Quand la politique s’insurge dans la gestion de la LHJMQ…
J’ai longtemps évité ce sujet puisqu’il soulève parfois les passions, voire même trop. Avant que la saison ne commence, des votes se sont tenus dans la LHJMQ afin de légiférer plus sévèrement les bagarres dans le circuit. Ainsi, depuis le début de la saison 2020-2021, tous les joueurs impliqués dans une bagarre recevront automatiquement dix minutes d’inconduite et cinq minutes pour bagarre. Après trois bagarres, le joueur est suspendu 1 match. Avant, cette sanction tombait au 11e combat. Chaque bataille après la sanction du 3 matchs implique une autre suspension d’une rencontre. La ligue a durci le ton, mais que fait la politique dans tout cela?
Que les décisions se prennent entre hommes de hockey, je n’ai aucun problème. En fait, l’idée du texte ici n’est pas de dresser l’étendue de mon opinion sur les bagarres dans le circuit Courteau. Ce qui me dérange de ce dossier, c’est de voir le gouvernement s’insurger afin de faire une pression sur la ligue, qui risque d’en arracher financièrement en raison de l’absence de partisans, mais surtout à cause des matchs annulés par les zones rouges. Lorsque le débat a débuté et que les rencontres étaient organisées entre les différents acteurs, la ministre de l’Éducation et responsable des sports et loisirs, Isabelle Charest, a durci le ton à l’égard de la ligue devant un vote de »statu quo » concernant les combats. Ce premier vote avait soulevé l’ire de la ministre, qui affirmait par la suite »qu’elle était très déçue de voir que la ligue n’est pas allée dans le sens des priorités du gouvernement ».
En d’autres mots, le Gouvernement s’était montré ouvert à soutenir la LHJMQ dans ses pertes monétaires reliées à la COVID, mais cela avait un prix. Quel était-il ? L’abolition complète ou l’encadrement hyper sévère des combats dans le circuit. Elle mentionne elle-même en entrevue qu’elle »ne prévoyait pas rattacher le financement à ce débat, puisqu’elle croyait que les décideurs allaient apporter les bonnes modifications ». Après le statu quo, la carte de la ministre se lisait ainsi: »Pas de réglementation plus sévère, pas d’argent ».
Vers un projet de loi
Déjà, cette menace est passée de travers. Par contre, la ministre de l’Éducation a eu gain de cause puisque le deuxième vote a fait pencher la balance vers une réglementation plus sévère à l’endroit des pugilistes. Aujourd’hui, j’apprends de Martin Leclerc, chroniqueur à Radio-Canada, que le Gouvernement se penche maintenant sur un projet de loi visant directement la LHJMQ. Un projet de loi ! Vous avez bien lu…
Parrainé par Enrico Ciccone, député à l’Assemblée nationale, le projet de loi vise à modifier la Loi sur la sécurité dans les sports pour ainsi »interdire les batailles dans les activités sportives auxquelles des personnes de moins de 18 ans participent. » Si ce projet de loi passe, les bagarres ne seront pas seulement illégales en fonction des règlements du circuit Courteau, mais elles seront illégales au sens de la Loi !
Quelles seraient les sanctions ? Comment gérera-t-on le tout ? Beaucoup de questions demeurent sans réponse et c’est normal pour l’instant puisqu’on présentera le projet sous peu. J’ai bien hâte de voir les explications entourant cela… Ah ce que le financement peut faire ! »Vous voulez du financement, faites ce qu’on dit, puis en plus on va passer une loi pour vous forcer à faire ce qu’on dit ! »
Que pensez-vous de cette loi visant à interdire toutes bagarres dans les sports impliquant des moins de 18 ans ?
Le débat sur les bagarres dans la LHJMQ n’est pas terminé, semble-t-il. Le feuilleton de l’Assemblée nationale annonce le dépôt d’un projet de loi visant à interdire les bagarres dans les activités sportives auxquelles participent des mineurs. Parrainé par Enrico Ciccone. pic.twitter.com/32uXdn8oxI
— Martin Leclerc (@MLeclerc_Hockey) October 20, 2020
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