Plekanec, un joueur qui doit rester à Montréal
21%, voilà le pourcentage de mise aux jeux remportés par le Canadien hier soir lors de la défaite face à la Caroline. Si la saison du Canadien n’est pas brillante, il ne faut pas non plus renier son histoire. Et dans son histoire ,il y a un centre tchèque qui mérite le respect. Son nom, Tomas Plekanec.
Un joueur qui a beaucoup donné pour le Canadien.
Il faut avant tout rappeler que le Tchèque, rarement blessé depuis ses débuts dans la ligue à jouer pour une seule et même équipe, à savoir Montréal. Si son jeu a évolué, il n’en reste pas moins un joueur intelligent sur la glace, et exemplaire en dehors. En parlant de comportement exemplaire, rappelons les propos du jeune Lekhonen, qui à la fin de la saison dernière expliquait comment le centre d’expérience l’avait aidé à se sentir bien dans sa nouvelle vie outre-Atlantique. C’est ce genre de comportement exemplaire qui font de l’homme au col roulé, un rouage essentiel d’un vestiaire, et son absence serait difficilement remplaçable tant son vécu est important dans la ligue, et surtout à Montréal.
Pourquoi surtout à Montréal? Jouer à Montréal pour le Canadien n’est pas la même chose que d’être un employé de soutien dans l’Arizona pour les Coyotes. En effet, la pression médiatique et populaire que les joueurs doivent supporter en jouant à Montréal est importante, tellement importante que c’en est une partie importante de leur métier. La présence de vétéran capable d’expliquer et de guider les plus ou moins jeunes à travers les méandres de la célébrité est une valeur essentielle, et cela ne se compte pas en point sur la glace.
Son jeu défensif est toujours aussi bon.
Alors oui bien sûr, Tomas Plekanec ne réalisera plus de saisons de 60 points ou plus. Cela est une réalité. À maintenant 35 ans, il n’arrive plus à répondre présent comme par le passé. Rappelons cependant que Plekanec a déjà réalisé des saisons de 70 points (en 2009/2010) ce qu’aucun joueur du Canadien ne va réaliser cette saison assurément. En 972 rencontres avec le Canadien, le centre a réussi à inscrire la bagatelle de 599 points. C’est une très belle performance.
Malheureusement, ces deux dernières saisons laissent clairement à désirer offensivement. Avec seulement 28 points la saison passée, et 18 cette saison, le joueur de centre a clairement baissé d’intensité en attaque. Et c’est à ce propos-là qu’une grande majorité de partisans souhaitent son départ, ou sa non-resignature. Ce serait là une erreur. Faisons référence à la jurisprudence Andrei Markov. En effet, le Russe bien que voulant finir sa carrière à Montréal est rentré au pays suite à un différend avec le Canadien sur son dernier contrat. Lorsque l’on voit le niveau de la défense de Montréal cette saison, on se rend compte que malgré son « grand » âge, Andrei Markov aurait rendu de fiers sévices au Canadien, notamment sur la première vague du jeu de puissance. Mais là n’est pas la question! Se débarrasser d’un vétéran, lorsque personne n’est là pour prendre la suite, est toujours dangereux.
Enfin, et surtout serai-je tenté de dire, son jeu défensif est essentiel au CH. Cela ne se voit guère sur les feuilles de statistiques. Ou bien ? Effectivement, avec une saison de misère comme l’équipe connaît cette année, il est important de souligner que malgré son faible nombre de points, le tchèque à un différentiel +/- de +1. L’année précédente également, alors qu’il jouait la pire saison de sa carrière offensivement, il a réussit à maintenir un +/- de +10. De plus, son travail lors des faces d’infériorités numériques comme dans le cercle des mises en jeu est essentiel au Canadien. Imaginé que l’équipe à gagner que 21% des mises aux jeux hier ! Avec l’absence de Danault au centre, il est actuellement le seul capable de remporter sur une base récurrente des mises aux jeux.
Le resigner oui, mais pas au même prix.
Si Markov demandait un très fort salaire, celui que risque de demander Plekanec sera de beaucoup inférieur aux 6 millions de dollars qu’il touchait ces deux dernières saisons. Lors de la signature de ce contrat, Plekanec était évalué comme le centre numéro 1 de l’équipe, ou 2 si Galchenyuk se développaient bien. Actuellement les choses ont changé, et il semble évident que Plekanec n’est qu’un centre de 3e trio. Cependant, il ne faut pas hésiter à le garder à Montréal si ses demandes salariales sont raisonnables. À l’image d’un Matt Cullen avec les Penguins de Pittsburgh, qui lui jouait sur le 4e trio, Plekanec peut se voir attribuer toutes les taches défensives de l’équipe, sans rechigner, et avec même un certain aplomb. Sa capacité à bien jouer en infériorité numérique est essentielle, notamment lorsque vos meilleures cartes offensives ne peuvent aider à ces moments-là (Galchenyuk, Drouin, Gallagher). Dans le cadre d’un contrat de 2 ans, avec un salaire inférieur à 3 millions de dollars, Plekanec deviendrait automatiquement une très belle affaire, et toutes ses qualités pourraient s’exprimer et aider le Canadien pour encore quelques années.
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