Une liste de »healthy scratch » impressionnante cette saison, mais quand ça vise Columbus…
Je comparerais cette saison 2021 comme étant un long et intense sprint. Normalement, on dit d’une saison en NHL que c’est un marathon et de ne pas trop se fier au début de saison pour tirer des conclusions. Cette année, les équipes ne perdent pas de temps du tout en raison du calendrier condensé et de la possibilité toujours présente de se faire annuler des matchs. Ainsi, on a la mèche courte un peu partout dans la NHL si un joueur ne performe pas bien.
En scrutant mon fil Twitter ce matin, j’ai observé le nombre de joueurs établis qui ont subi l’ultime honte d’être »healthy scratch ». Je parle de honte puisque c’est un peu le sentiment qu’on ressort du côté des partisans lorsqu’on voit qu’un joueur top6 se retrouve sur la galerie de presse pour un match ou plusieurs. En fait, moi je vois cela comme un bon coup de fouet, rappelant ainsi que leur place n’est pas garantie dans l’alignement.
C’est un peu ce discours qui justifie de nombreux »healthy scratch » cette année. Malheureusement, lorsque cela vise l’équipe des Blue Jackets de Columbus, on semble plutôt remettre la faute sur l’entraîneur pour ensuite juger d’une transaction sous l’argument d’un match seulement. »Cet échange tourne mal pour les Jackets », disait-on récemment lorsqu’on a annoncé que Jack Roslovic était envoyé dans les estrades.
22 points en 31 matchs. Deux matchs consécutifs avec un manque d’effort flagrant et une implication déficiente. John Tortorella prend la décision de le laisser dans les gradins. Résultat dans les réactions populaires: l’entraîneur est un fou furieux et la transaction Dubois VS Laine/Roslovic est un flop.
Une pratique très courante cette année
J’ai donc effectué quelques petites recherches comme j’expliquais plus haut. J’ai dénombré 14 joueurs établis, incluant Dubois et Roslovic, qui ont subi la méthode Tortorella sans que ce soit nécessairement lui l’entraîneur.
– Mike Hoffman: »J’en veux tout simplement plus de lui ».
– Jakub Vrana: »Nous désirons un plus haut niveau de jeu et qu’il reprenne confiance »
– Jake DeBrusk: »Nous ne sentons pas que nous obtenons l’effort recherché. »
– Sam Bennett: »Il est rayé de l’alignement et nous gérerons le tout au jour le jour »
– Zach Parise: »Parfois, tu as besoin d’un petit coup de pouce pour retrouver la touche »
– Jeff Skinner: »Nous avons besoin de son talent de marqueur et nous espérons que cette pause lui servira »
– Anthony Mantha: »Nous souhaitons lancer un message. »
– Vince Dunn: »Il doit faire moins d’erreurs. »
– Travis Konecny: »Il doit être meilleur sur le jeu à 5 contre 5 »
– Tomas Tatar: »Les attentes sont plus hautes envers ce club et Tatar doit en donner plus »
Ci-haut, je vous ai exposé les justifications que j’ai pu trouver concernant les différents »healthy scratch » de la saison. Évidemment, John Tortorella a toujours été un peu moins bavard dans ses réponses après la saga Dubois. Ce qu’on a compris toutefois, c’est que l’effort de Roslovic dans les derniers matchs était déficient. Tout comme la majorité des joueurs qui ont subi le même sort, mais de la part d’entraîneurs différents.
Plusieurs joueurs exposés ci-haut connaissent de bonnes campagnes en général, mais dans un creux de vague où l’implication est défaillante, l’entraîneur a préféré donner un petit coup de fouet. Avec le type de calendrier que l’on a cette année, »pas le temps de niaiser ».
Est-ce que ça rend une transaction plus mauvaise ? Est-ce que ça mérite de crucifier un coach ? Si c’est la façon qu’on réagit devant les pratiques de John Tortorella, alors crucifions également les Craig Berube, Bruce Cassidy, Alain Vigneault, Dean Evason et les Peter Laviolette de ce monde, qui ont agi exactement de la même façon pour exactement les mêmes motifs.
La gestion de Tortorella soulève régulièrement un tollé sur les internets. Suis-je en accord ? Pas nécessairement, mais il faut constater qu’il applique une discipline qui n’est pas étrangère aux autres formations. Jack Roslovic méritait d’être cloué au banc, mais la perception de plusieurs et même de certains journalistes était basée sur la production du joueur à ses débuts. Juger d’une décision prise le 3 avril en fonction des performances connues il y a deux mois, mais en ne considérant pas celles de la semaine précédente, ce n’est pas un peu absurde ?
**Tomas Tatar également
— Mathieu Paradis (@mat_paradis) April 4, 2021
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