Tour d’horizon et prédictions du premier tour des séries dans la LHJMQ
Les séries éliminatoires s’amorcent vendredi dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ). Si les dernières années nous ont habituées à du tout au rien au premier tour puisque les forces en présence étaient inégales, quelques histoires seront à surveiller en première ronde cette année. Effectuons le tour des huit affrontements sur la ligne.
Huskies de Rouyn-Noranda c. Olympiques de Gatineau
Auteur d’une saison où il a été le moteur de l’attaque des siens, Jérémie Minville voudra certainement venger son ancienne équipe, qui l’a transigé pour un maigre choix de cinquième tour il y a quelques mois à peine. L’ailier de 19 ans a inscrit 38 buts, pour une moyenne bien au-dessus du point par match à sa première saison en Outaouais. Et il n’est pas le seul à avoir embarqué à fond de train dans la vision des Olympiques. Ce sera difficile de tenir tête aux Huskies. Pourtant, s’il y a bien une équipe en mesure de fournir un échec-avant aussi soutenu que celui de la meute, ce sont les Olympiques.
La formation gatinoise n’a pas été épargnée par les embûches, mais elle a trouvé sa voie à travers ceux-ci. Le dicton dit de ne pas parier contre un alignement dirigé par Serge Beausoleil. Si la logique est toutefois respectée, les Huskies l’emporteront à l’use. Il pourrait s’agir de la bataille la plus serrée des huit. Il ne faudra pas se fier au pointage. Rouyn-Noranda en 5.
Phoenix de Sherbrooke c. Armada de Blainville-Boisbriand
L’Armada a connu une belle progression en tant qu’équipe en reconstruction cette saison. Justin Carbonneau est sorti de sa coquille à sa première année complète dans le junior. Espoir admissible au repêchage de 2025 de la Ligue nationale de hockey, Carbonneau s’ajoute à ce qui devrait être la meilleure cuvée du Québec depuis longtemps. Et l’attaquant de 17 ans n’est pas le seul jeune joueur à bien faire à Blainville-Boisbriand. Ajoutons à la liste Vincent Desjardins, et les sélections de premiers tours de l’Armada lors du dernier encan de la LHJMQ, Mateo Nobert et Xavier Villeneuve. Ce dernier, petit défenseur agile et à caractère offensif, est venu dynamiser la ligne bleue de l’Armada, qui en dépit de son manque d’expérience, prend tranquillement forme.
De son côté, le Phoenix de Sherbrooke a opté pour une stratégie peu commune pour sa position, en retenant les services des joueurs de 20 ans, Israel Mianscum (A) et de Samuel St-Hilaire (G), au lieu de s’en départir pour acquérir des considérations pour le futur. L’équipe surprenait en début de campagne, mais a repris les habitudes d’un alignement en restructuration complète. L’Armada a des lacunes évidentes, mais l’équipe forge son identité et a joué du hockey inspiré lors des dernières joutes de la saison régulière. Je pense qu’ils seront en mesure de franchir une étape dans leur progression, et du même coup, le deuxième tour des séries éliminatoires. Blainville-Boisbriand en 6.
Mooseheads d’Halifax c. Titan d’Acadie-Bathurst
Privés de leur meilleur patineur en Jordan Dumais depuis un moment, et ce, pour le début des séries éliminatoires, les Mooseheads d’Halifax n’ont pas connu la saison de rêve espérée, après leur élimination en finale du Trophée Gilles-Courteau l’an passé. Jeune formation remplie de promesse, les Mooseheads avaient brillamment fait face aux puissants Remparts. Une position de taille qui en avait fallu assez pour convaincre la planète hockey qu’ils pourraient être de retour un an plus tard. Cette fois-ci, avec la casquette de champion.
Mais un changement d’entraîneur, des blessures et une progression stagnante à des joueurs clés auront réduit les attentes. Sur papier, les Mooseheads demeurent une excellente formation. Mais au cours du dernier mois et demi, nous avons été témoins du meilleur comme du pire. Halifax a terminé la saison régulière avec une fiche de neuf victoires et de six défaites en quinze affrontements. Deux de ces six revers à la réglementaire sont survenus contre leurs rivaux en éliminatoires, le Titan d’Acadie-Bathurst.
Devant le filet, Mathis Rousseau suit la tendance des siens. Il a cependant prouvé par le passé qu’il était en mesure de performer sous la pression. Je favorise les Mooseheads, mais je ne serais pas surprise de voir le Titan l’emporter. Oui, oui. Halifax en 6.
Eagles du Cap-Breton c. Océanic de Rimouski
L’Océanic de Rimouski croyait bien avoir trouvé une solution pour remédier à ses déboires devant le filet, mais l’équipe n’aura pas échappé aux blessures. Acquis lors de la période des fêtes de la récente édition championne des Remparts, Quentin Miller avait trouvé ses aises avec sa nouvelle formation, s’établissant comme une force au sein d’une équipe à presque pleine maturité. Rimouski devra toutefois se débrouiller sans ses services pour le début de la première période, et possiblement la deuxième, s’ils y parviennent.
Au fil que la saison prenait forme, l’Océanic a dû composer avec de l’adversité, ce qui a forgé leur caractère. Cédric Massé a relativement bien paru lorsque appelé en relève et le jeune William Lacelle pourrait voir de l’action, mais derrière les deux poteaux est définitivement le plus grand point d’interrogation chez la formation du Bas-St-Laurent.
Au premier tour, Rimouski se butte à l’une des équipes les plus hermétiques du circuit Cecchini. Les Eagles sont la cinquième formation a avoir accordé le moins de buts en saison régulière, et ils possèdent le deuxième meilleur désavantage numérique de la ligue. Rimouski voudra éviter le banc des pénalités pour ne pas mettre à l’épreuve ce qui a été une faille en cette saison 2023-2024. L’Océanic marque beaucoup plus de buts que leurs adversaires et ils devront exploiter les zones payantes pour déstabiliser les Eagles. Une série qui se jouera sur les détails. Cap Breton en 6.
Drakkar de Baie-Comeau c. Islanders de Charlottetown
Dans une série où David affrontera Goliath, on donne peu de chances aux Islanders de s’en sortir vainqueur. Le Drakkar a été constant depuis que la rondelle a été déposée en septembre, ne dérogant pas une seule fois de sa première position au classement. À l’aube de la danse printemps, ils sont favoris. Ils ont donc la pression qui vient avec des attentes de championnats. Personne ne voyait Baie-Comeau comme équipe de tête. Ils ont déjà été dans la position de négligée et Charlottetown n’a tout simplement les éléments pour rivaliser. Le Drakkar devrait prendre avantage de leurs faiblesses en défense pour ne faire qu’une bouchée de leurs rivaux. Baie-Comeau en 4.
Voltigeurs de Drummondville c. Sea Dogs de Saint John
Une équipe aspirante qui parvient tout de même à relever les attentes? Et bien, c’est exactement ce qu’on fait les Voltigeurs depuis le début des activités. Je ne me cacherais pas, j’étais de ceux qui avaient soulevés des doutes sur la composition des partants de Drummondville, spécialement après le premier mois de saison régulière. Néanmoins, l’état-major aura fait le plein lors de la date limite des transactions. Sans chambouler le noyau de joueurs, les Voltigeurs ont acquis exactement les pièces qu’ils avaient besoin pour compléter le casse tête. Drummondville a débuté la nouvelle année sur un bon pied, en plus de terminer sur une note favorable à une poussée en première ronde. Aucune formation a remporté plus de matchs en 2024 que les Voltigeurs. Les Sea Dogs ont toujours été une équipe physique bâtie pour les éliminatoires, mais la montagne est presqu’impossible à surmonter. Drummondville en 4.
Wildcats de Moncton c. Saguenéens de Chicoutimi
Les Saguenéens ont probablement été parmi les équipes les plus divertissantes à voir progresser depuis le début de la nouvelle campagne. Dirigée par Yanick Jean et menée par un souffle de jeunesse, Chicoutimi comptait dans ses rangs quatre joueurs de seize ans. L’un a terminé son entrée en matière au troisième rang des pointeurs de l’équipe, tandis que l’autre a été le deuxième défenseur recrue le plus prolifique du circuit. Ils affronteront un alignement beaucoup plus complet que le leur, mais les Wildcats pourraient tomber dans le piège. Les Sags sont rapides et possèdent une vitesse d’exécution difficile à arrêter en transition. Chicoutimi en 6.
Tigres de Victoriaville c. Cataractes de Shawinigan
Équipés du meilleurs gardien du circuit, les Tigres de Victoriaville pourraient être une carte cachée lors des séries éliminatoires. Sans être l’équipe la plus flamboyante, son style de jeu efficace et étouffant à la fois sera à l’oeuvre lorsque l’enjeu sera à son comble. Les Cataractes sont trop faibles face à la forteresse du félin. Victoriaville en 4.
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