Un entraîneur se prononce : la LNH rate son coup avec ses vedettes
Une stratégie vicieuse
C’est assez reconnu dans le sport professionnel que lorsque tu réussis à rentrer dans la tête d’un joueur adverse, c’est que tu fais bien ton travail. Surtout si tu ne prends pas de pénalité et que tes actions en font prendre à l’équipe adverse. Ça donne ainsi des chances de plus de gagner. Toutefois, la limite est floue entre ce qui est permis et ce qui est de l’abus. Les cibles de prédilections de ce genre de pratiques sont, bien évidemment, les vedettes. Que ce soit Sidney Crosby, Connor McDavid ou Elias Pettersson, c’est-à-dire des vedettes à gabarit normal, chaque match est une bagarre mentale et physique contre les insultes, les coups bas ainsi que les tentatives de déconcentrations du quintette adverse.
Des vedettes précieuses
Certaines de ces vedettes se plaignent souvent aux arbitres du traitement qu’ils reçoivent. Combien de fois on a vu Sidney Crosby depuis son séjour dans la LHJMQ aller chialer aux arbitres ou exagérer un coup qu’il a reçu afin d’attirer l’attention des zébrés. Malgré le fait que plusieurs le traitent de bébé ou de « chialeux », gageons que n’importe qui dans sa situation ferait pareil. L’un des objectifs de la ligue doit être de protéger ses joueurs. Je ne dis pas ici de supprimer tout contact ou combativité, mais les pratiques archaïques antisportives d’intimidation font partie du problème à mes yeux. Les coups à la tête et les bagarres peuvent aussi être insérés dans le débat, mais je ne veux pas en parler dans ce texte. Pour moi, si tu veux un produit optimal sur la glace, tu te dois de protéger tes vedettes. Je l’aime bien Nicolas Deslauriers, mais s’il blesse Elias Pettersson ou Johnny Gaudreau en allant trop loin, c’est un gros « fail » pour la business.
Un coach sort dans les médias
Mardi dernier, une situation semblable s’est produite dans le match opposant Vancouver et Boston. On y a vu Matt Gryzelcyk frapper tardivement Elias Pettersson près de la bande dans son territoire défensif. Malgré le fait qu’il s’agissait d’un coup illégal qui aurait mérité une pénalité, les arbitres ont fermé les yeux sur la séquence. L’entraîneur des Canucks, Travis Green, ne s’est pas gêné après la partie pour critiquer le travail des officiels.
“He’s unassuming. He’s defenceless.” Good stuff from Travis Green post-game on the Pettersson hit early in the first: pic.twitter.com/et58l9jce2
— CanuckSkate (@CanuckSkate) February 5, 2020
Il souligne que ce n’est pas la première fois que les arbitres ferment les yeux sur des coups que reçoit sa jeune vedette. Les équipes adverses ne se gênent pas et c’est vraiment rendu déplorable. Il semble que le phénomène augmente dernièrement, sans que les pénalités ne viennent. L’intimidation, ce n’est pas nouveau, mais est-ce que c’est acceptable tout de même ? Dans une certaine mesure, c’est normal que les joueurs élites soient la victime de tentative de déconcentration, mais jusqu’où ça doit aller ? La victoire ne doit pas se faire au détriment de la santé des joueurs.
On note dans l’article que, dans ses 27 premiers matchs cette saison, le jeune Suédois était à égalité au second rang pour le nombre de pénalités (seize) créé chez l’adversaire. Toutefois, dans les 27 dernières parties, il en a attiré que la moitié le situant à égalité au 42e rang. Selon l’entraîneur de la formation de l’ouest canadien, c’est très frustrant comme situation, car le centre n’a nullement changé sa façon de jouer. L’ancien joueur ajoute qu’il est l’un des meilleurs hockeyeurs de la ligue, mais qu’il est frappé illégalement soir après soir par les équipes adverses. Travis sait que Pettersson n’a pas un physique avantageux, mais est-ce une raison d’en abuser ? Vu que ce genre de coup est visé par la ligue, les pénalités devraient suivre, il se demande donc pourquoi ce n’est pas le cas.
Elias se prononce
De l’avis du joueur sur la situation, il s’attendait à être frappé sur la séquence, alors il s’était protégé, mais le coup n’est pas venu. Ainsi, il a ignoré la présence du joueur des Bruins. C’est après environ deux secondes suite à cela que Gryzelcyk l’a frappé. Comme il s’en attendait plus, Elias était vulnérable et a frappé la bande de plein fouet. Le gaucher sait qu’il est de plus en plus la cible de ses adversaires, mais il souligne que ce genre de séquence doit être supprimé du hockey. Ça n’a tout simplement pas sa place. Les arbitres ne sont pas blâmés par l’ancienne vedette de la SHL, ce qu’il veut est de jouer au maximum de ses capacités au sport qu’il aime. Il ne veut pas avoir l’air du joueur qui se plaint et qui exagère sur la glace, alors il ne se préoccupe pas de ce qui est en dehors de son contrôle.
Dur coup pour les poolers
On ne se doute pas qu’il continuera d’être la cible de coups douteux dans le futur. Avec une production de 55 points en 54 matchs, sa présence est une menace soir après soir. Alors, son organisation devra vivre avec le risque de le perdre jusqu’à ce que la ligue devienne un peu plus proactive pour ce genre de situation. C’est encore plus évident ce soir, alors qu’on apprend qu’Elias manquera le match de jeudi contre le Wild du Minnesota. Il n’a pas manqué de partie lors du match de mardi, mais il est fort à parier que le coup du joueur des Bruins a laissé des marques. Mission accomplie pour eux on dirait…
Elias Pettersson will not dress for tonight’s game due to a lower body injury. pic.twitter.com/9Z2j8M9Io5
— Vancouver #Canucks (@Canucks) February 7, 2020
Que pensez-vous du traitement des vedettes ? Pensez-vous que la ligue se doit d’être plus incisive ? Est-ce que les arbitres doivent être plus sévères ? La disparition des durs à cuire est-elle la cause ?
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