Pourquoi ne pas-être plus patient avec le CH?

Alors que la période de la date limite des transactions s’en vient à grands pas, plusieurs opinions traversent les nombreux observateurs et supporters de l’équipe du Canadien de Montréal.

Plusieurs de ces options consistent à échanger des joueurs (Max Pacioretty et Alex Galchenyuk en tête). L’option également évoquée est de continuer à se saborder dans l’espoir infime de récupérer un certain Rasmus Dahlin en juin prochain. Cependant aucune de ses solutions n’a pour l’instant été préférée par l’équipe dirigeante du Canadien.

Et pourquoi ne pas tout simplement laisser du temps à l’équipe ?

On le sait tous, dans un marché aussi passionné que celui de Montréal, il faut gagner vite, et surtout tout le temps. Cependant dans le sport de haut niveau, surtout dans le cadre de ligues fermées nord-américaines, il faut prendre en compte le fait qu’il est impossible de se maintenir au plus haut niveau de manière constante. En effet, l’organisation même de ces ligues à pour but d’empêcher les équipes de dominer sur de longues périodes. Par le système du repêchage ainsi que celui du plafond salarial, la ligue elle-même tient à garder une certaine équité entre ses différents représentants.

Alors, pourquoi parler d’équité dans un sujet sur Montréal vous me direz ? Et bien par ce que si l’équipe ambitionne de gagner un jour la coupe Stanley, il faut d’abord qu’elle apprenne à perdre. Et quand je dis que l’équipe doit apprendre à perdre, c’est également la base de fan du Québec qui doit apprendre à être patient. Bien entendu, il est normal d’avoir certaines attentes lorsque le billet le moins cher est à une centaine de dollars, tandis que la simple bière coûte une vingtaine de billets. Cependant, si l’équipe veut avoir une chance de s’imposer à nouveau dans une ligue à 31 (et même 32 dans quelques années) équipes, il faut absolument qu’elle continue à perdre, au moins pour cette saison. La plupart des victoires finales de l’équipe sont arrivées à des moments où la ligue n’était pas aussi imposante, et l’adversité était donc moindre comparer aux temps modernes d’une ligue à plus de 25 équipes.

Pourquoi alors vouloir échanger les pièces les plus intéressantes offensivement de l’équipe que sont Max Pacioretty et Alex Galchenyuk? Si l’idée de récupérer un autre gros choix au repêchage est alléchante en ce qui concerne l’échange de Pacioretty, la question est tout autre pour Alex Galchenyuk. Celui-ci est encore extrêmement jeune, il n’a que 24 ans. Essayer de vous rappeler l’état d’esprit que vous aviez à 24 ans, et celui que vous avez maintenant, vous verrez qu’il y a une immense différence.

Quoi qu’il en soit, la meilleure solution pour l’équipe présentement est de continuer à perdre, et sans sourciller. Bien évidemment, cette solution n’est pas la plus belle au niveau sportif, mais dans une ligue régie par l’équité, il n’y a pas d’autre solution.

La patience pourrait également permettre aux jeunes de se développer.

Là, il faut avouer que l’attitude du CH par rapport à ses jeunes joueurs laisse quelque peu perplexe. Prenons pour commencer le cas le plus flagrant, celui de Nikita Scherbak. Celui-ci a longtemps été critiqué pour son manque d’implication dans le jeu malgré un grand talent offensif (Alex Galchenyuk 2.0 en soit). Cependant à son rappel, il a fait preuve d’une implication intéressante, sans pour autant que son talent offensif s’en trouve limité. Il a d’ailleurs inscrit un superbe but face au leader de l’ouest Las Vegas. Et comment est-il félicité? Un retour en AHL dés que Phillip Danault retrouve la santé. La question n’est pas de savoir si Danault devait retrouver sa place, car il constitue un très bon centre dans les deux sens de la patinoire, ce que n’est pas du tout Scherbak. Cependant, pourquoi le descendre? Pour éviter de perdre au ballottage Byron Froese?

Mais il y a également les cas de Jacob de La Rose, qui n’est clairement pas un joueur de 4e trio, et qui peine à s’exprimer en tant que tel. Pourquoi ne pas lui donner sa chance à la place d’un Plekanec décevant au centre depuis des mois? Imaginons qu’il soit capable de remplir le même office que le vétéran tchèque, il pourrait alors se développer, tout en permettant à Marc Bergevin de se libérer du poids du salaire de Plekanec.

Enfin il y a également le cas de Jakub Jerabek. Et là subsiste la plus grande interrogation de tout cet article. Comment est-il possible de laisser dans les estrades un jeune de 26 ans, alors que celui-ci dispose d’habilités offensives certaines, et laisser pendant ce temps Jordie Benn et David Schlemko continuer leurs revirements incessants?

Il n’empêche que si le CH cherche à attirer Dahlin dans ces filets, et que par chance il y arrive, il faudra encore une fois faire preuve de patience. En effet, un seul joueur ne va pas permettre de redresser l’équipe, mais il est possible avec le temps de voir les effets d’un prodige influencer sur tout le reste. Cependant, espérer que Dahlin soit LA solution miracle n’est pas non plus conseiller, car si Conor McDavid n’arrive pas à qualifier son équipe à lui tout seul pour les séries, ce n’est certainement pas un défenseur de 18 ans qui le pourra à sa première saison. Il faudra donc être patient, et peut être laissé une chance aux jeunes déjà présents ( Hudon, De La Rose, Mete, Galchenyuk) avant de vouloir leur tête.

Rappelons que les Blackhawks ont fini dans les bas-fonds du classement pendant de nombreuses saisons, et même la première saison de leur duo Kane/Toews, avant de remporter 3 coupes Stanley. Marc Bergevin qui a été formé en tant que DG à Chicago va-t-il réussir à suivre ce chemin?

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