Repêchage d’expansion | Gros plan sur les éventuelles conséquences à Nashville
Pierre LeBrun, journaliste chez ESPN, a récemment signé un papier traitant du repêchage d’expansion à venir, et de ses conséquences sur la franchise des Prédateurs. Du côté du Tennessee, les enjeux sont palpables, notamment concernant le schéma qui sera utilisé par la haute-direction de David Poile en vue de cette échéance. Selon l’analyste, les locataires de la Bridgestone Arena ont de grandes chances de faire partie des équipes prêtes à souscrire à l’option la moins populaire: protéger 8 patineurs, pour un seul gardien. La raison? L’excellent top-4 défensif des Preds, qui contraint presque Poile à faire d’entrée le nécessaire pour conserver le quatuor Josi-Subban-Ekholm-Ellis. Mais au-delà de cette quasi-évidence, quelles peuvent être les autres caractéristiques des choix futurs de Nashville?
Tout d’abord, on peut rapidement évacuer la question des gardiens de but. Pekka Rinne sera bien entendu le portier protégé, quant à son substitut, l’impressionnant Juuse Saros, il n’en est qu’à sa saison recrue et se retrouvera donc exempté. Marek Mazanec, agent libre avec restriction à l’issue de la présente campagne, recevra très probablement une offre qualificative de sa direction, ce qui fera de lui le cerbère exposé à un départ vers Las Vegas.
L’incertitude est en revanche beaucoup plus tangible à l’offensive, où Smashville ne devrait donc disposer que de quatre choix pour protéger ses avants. En toute logique, Filip Forsberg et Ryan Johansen seront sans aucun doute les premiers choisis. Derrière eux, le vétéran James Neal, fort de son statut de meilleur buteur de l’équipe (déjà 14 réalisations cette saison), devrait les suivre de près. Cela nous laisse donc une place de libre, pour laquelle LeBrun dresse une liste de choix potentiels. D’après lui, les Prédateurs devraient mettre l’accent sur les éléments suivants : Viktor Arvidsson, Calle Jarnkrok, Craig Smith et Colin Wilson. Rappelons que Kevin Fiala, de son côté, en est toujours à ses débuts dans la Ligue Nationale et sera donc exempté d’une hypothétique sélection dans le Nevada. À moins que les Golden Knights ne surprennent leur monde en allant chercher l’arrière Matt Irwin (récemment prolongé par l’organisation), LeBrun pense finalement que leur choix se portera sur l’un de ses quatre éléments.
Reste enfin le cas Mike Fisher, simplifié par sa situation contractuelle. En effet, le capitaine des Preds sera agent libre à l’issue de cette saison, ce qui élimine l’option Vegas. Dans son cas, la haute-direction aura donc tout intérêt à laisser passer la date du repêchage d’expansion (21 juin) avant de lui faire la moindre proposition. LeBrun souligne ainsi que les chances de voir Fisher et sa franchise prendre leur temps dans ces négociations sont assez élevées.
L’avis de TSLH
Il est indiscutable que LeBrun vise juste lorsqu’il établi que les Prédateurs choisiront de protéger P.K Subban, Roman Josi, Ryan Ellis et Mattias Ekholm. Non pas que ce quatuor soit nécessairement garant du futur sportif de l’équipe (certains critiquent notamment le manque de robustesse des deux premières paires et l’uniformité des profils qui s’y trouvent), mais tout simplement car la valeur intrinsèque de chacun de ces éléments est trop élevée pour qu’on se permette d’en perdre un sans la moindre contrepartie. Occasionnellement, certains analystes ont cependant évoqué l’idée de sacrifier Ellis, le membre le plus sous-estimé du top-4, mais ce scénario n’apparaît pas vraiment comme l’option la plus viable.
Donc oui, les Preds devront bien se contenter de protéger quatre attaquants (au lieu de sept, comme la plupart des autres formations choisissant de ne retenir qu’un trio d’arrières), et oui, trois d’entre eux seront à coup sûr Ryan Johansen, Filip Forsberg et James Neal. Et pour le quatrième avant? Le choix populaire semble actuellement se porter sur Viktor Arvidsson, dont nous vous vantions récemment les exploits. Le quatrième meilleur pointeur des Preds présente pour l’heure une récolte de 10 buts et 15 passes, pour 25 points et un différentiel de +10. Patineur explosif, il s’est imposé comme un favori de la foule via ses impressionnantes échappées, et sa capacité à perforer les défenses adverses en combinant vitesse et agilité technique. Au fil de la saison, il s’affirme comme l’un des principaux détonateurs offensifs de la franchise du Tennessee, concrétisant une montée en puissance déjà bien entamée l’année dernière. Et surtout, il est jeune. À 23 ans, Arvidsson possède encore une belle marge de progression, alors que Smith (27 ans), Wilson (27 ans) et Jarnkrok (25 ans) paraissent tous plus proches de leur plein potentiel.
Si le Suédois s’avère notre quatrième homme, reste à savoir qui pourrait donc embarquer dans l’express direction Las Vegas. Sur ce plan, tout sera question du genre d’organisation que George McPhee souhaitera construire. Wilson et Smith sont du même âge, et produisent sur une base identique (le dernier cité étant le plus constant des deux), dans une fourchette oscillant entre 35 et 45 points par saison. Ce sont des valeurs sûres, tout à fait en mesure de planter leur petite vingtaine de buts pour peu qu’ils soient bien entourés. Si McPhee souhaite en revanche amener une touche plus technique à son alignement, Calle Jarnkrok serait un choix judicieux. Polyvalent, capable d’évoluer au centre comme à l’aile, l’ancien espoir des Red Wings pourrait avoir un excellent apport sur le bottom-6 de la future équipe de Vegas. Autre élément à ne pas négliger, Miikka Salomaki, pour l’heure sur le flanc, est un attaquant brillant des deux côtés de la patinoire, à la fois utile et discret. McPhee pourrait être sensible à son profil, capable d’apporter une certaine stabilité à sa formation. Et il est jeune (23 ans). Mais, si l’on ne devait en choisir qu’un, ce pourrait tout de même être Jarnkrok, qui paraît tenir un bon équilibre entre potentiel et production immédiate. Cela dit, Craig Smith arrive en deuxième position.
Dernier point, les cas des deux centres vétérans, Mike Fisher et Mike Ribeiro. Comme LeBrun l’a justement souligné, l’attachement de l’ancien Sénateur à Nashville sera tout d’abord un élément à ne pas sous-estimer concernant son avenir proche. Capitaine et troisième meilleur pointeur de l’équipe (11 buts, 14 passes, 25 points) le centre canadien est également en couple avec la vedette de musique country Carrie Underwood. Une idylle qui n’a fait que renforcer les liens qui unissent Fisher avec la capitale du Tennessee (comme il l’expliquait lui-même dans cet article très touchant publié sur The Players’ Tribune), et il y a fort à parier que le jeune papa souhaitera faire le maximum pour rester sur place. Quitte, donc, à différer ses négociations avec la haute-direction des Preds, en attendant que le repêchage d’expansion soit passé. Ribeiro, qui de son côté arrive également au terme de son contrat en juillet prochain, a devant lui un avenir assez incertain. À 36 ans, le Québécois continue de produire sur un rythme plus qu’honorable, cumulant pour l’heure 4 buts et 18 assistances, pour un total de 22 unités. Défensivement, son laxisme est parfois pénalisant, mais sa vision du jeu, en revanche, reste encore impressionnante. Si les chances de le voir aboutir à Vegas sont maigres, les Prédateurs lui octroieront-ils pour autant une nouvelle entente? Difficile à dire, mais la suite des choses sera intéressante à suivre dans son cas.
Au final, et ce malgré le relatif inconfort de cette formule à 8 patineurs protégés, Nashville devrait aborder le prochain repêchage d’expansion avec une certaine décontraction. Laisser filer un élément de la trempe de Wilson, Smith ou Jarnkrok sera douloureux, mais l’avenir semble préservé alors que les jeunes Saros, Fiala et Kamenev seront exemptés. Et comme l’a si bien souligné LeBrun, David Poile connaît assez bien ce type de processus pour en avoir dirigé un il y a de cela 19 ans, lors de son arrivée à Nashville.
[STATS_EQUIPE]NSH[/STATS_EQUIPE]
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