Portait de joueur | Ryan Reaves, une transformation d’homme fort en un joueur polyvalent bien réussie
Ryan Reaves a plusieurs combats derrière la cravate dans la LNH, lui qui endosse ce rôle depuis ses années juniors au sein des Wheat Kings de Brandon. Repêché en 2005 au cours de la cinquième ronde par les Blues de St-Louis, l’attaquant natif de Winnipeg venait tout juste de commencer son junior et ce n’est certes pas pour ses 16 points en 64 matchs que les recruteurs de l’organisation de St-Louis l’avaient épié. Les deux saisons suivantes, Reaves démontre qu’il peut apporter de l’offensive également en totalise 14 et 15 buts respectivement. L’homme fort est toutefois vite confronté au sort ingrat que réserve le hockey professionnel à ce type de joueur.
Quatre saisons plus tard…
À sa première saison professionnelle, Reaves fait les aller-retour entre la ECHL et la LAH. Ce n’est qu’à partir de la saison suivante qu’il s’implante comme le policier des Riverman de Peoria, club-école des Blues dans la LAH à cette époque. Il cumule ensuite plus de 130 minutes au cachot à chacune de ses saisons. Ce n’est que quatre saisons après son stage junior qu’il peut jouir de sa première chance dans le grand club. En effet, Reaves s’aligne chez les Blues pour la première fois au cours de la saison 2010-2011 pour un total de 28 rencontres. Lors de son passage, il récolte quatre points et 78 minutes de pénalité.
La saison suivante, le pugiliste semble avoir laissé une belle impression à ses supérieurs puisqu’il passe la saison entière au sein des Blues. Lors du lock-out, l’année suivante, il retourne jouer dans la ECHL et c’est là qu’on peut constater qu’il progresse bien puisqu’en 13 matchs, il récolte un total de 9 points. Jusqu’ici en carrière, Ryan Reaves cumule près de 51 combats pour une moyenne de huit minutes de temps de jeu par partie. Dans une nouvelle ère où les combats se font de plus en plus rares, les pugilistes comme Reaves doivent s’adapter s’ils ne veulent pas être relégués aux mineurs ou dans les ligues d’importance moyenne à travers le monde.
Une évolution bien à lui
C’est ce que Reaves a dû faire. Maintenant âgé de 30 ans et à sa sixième campagne dans le circuit Bettman, l’attaquant des Blues se veut être un bon vétéran apprécié de ses coéquipiers. Toutefois, la transformation qui l’a fait passer du titre de pugiliste à joueur polyvalent est tout à son honneur.
«Je crois que j’ai encore plusieurs années à jouer devant moi,»explique notre homme à Tom Timmermann du St-Louis Post-Dispatch. «Mais pour y arriver, j’ai dû m’adapter. Je ne peux plus être le type de joueur que j’étais quand je suis entré dans cette ligue. Je ne peux plus être seulement ce gars qui se bat contre tout le monde et qui donne de l’énergie. Je dois aider l’équipe en défensive et en offensive de la meilleure façon que ce soit.»
Pour ce faire, Reaves a pris tous les moyens pour y arriver. Les exercices de rapidité étaient au coeur de l’entraînement de l’attaquant l’été dernier, ce qui lui a permis d’arriver au camp des Blues avec cinq livres en moins. Comme le suggérait son ancien coéquipier Kevin Shattenkirk, il fallait inverser la devise de «frapper en premier, la rondelle en second». Avec 11 points cette saison, Reaves risque d’augmenter sa meilleure production en carrière, mais son différentiel de +5 est également tout à son honneur.
L’implication de Reaves est également saluée par Mike Yeo, qui utilise son gros gaillard environ 3 à 4 minutes de plus par partie que son prédécesseur, Ken Hitchcock. Ses coéquipiers sont également unanimes à propos de la persévérance et du travail de Reaves, ce qui l’a mené vers une nomination au trophée Bill Masterton. Comme l’explique Timmermann dans son billet, la réduction des combats dans la LNH déçoit Reaves, «puisque donner de l’énergie à l’équipe et à la foule avec un bon combat représente ce qui l’a amené dans cette ligue.» Toutefois, le principal intéressé accepte le changement de vague au niveau de la LNH en s’adaptant au style de jeu préconisé.
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