La fois où Vincent Lecavalier s’est caché dans un stationnement…
Le dossier des joueurs récalcitrants dans la LHJMQ fait jaser année après année. Il n’est pas rare de voir de solides espoirs annoncer publiquement et aux équipes qu’ils se dirigent vers les États-Unis, puis, surprise… ils finissent par rejoindre un gros marché du circuit Courteau. James Malatesta, des Remparts de Québec, en est un bon exemple, alors que le joueur supposé être choisi en première ronde en 2019 a finalement entendu son nom en 7e ronde avant de se joindre aux Remparts. L’un des premiers joueurs à avoir joué dans le dos de plusieurs équipes, si ce n’est pas même le premier, est nul autre que Vincent Lecavalier.
En 1996, le grand joueur de centre était vu comme le joueur le plus prometteur du repêchage. Le futur l’aura prouvé. Pourtant, il n’est sorti qu’au 4e rang du repêchage. Il n’était même pas présent dans l’amphithéâtre… jusqu’au moment où l’Océanic a appelé son nom! En effet, selon ce qu’ont rapporté grand nombre de journalistes depuis l’évènement, Lecavalier était « caché » dans le stationnement de l’aréna des Tigres de Victoriaville, où se déroulait le repêchage.
Il avait fait croire à toutes les équipes qu’il se dirigeait vers les États-Unis et qu’il ne jouerait pas dans la LHJMQ. Toutes les équipes, sauf l’Océanic, évidemment. Tout était arrangé. Normalement, les joueurs n’ont pas un tel culot et ne se pointent le bout du nez qu’au camp de sélection de l’équipe avec laquelle ils avaient pris entente. Évidemment, l’histoire avait pris des proportions énormes, avec raison!
C’est mon père qui m’a raconté hier l’histoire (du haut de mes 18 ans, je n’en avais jamais pris connaissance). Je viens de faire mes recherches sur le sujet et j’ai trouvé un intéressant papier de Stéphane Leroux qui a pour sujet le grand nombre de récalcitrants au repêchage de 2009, mais dans lequel l’histoire de Lecavalier est bien racontée vers la fin. Leroux ajoute que l’Océanic a joué au même petit jeu au repêchage de l’année suivante, cette fois avec Brad Richards. Je vous invite à lire le texte en question.
(Mise à jour quelques minutes après publication, un commentaire m’a informé que l’histoire était racontée dans « La LNH : Un rêve possible », de Luc Gélinas. J’ai trouvé le livre dans ma bibliothèque et, en effet, l’histoire y est en détails!)
Bref, des histoires comme celles-là arrivent encore malheureusement chaque année, à différents niveaux. Des joueurs décident avec quelle(s) équipe(s) ils veulent jouer. C’est un important fléau très difficile à gérer pour la LHJMQ, qui se doit de peser l’impact d’un joueur d’impact à la Lecavalier, par exemple, vers les États-Unis. Ça engendre une perte de revenus, évidemment. Ce n’est pas éthique comme gestion, mais on se doit de comprendre que la ligue est une business en bout de ligne. C’est pourquoi, chaque année, je souhaite que ce soit une équipe de petit marché qui remporte la Coupe du Président, puis la Memorial Cup.
Je ne peux pas en vouloir aux équipes qui décident d’être malhonnêtes dans ce genre de situation. C’est un peu normal de le faire… C’est à la ligue de trouver une solution pour empêcher ce genre de situation qui profite énormément aux équipes qui ont les poches pleines…
L’Océanic a récemment permis à Lecavalier de raconter l’histoire lui-même:
Faites mieux que ça, monsieur Larouche, écoutez-le en parler lui-même lors de son entrevue du 25e anniversaire : https://t.co/EKh8pEmdv3
— L'Océanic de Rimouski (@oceanicrimouski) May 10, 2020
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