Un match en Californie versus un match à Montréal, une réelle différence?
Aujourd’hui, je me permets de vous partager mon expérience lors d’un match de hockey de la LNH en Californie. Lors de mon séjour dans la merveilleuse ville d’Anaheim en décembre dernier, j’en ai profité pour assister à la rencontre du vendredi 29 décembre pour observer peut-être pour la dernière fois de sa carrière le vétéran Jaromir Jagr qui était de passage dans l’uniforme des Flames de Calgary. Habitués de supporter le tricolore, moi et ma partenaire ne savions pas trop pour quelle équipe prendre pour ce duel.
Pour une partie en plein vendredi soir, le prix payé sur tickpick.com pour deux billets situés dans la section 203 (équivalent des rouges à Montréal) dans la rangée L s’est élevé à 189 dollars canadiens incluant les frais. Sans compter que les Ducks d’Anaheim ont un partenariat avec UBER pour offrir une course gratuite en utilisant le code NHLDUCKS aux nouveaux utilisateurs de ce service. Pour quelqu’un qui n’a jamais utilisé ce service aux États-Unis, cette entente est très profitable.
Parlant du prix, quelques semaines auparavant, j’étais présent au centre Bell lors de la victoire du tricolore par la marque de 10 à 1 contre les Red Wings de Détroit. Heureusement, pour les 450 dollars canadiens déboursés pour deux billets dans les rouges, mais dans la rangée V, nous avons eu un spectacle des plus intéressants. Encore là, vaut-il mieux assister à une partie qui se termine 2 à 1 avec un enjeu versus une partie sans enjeu qui se termine par ce haut pointage. Bref, pour assister à un match du même circuit à des places similaires, on constate que le prix est beaucoup plus onéreux à Montréal.
Assez parlé du prix, maintenant j’aimerais concentrer les prochains écrits à la façon dont les partisans se comportent lors d’un match de hockey de la LNH sur la côte ouest-américaine. N’ayant pas de parti prix pour l’une ou l’autre des deux formations sur la surface de jeu, j’ai mis l’accent pour observer l’attitude des partisans. Tout d’abord, l’aréna était complètement vide lors de la période d’échauffement qui débutait aux alentours de 18h30. Le match débutant à 19h00, de très longues files d’attente se dressaient hors du Honda Center alors que le match était déjà débuté. Les gens sont tout sauf pressés d’assister à la rencontre. Nous sommes finalement entrés dans l’aréna vers 19h10. Encore là, les gens n’avaient aucune presse pour se diriger à l’intérieur de l’aréna. Ces derniers faisaient plutôt la file pour commander de la nourriture ou commander de la bière tout en jasant dans les couloirs. Certains se contentaient même de regarder la partie sur les télévisions dans les couloirs. Une situation qui est bien différente à Montréal. On sait que durant les intermissions, les couloirs du centre Bell sont bondés de gens. Toutefois, lorsque le match est débuté, c’est le calme plat.
En tant que partisan nordique, j’avais seulement un mince chandail pour assister à la rencontre. J’ai frissonné tout au long du match puisque contrairement au centre Bell ou l’édifice nécessite du chauffage, c’est totalement le contraire à Anaheim. Des énormes turbines au plafond du Honda Center climatisent l’amphithéâtre. En jargon québécois «Y fait fret en calvasse!». Ma partie au Ducks aura été l’élément déclencheur d’un long rhume sous le chaud soleil de la Californie. Bref, un petit conseil, habillez-vous si vous prévoyez aller voir une partie de la concession américaine.
Pendant les pauses publicitaires, l’équipe de marketing des Ducks d’Anaheim a misé sur de jeunes filles aux allures très sexy pour déblayer la surface de jeu. Cela fait bien différent des bonshommes bleus du centre Bell avec un logo d’oeuf présent dans leur dos. Souriantes et engagées, ces jeunes filles animent les foules durant ces arrêts de jeu. Les différents jeux durant les parties pour animer la foule sont très quétaines. À Montréal, ces jeux sont bien mieux organisés. Durant la deuxième période, quatre participants ont été invités à venir au centre de la glace dans une grosse bulle d’air gonflée (bubble football). C’est la mascotte des Ducks qui donnait le signal afin que les quatre participants se rendre au centre de l’aréna pour y effectuer une collision. La mascotte a adressé plusieurs jambettes aux partisans ce qui a rendu le défi très drôle auprès de l’audience. Encore là, dès que la violence est de la partie, les foules sont très animées aux États-Unis.
Après cette rencontre, j’ai compris l’importance pour Gary Bettman de conserver l’aspect des bagarres auprès de son circuit. Ayant assisté à maintes reprises dans le passé à plusieurs parties de la ligue nord-américaine de hockey où les bagarres étaient auparavant l’aspect marketing de vente principal de ce circuit, je me sentais comme à un match LNAH, mais à Anaheim. Lorsque Ryan Kesler a laissé tomber les gants, la foule était complètement déchainée. Les amateurs se sont carrément levés debout dans tout l’amphithéâtre pour encourager leur favori. Du combat jusqu’à la reprise vidéo, les applaudissements et les cris n’ont cessé de se faire entendre. Pourtant, auparavant, les Ducks avaient marqué des filets sans que la foule ne soit aussi animée. C’est là que j’ai compris que sans bagarre, le hockey se vendrait beaucoup mieux bien aux États-Unis.
Voici en terminant les différences notables que j’ai observé par rapport à une partie au centre Bell au Honda Center d’Anaheim :
– Aucune validation des billets par la préposée lors de l’entrée dans la section des rouges (du moins dans notre section);
– Possibilité de prendre des photos à volonté le long de la bande durant les arrêts de jeu (rester debout dans les escaliers);
– Aucun monopole sur les bières vendues dans l’amphithéâtre. Possibilité d’acheter de la bière de microbrasserie jusqu’à la bière commerciale à des prix différents d’un commerce à l’autre;
– Le prix des billets dans les rouges est deux fois moins cher qu’à Montréal en dollars canadiens. Toutefois, en américain, le prix de nos billets était de 79$ USD;
– L’ambiance est la fête et au spectacle, pas vraiment de sérieux dans la foule;
– Étonnemment, les partisans étaient très réactifs aux actions sur la surface de jeu, surtout sur les mises en échec;
– Durant les entractes, aucun changement de publicités sur les bandes du Honda Center;
– L’équipe de marketing qui mise surtout sur la présence masculine lors des matchs des Ducks avec la présence du Ducks Squad girls;
– Lors de la remise des étoiles du match, les filles du Ducks Squad Girls qui se mettent en ligne pour taper dans la main du joueur local nommé en fin de rencontre;
– Le froid intense du Honda Center;
– La variété au niveau de la restauration. Contrairement à Montréal où l’on trouve les mêmes restos avec les mêmes prix partout au centre Bell, on y trouve plusieurs variétés de nourritures à l’intérieur du Honda Center;
– L’hymne national américain arrête toutes les activités à l’intérieur du Honda Center. Nous étions les prochains à entrer dans l’aréna à l’entrée principale, toutefois, tous les employés avaient la main au front durant l’hymne national américain. Même chose dans les restaurants. C’est une pause obligatoire;
– Au début du match, semble-t-il qu’à chaque rencontre un vétéran d’une ancienne guerre est nommé avec son histoire avant la rencontre méritant de chaleureux applaudissements;
– Les préposées avec un signe-stop pour empêcher les gens de pénétrer dans le Honda Center durant que le jeu se déroule;
Au final, j’ai bien aimé l’expérience décontractée d’assister à une partie des Ducks d’Anaheim tout en voyant l’un des joueurs préférés en Jaromir Jagr. Cette visite m’a permis de mieux comprendre la réalité du hockey aux États-Unis. Finalement, est-ce nous au Québec qui sommes trop sérieux lors des parties de hockey?
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