Au cours des 10 dernières années, le Canadien ne suit pas la tendance de repêcher des centres en première ronde

L’éternel problème de trouver un centre numéro un à Montréal ne date pas d’hier. Depuis des années, l’organisation s’entête à terminer plus bas au classement afin de mieux repêcher. Résultat: si l’on remonte au repêchage de 2007, le CH n’a repêché que deux fois dans le top 10 (Sergachev et Galchenyuk) comparativement à neuf reprises en bas du top 15. Difficile de se trouver un centre numéro dans de telles conditions. On comprend mieux maintenant pour Tomas Plekanec a tenu ce rôle bien malgré lui pendant presque toute sa carrière.

Or, au cours des dix dernières années, le nombre de centres sélectionnés en première ronde ne fait qu’augmenter. Évidemment, les meilleurs joueurs de centre sortent dans le top 15 habituellement et le tricolore ne s’est pas positionné pour en récupérer au moins un. Par contre, on ne semble pas suivre cette vague au niveau du recrutement d’autant plus que sous l’aspect du développement, on vient briser certaines décisions prises au moment de la sélection. Voici un aperçu du pourcentage des joueurs de centre sélectionnés pour chaque repêchage et nous observerons quel a été le choix du CH cette même année.

Évidemment, nous ne ressortirons pas tous les joueurs de centre qui sont sortis après les sélections de Montréal. Nous n’avons choisi que ceux qui semblaient pertinents pour aspirer à un rôle de numéro un ou qui possèdent le potentiel pour le devenir. Malheureusement, la sélection d’un joueur n’est pas gage de succès, on le sait bien. Montréal ne s’est toutefois pas donné la chance de trouver un centre de premier plan au cours des dernières années et on ne parle pas ici que de recrutement.

En effet, les deux joueurs de centre qu’on a sélectionné chez le Canadien entre 2007 et 2016 sont Michael McCarron et Alex Galchenyuk. Dites-moi, jouent-ils encore à cette position actuellement ? Plutôt que de les développer en ce dont l’organisation a besoin, on a décidé au sein de l’équipe de développement de les utiliser à une autre position. Qui plus est, on repêche des joueurs pour des qualités offensives pour ensuite les utiliser comme joueur défensif. L’un des exemples demeure Galchenyuk, qu’on a vendu comme un marqueur redoutable chez les juniors. Pourtant, son jeu défensif n’est pas à point et au lieu de travailler sur sa force offensive tout en l’entourant de joueurs en mesure de pallier à son manque défensif, on travaille pour que Galcheyuk joue un style plus défensif.

Cela n’augure rien qui vaille avec Ryan Poehling, un joueur qui se démarque par son échec avant, ses mises au jeu et son jeu défensif. Évidemment, on s’attendra à avoir un marqueur de 40 buts en lui, mais il a prouvé au Championnat mondial junior que sa force ne vient pas du fait qu’il remplit le filet. On risque donc de se rendre compte que Poehling sera une version plus jeune de Plekanec dans ses bonnes années.

Modèle à suivre

Le Lightning a très bien compris comment on peut bâtir une franchise équilibrée. Mike Babcock l’a d’ailleurs souligné avant l’affrontement Leafs-Lightning mardi dernier. L’entraîneur a qualifié Tampa Bay d’équipe redoutable de par son nombre de joueurs de centre. Depuis 2007, le Lightning a repêché trois joueurs de centre en première ronde: Steven Stamkos, Vladislav Namestnikov et Brett Howden. Avec Brayden Point (3e ronde, 2014), Tyler Johnson et Yanni Gourde qui n’ont pas été repêchés, Jon Cooper a des options très intéressantes pour opérer sur sa ligne de centre. Si le repêchage n’est pas une science exacte, il faut donc se rallier au développement et clairement, c’est ce qui a guidé Point, Johnson et Gourde vers la LNH.