Un discours bien différent de Geoff Molson
Le journaliste de « The Gazette », Brendan Kelly s’est entretenu exclusivement avec le grand patron du Canadien de Montréal, Geoff Molson cette semaine. Cette entrevue fait évidemment suite aux « changements » qui sont survenus dans la formation et à l’annonce de la blessure à long terme de Shea Weber et il a été précisément question de ces 2 sujets lors de l’entrevue.
At season's end Molson said 'The status quo is not acceptable'. In July, he said the same team that finished 28th is going to try its best. Here's my exclusive interview with the Canadiens president. https://t.co/LSMrTI1NWn
— Brendan Kelly (@brendanshowbiz) 10 juillet 2018
« Nous n’étions pas prêts »
Voilà la réponse de monsieur Molson à la question de Kelly sur les critiques alentour du moment de l’annonce de la blessure de Weber. La chirurgie du genou du grand défenseur de 32 ans a été faite le 19 juin dernier, mais la nouvelle est sortie jeudi dernier, soit le 5 juillet.
« Nous n’étions simplement pas prêts à l’annoncer. Nous devions composer surtout avec la famille Weber pour vérifier avec eux comment et quand l’annoncer. Nous aurions pu l’annoncer plus tard également, car Marc travaillait sur le repêchage et sur la possible signature d’agent libre sans restriction et actuellement, il travaille toujours là-dessus. C’est une grosse période pour nous. »
Brendan Kelly est tout de même revenu à la charge arguant le fait de la transparence qui a été évoqué par Molson lui-même lors de sa conférence de presse de fin de saison en avril dernier.
« Nous n’étions vraiment pas prêts à l’annoncer, vraiment. En ce qui me concerne, c’est de la transparence et moi-même je ne connaissais pas la date de retour de Shea, 48h avant que la nouvelle ne soit révélée. Sachez qu’aucune organisation, publique ou privée, ne dévoile tout à tout le monde. Il doit y avoir des secrets commerciaux, mais en ce qui nous concerne, nous avons une équipe à bâtir et des matchs à remporter. »
« Je suis excité pour le futur »
L’autre sujet de l’heure chez le Canadien de Montréal, c’est la quasi-absence de changement dans l’équipe. Outre la transaction Galchenyuk-Domi, Marc Bergevin s’est contenté d’amener quelques pièces de second ordre comme Plekanec, Armia et Peca, mais n’a rien fait de significatif jusqu’à maintenant. On demande donc à Molson de commenter les récentes décisions de son directeur général en mentionnant que l’équipe n’est pas considérée comme étant meilleure et qu’elle est peut-être même considérée comme étant pire.
Molson a indiqué qu’il n’était pas d’accord en disant que l’équipe s’est améliorée. Il se dit excité du futur de l’organisation, tout en mentionnant qu’il ne savait pas si cette année en serait une bonne. Selon lui, nous avons un bon noyau mélangé de bons jeunes et de bons vétérans et le repêchage des dernières années a été très bon. Les changements ont été bons cet été et particulièrement du côté du personnel d’entraîneur dont l’embauche de Joël Bouchard (à Laval), Dominic Ducharme et Luke Richardson est vue d’un très bon œil par le propriétaire.
Retour à la conférence du 9 avril
Le point le plus intéressant de cette entrevue fut le moment ou Brendan Kelly est revenu sur la conférence de presse du 9 avril en citant les paroles de Molson. « Le vrai message, c’est que nous n’étions pas suffisamment bons et nous devrons être meilleurs. Et des changements surviendront…Marc et moi on est complètement d’accord avec ça. Le moment est venu maintenant. »
Le message de Molson a subitement changé lors de l’entrevue alors que le manitou du CH a spécifié qu’il n’a pas dit que ça se ferait maintenant. Il aurait dit qu’ils allaient faire des changements et qu’ils allaient ajuster leur approche et c’est ce qu’ils ont fait. Ils ont fait ces changements et selon lui, d’autres devraient survenir.
Le mot qu’on ne doit pas prononcer
Reconstruction.
On lui a posé directement la question comme ce fut le cas auprès de Bergevin la semaine dernière et la réponse fut la même.
« Je n’aime pas ce mot. Je crois que nous avons une bonne équipe et nous tentons de bâtir par le repêchage beaucoup plus que par les années passées. Nous avons un bon groupe de joueur et nous travaillerons pour devenir meilleurs et c’est le minimum requis. Nous nous efforcerons de nous qualifier en séries éliminatoires et nous ferons en sorte de ne pas connaître une saison comme l’an dernier. »
Donc pour la 2e fois en 2 semaines, on nous répond que le Canadien n’est pas en reconstruction et que l’objectif ultime l’an prochain, à l’instar de toutes les autres depuis près de 3 décennies, ce sera de tenter de se qualifier en séries éliminatoires, plutôt que de viser la coupe Stanley.
À quoi doit-on s’attendre dans ce cas?
On nous dit que d’autres changements peuvent survenir d’ici au début de la saison et ce serait normal puisqu’il reste plus de 80 jours d’attente. Néanmoins, on perd en production offensive et on perd notre pilier défensif sans le remplacer, donc ne peut faire autrement que d’envisager une saison difficile pour le Canadien, mais il y a du positif.
La perte de Weber servira à des jeunes comme Noah Juulsen et Victor Mete qui devront avoir progressé depuis l’an dernier et peut-être qu’un Jesperi Kotkaniemi saura causer une surprise à l’attaque? Ce qu’on semble nous dire, c’est qu’on y va avec les jeunes, donc on pourrait voir quelques recrus se greffer au noyau de joueur cet automne. Ce serait au moins intéressant de pouvoir évaluer le potentiel de ces jeunes même si la saison s’annonce difficile.
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