Démystifions le facteur russe et ses points d’interrogation
Des interrogations sont inévitables, quand une équipe repêche un joueur russe évoluant dans son coqueron, que ce soit la Ligue continentale (KHL), ou les ligues juniors tout juste en-dessous. Va-t-il se présenter ou le joueur restera en Russie et le choix sera gaspillée?
Les questions semblent aussi s’être accentuées depuis le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Et ces craintes n’échappent pas à l’un des meilleurs espoirs cette année, Ivan Demidov. Même si elles semblent s’être dissipée depuis que ce dernier a affirmé vouloir jouer en Amérique du Nord, certains dirigeants sont toujours craintifs. Et ils le seront toujours. Mais d’où vient cette incertitude? Démystifions ensemble le facteur russe.
Il faut remonter à très loin dans le temps pour qu’un choix de premier tour décide de demeurer dans son patelin. Depuis le début des années 2010, 19 joueurs russes évoluant en Russie ont été sélectionnés en première ronde du repêchage de la Ligue nationale de hockey. Les meilleures récoltes ayant survenues dans les années plus récentes, 2023 et 2020 (4). Ils ont tous fait le saut en Amérique du Nord, sans exception. Andrei Vasilevskiy, Vladimir Tarasenko dans les exemples plus vieux, mais Vasili Podkolzin (10e, 2019) et Yaroslav Askarov (11e, 2020) ne sont pas exclus du lot.
Le cas Matvei Michkov
Sans l’ombre d’un doute, le cas de Matvei Michkov a été le plus médiatisé des dernières années. Pour son contrat en Russie, mais aussi pour les attentes placées à la suite de sa performance au tournoi des moins de 18 ans. Il avait alors été nez à nez avec Connor Bedard. À ce moment là, plusieurs se posaient même la question à savoir qui allait être le tout premier choix. Mais depuis quelques semaines, des informations coulent à savoir si son contrat ne pourrait pas être brisé par le SKA. L’équipe l’a déléguée à une autre formation de la KHL cette saison, donc ne semble pas avoir de sentiment d’appartenance. De plus, tout porte à croire que les relations entre l’état-major des Flyers et la Russie sont plutôt bonnes, après la venue de Ivan Fedotov. Nous y reviendrons.
Oui, les joueurs n’ont pas à vivre avec la possibilité d’être envoyé dans la Ligue américaine, où le salaire sera considérablement moins élevé. Mais le facteur russe souvent mentionné effraient plus les équipes puisqu’elles n’ont pas le contrôle absolu sur leur joueur.
Est-ce une mauvaise chose en soi? Difficile à dire. Avec le nombre de joueurs qui décident de quitter le pays plus tôt pour s’habituer à la glace nord américaine, ce facteur est de moins en moins important. Sans compter, le nombre de contrats russes résiliés. Quelque chose de beaucoup plus fréquent que ce que l’on croit.
Les exceptions
Kirill Kaprizov a rejoint le Wild du Minnesota, cinq ans après son repêchage. Mais sa situation est quelque peu différente. En premier lieu, il est un choix de cinquième tour et lors de son repêchage en 2015, le Wild savait ce qu’ils avaient dans les mains en le sélectionnant tardivement. De plus, quand Kaprizov a connu ses meilleures saisons avec le CSKA. Il a vite compris le rôle qu’il pourrait avoir éventuellement dans la Ligue nationale de hockey. Après un contrat d’entrée de deux ans parce qu’il avait 23 ans, Kaprizov a fracassé la banque avec une entente de six ans, 45 millions de dollars par année. Il devrait obtenir le gros lot à nouveau, surtout s’il teste le marché des joueurs autonomes en 2026.
Le nom d’Ivan Fedotov a été mentionné. Sa saga a officiellement pris fin quand lors du printemps dernier. Encore une fois, Fedotov a été une sélection tardive des Flyers, au septième tour en 2015. Fedotov avait tenté de rejoindre les Flyers deux ans auparavant, mais il a été arrêté pour avoir tenté d’échapper à son service militaire. Au mois d’août, l’IIHF l’avait suspendu, puisqu’il avait signé un contrat de deux ans avec le CSKA, même s’il détenait un pacte avec les Flyers.
Plus récemment, Alexander Nikishin a connu une éclosion offensivement avec le SKA de St. Petersburgh, amassant respectivement 55 et 64 points lors des deux dernières saisons en tant que défenseur. Les Hurricanes ne s’attendaient probablement pas à une telle ascension, lorsqu’ils ont fait de lui le 69e choix du repêchage de 2020. Aux dernières nouvelles, il est toujours sous contrat en KHL, jusqu’en 2025.
Le facteur russe au repêchage
Le facteur russe varie d’une équipe à une autre. Certaines vont retirer tous les Russes et les Biélorusses de leur liste de repêchage. D’autres vont créer une liste de joueurs russes seulement, alors que d’autres ne prennent pas en compte cet élément de réponse. Lorsque tout est pris en considération, la plupart des joueurs qui seront sélectionnés le 28 et 29 juin auront avec eux un facteur, peut-être moins prédominant, mais toujours présent.
Il y a toujours la possibilité qu’un joueur des collèges américains décident de demeurer à l’université. Néanmoins, les équipes se priveront rarement de sélectionner un talent hors norme, même si cette possibilité est autant présente, sinon plus que le facteur russe.
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