Alex Chiasson et Jonathan Marchessault: même point de départ, différents parcours, même but ultime
La finale de la Coupe Stanley débutera lundi prochain et on assistera à un duel épique entre les Capitals et les Golden Knights. Ce sera la tentative de rédemption d’Ovechkin contre les «rejetés» de la LNH et le tout promet grandement. Ceci dit, si plusieurs Québécois participent à cette finale, nous retiendrons notre attention sur deux d’entre eux dans ce billet. Amis proches dans la vie de tous les jours et ayant évolué ensemble en bas âge, Alex Chiasson et Jonathan Marchessault se présentent en finale de la Coupe Stanley après un parcours plutôt différent, qui débute dans les deux cas au même point de départ: le programme de développement du Blizzard du Séminaire St-François.
Même sphère de développement
Résident tous les deux à Québec à l’époque, Chiasson et Marchessault se croise en bas âge au sein de la sphère de développement du Blizzard. Marchessault y était depuis 2003 (dans les rangs bantams) et Chiasson depuis 2002 (dans les rangs pee-wee). Lors de la saison 2006-2007, Chiasson en est à sa deuxième campagne au sein du club Midget AAA alors que Marchessault évolue encore au sein des Typhons de Québec dans le Midget espoir. Se côtoyant en classe, les deux Québécois deviennent proches puisqu’ils ont la même âge. Marchessault dominait le réseau Midget espoir, terminant cette année-là avec 100 points en 44 matchs. Dans la catégorie supérieure, Chiasson se contentait d’un 30 points en 43 matchs. La sphère de développement étant la même Midget AAA que Midget espoir ainsi que dans les rangs Bantam et Peewee, c’est donc de là qu’ont commencé ces deux attaquants évoluant présentement en LNH.
Il faut dire qu’à cette époque, en dépit des performances extraordinaires de Jonathan Marchessault, peu de gens voyaient ces deux attaquants évoluer un jour dans le «show». L’année suivante, lors de la saison 2007-2008, Marchessault fait le saut dans le réseau Midget AAA…pour un seul match. Il est d’ores et déjà rappelé par les Remparts de Québec, avec lesquels il dispute un total de 56 matchs, récoltant 20 points. Du côté de Chiasson, on décide d’emprunter un chemin complètement différent de son ami proche: le hockey américain.
Un long parcours au pays d’Uncle Sam
Alex Chiasson, boudant la LHJMQ après son stage Midget AAA, se dirige vers les Prep School’s. En 2007-2008, il y récolte 81 points en 45 matchs et les recruteurs américains s’intéressent déjà à ce gaillard, dont le physique est plutôt intéressant pour un jeune de cet âge. Il s’aligne ensuite pour une saison en USHL, pour finalement décrocher une offre en NCAA avec l’Université de Boston après avoir été un choix de deuxième ronde des Vedettes en 2009. Avec une production offensive grandissante en trois ans dans la NCAA, il entame finalement sa carrière professionnelle en 2012 avec les Vedettes du Texas en LAH. Il récolte de bonnes statistiques en début de carrière, lui permettant d’être rappelé à quelques occasions par le grand club.
C’est en 2014 que son avenir bascule littéralement. Inséré dans la transaction impliquant Jason Spezza, Chiasson passe aux Senators et une grande pression lui pèse sur les épaules, à l’effet qu’on le perçoit comme un remplaçant de Spezza. Son rendement chute et il se retrouve deux ans plus tard chez les Flames, dans un rôle effacé. Agissant sur les deux derniers trios de la formation, on décide de ne pas le re-signer et les Caps octroient une seconde chance au Québécois. Encore une fois, il remplit un rôle effacé, mais apprécié de la formation, qui ne comptait pas de joueurs en mesure de se poster devant le filet pour faire «le sale travail».
En séries, il fait son boulot, comme au long de l’année, mais une fois que Niklas Backstrom revient au jeu, il est laissé de côté sur la galerie de presse. Sera-t-il également laissé de côté pour la finale de la Coupe Stanley ? Probablement, mais n’empêche qu’on en arrive au même but que son grand ami Jonathan Marchessault: soulever la Coupe Stanley.
Un parcours aussi sinueux, avec un dénouement plus reluisant
Nous avons souvent fait l’éloge du parcours de Marchessault via le portail. Le Québécois ne l’a jamais eu facile partout où il est passé, malgré un rendement exemplaire en terme de statistique. Malgré tout, l’attaquant de 27 ans se butait à une réalité biaisée de la LNH: le gabarit. Trop souvent, on lui répétait qu’il était trop petit pour monter plus haut, à l’inverse de son ami Chiasson, qui affichait un gabarit de type LNH. Lorsqu’on observe le tout, on se rend compte que Marchessault voit sa carrière exploser beaucoup plus que celle de Chiasson, malgré les 20 centimètres et les 33 livres de différence.
Jonathan Marchessault est présentement la vedette des Golden Knights en compagnie de Marc-André Fleury. Il n’en fait plus aucun doute. Malgré la «fin de parcours» bien différente entre les deux gaillards, Marchessault et Chiasson ont les deux une chance unique de mettre la main sur la Coupe Stanley. La Ville de Québec et le programme de développement du Blizzard du Séminaire St-François peuvent en retirer une grande fierté de tout cela.
Maintenant, lequel des deux soulèvera le prestigieux trophée de Lord Stanley ?
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