Un ancien des Penguins est élu de façon unanime à la présidence de la KHL
La Kontinental Hockey League est considérée par plusieurs comme étant la deuxième ligue en puissance dans le monde du hockey. Depuis 2008, elle regroupe au minimum 24 clubs, en majorité de la Russie, en plus de compter sur quelques expansions en provenance de la Finlande, de la Lettonie, du Kazakhstan et de la Chine. Dans le futur, plusieurs formations pourraient transférer en KHL selon certains médias, mais lorsqu’on regarde le travaille de Dmitry Chernyshenko comme président, la grosse ligue russe se dirigeait exactement à l’opposé. Si en 2016-2017, la ligue a gonflé ses rangs pour un total de 29 clubs, on en compte maintenant 24 depuis que Chernyshenko a adopté une vision d’austérité. Désirant abaisser le plafond salarial de la ligue pour ainsi aider les formations en situation financière critique, les mesures imposées par Chernyshenko causent la dissolution de cinq clubs.
Un président déchu
Ces mesures ont un impact direct sur le nombre de joueurs russes qui décident de s’affilier à la ligue. En effet, entre la saison 2017-2018 et la suivante, on comptait environ 60 joueurs à la nationalité russe de moins, une baisse entamée depuis la saison 2016. En 2018, on croyait bien accentuer la présence de joueurs russes en KHL avec la tenue des Olympiques, événement qui n’acceptait pas les joueurs de la NHL. La baisse s’est toutefois maintenue. On en retire tout de même du positif de ces mesures, car si l’austérité n’avait pas été utilisé dans la ligue, les gros joueurs se seraient encore retrouvés au sein des deux mêmes clubs comme ce fut le cas auparavant. En permettant aux clubs un peu moins riche de s’offrir des joueurs un peu plus coûteux, on a créé une sorte de parité au sein de la KHL, un phénomène qui n’était clairement pas présent avant le règne de Chernyshenko. Depuis 2014, trois formations voient également le jour sous la présidence de Chernyshenko: Jokerit d’Helsinki, le HC Sochi et le Red Star de Kunlun.
Ceci dit, son étoile a pâli en 2017 lorsqu’il fut exclu du Comité olympique pour les Jeux de Beijing en 2022. Une résultante directe du scandale entourant le dopage russe dans lequel Chernyshenko fut impliqué selon l’enquête menée par le Comité. Bien qu’il fut relevé de ses fonctions au niveau olympique, il continue de diriger la KHL. Il y a quelques mois, il obtient une promotion au sein du Gouvernement de Putin, devenant ainsi l’un de ses députés. Il quitte donc ses fonctions de président de la ligue majeure de Russie. Le Comité directeur de la KHL devait se pencher sur l’élection d’un nouveau président, un consensus qui fut soldé de façon unanime.
Ancienne gloire russe des Penguins
C’est finalement le nom d’Aleksey Morozov qui sort du chapeau. Gennady Timchenko, chairman du Comité exécutif de la KHL, ne s’attend pas à des changements radicaux de la part de cette ancienne gloire russe des Penguins de Pittsburgh. On risque de poursuivre sous la même lignée que Chernyshenko, soit de s’assurer du maintien de la parité et de l’équilibre entre les équipes riches et pauvres. On ne parle pas encore de partage des revenus toutefois, car…bon, c’est tout de même en Russie, un pays communiste. Morozov aura toutefois un défi en entrée de mandat: attirer les jeunes russes vers la KHL. Il devra tenter de diminuer la baisse des joueurs à nationalité russes et vendre la KHL comme une ligue où les jeunes joueurs peuvent s’y développer. Malgré tout, la KHL n’est pas en manque de mains d’oeuvre alors que la présence des autres nationalités sont assez stables, voire même à la hausse. Depuis 2015, le nombre de canadiens évoluant en KHL augmente de façon constante, passant de 41 à 61.
Aleksey Morozov a connu une belle carrière dans le monde du hockey. Le »Devil Killer », surnom attribué par Martin Brodeur à l’époque, possédait des aptitudes hors-pair comme jeune attaquant. Choix de premier tour des Pens en 1995, il ne rejoint le club qu’en 1997, demeurant en Russie entre-temps. Morozov marque un but à son premier match et à son premier lancer au filet. Il demeure une figure de marque à l’époque des Lemieux et Jagr au sein de la franchise. Malheureusement, il ne demeura en sol nord-américain que pour six saisons, préférant demeurer ensuite dans son pays natal après le lock-out dans la NHL. Fier de sa Russie, Morozov a défendu les couleurs bleu-blanc-rouges de nombreuses fois à l’internationale, endossant même le rôle de capitaine de l’équipe nationale de 2007 à 2011.
Après son court passage, il endosse les couleurs de l’Ak Bars de Kazan pendant neuf saisons avant de conclure sa carrière en 2014 chez le CSKA. Ce sont les blessures qui viennent à bout de l’attaquant. Morozov, contrairement à son prédécesseur comme Président de la KHL, a connu une très belle carrière sur la patinoire. Si Chernyshenko était plus un gars de bureau, Morozov pourra apporter une belle touche de connaissance à la présidence de la ligue. Voici d’ailleurs un court palmarès de la carrière du Russe dans le hockey:
– 2 médailles de bronze au WJC
– 1 médaille d’argent aux JO
– 1 médaille de bronze au Championnat mondial
– 2 médailles d’or au Championnat mondial
– 2 Gagarin Cup
– Meilleur attaquant du Championnat mondial en 2007
– Porte drapeau de la Russie aux JO de Vancouver
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