliminatoires, l\’ailier reviendra en septembre avec le chandail des États-Unis sur le dos pour entamer la Coupe du Monde. Une bonne occasion pour lui de se remettre rapidement dans le bain de la compétition. Pour tester son entente avec Staal, il faudra toutefois patienter jusqu\’en octobre prochain. Et nul doute que ce dernier attend déjà cette date avec impatience.

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