Ces hockeyeurs qui vivent avec des problèmes de santé mentale
Qu’elle vous touche de près ou de loin, la santé mentale représente un obstacle pour plusieurs et affecte plus d’un Canadien sur cinq. On en parle rarement de façon aussi significative, mais les blessures mentales sont aussi présentes que celles qui sont physiques et se doivent d’être considérées. Aujourd’hui, je vous présenterai le portrait de patineurs qui ont admis avoir eu recours à des professionnels et qui doivent se battre, jour après jour, avec leur propre état d’esprit :
Bobby Ryan
Victime de graves problèmes d’alcoolisme, l’ailier droit et deuxième choix au total en 2005 n’était plus au sommet de sa forme depuis quelques années et c’est en novembre 2019 qu’on apprenait qu’il quittait l’entourage des Senators pour renouer avec l’entièreté de sa personne et prendre part aux ressources mises en place par la LNH. Quelques années avant, un bouleversant billet fut publié expliquant l’enfance difficile de l’athlète de 33 ans, faisant un lien direct avec ses traumatismes. Il vivait dans un milieu toxique, expliqué par les comportements violents de son père, Bob Stevenson. Âgé d’à peine dix ans, le natif du New Jersey a dû s’exiler à l’autre bout du pays avec ses parents, par peur que son père soit retracé et ainsi puni pour ses gestes immondes. En 2000, son père a finalement été arrêté. Sa mère, Melody, étant monoparentale et n’ayant pas les moyens d’envoyer son fils à une école supérieure, Bobby Ryan a dû s’autoéduquer et n’a pas su profiter de sa jeunesse.
Pour en savoir plus sur l’histoire de Ryan…
Robin Lehner
29 mars 2018.
Le jour où la vie du gardien de 31 ans fut chamboulée à jamais.
Ce soir-là, Lehner et les Sabres affrontaient les Red Wings. Dès le début de la rencontre, le Suédois a commencé à souffrir de symptômes qui s’apparentaient à une crise de panique. Ce n’était pas la première fois qu’une telle situation se produisait, mais cette fois-ci, les conséquences furent fatales. Lehner a dû quitter la partie et n’a pas disputé de match durant les sept mois suivants.
Sept mois qui n’ont pas été de tout repos, alors qu’il a eu recours à une thérapie de deux mois en Arizona pour mettre un terme à ses problèmes de consommations. Séjour qu’il a qualifié de très difficile dû à plusieurs épisodes d’hallucination et de perte de contrôle et les médecins lui ont également annoncé qu’il souffrait d’un important trouble de bipolarité.
Plusieurs mois et séances de thérapies ont suivi et ont permis à Lehner d’apprendre à contrôler ses démons. Il a ensuite paraphé une entente d’un an avec les Islanders et a guidé les siens jusqu’à une participation en séries éliminatoires.
Lehner est actuellement le gardien numéro un, derrière un certain Marc-André Fleury, d’une des formations les plus prolifiques du circuit. Une énorme preuve de détermination qui lui a valu le trophée Bill Masterton en 2019.
Pour en savoir plus sur l’histoire de Lehner…
Rick Rypien
Dans un texte de la sorte soulignant les joueurs aux prises avec différents problèmes de santé mentale, il est impossible de ne pas souligner le parcours de Rick Rypien. Ce dur à cuire a tragiquement mis fin à ses jours, après de nombreuses années de souffrance entourant les troubles anxieux et la dépression. Au mois de juillet 2011, les Jets avaient offert un contrat d’une saison à l’attaquant qui était âgé de 27 ans à l’époque. Un mois plus tard, il était retrouvé mort à son domicile. Son histoire a bouleversé le monde du hockey, Rypien était connu pour l’énergie qu’il livrait à chaque partie, mais surtout pour être un battant sur la glace et hors des heures de travail. D’ailleurs, Nate Thompson, nouvellement membre de la formation du Manitoba et sobre depuis un peu plus de quatre ans, honore présentement Rick Rypien en portant le no 11.
Pour en savoir plus sur l’histoire de Rypien…
Daniel Carcillo
Depuis sa retraite annoncée en septembre 2015, le dossier du gagnant de la Coupe Stanley a fait couler beaucoup d’encre. Il a été même l’un de ceux qui ont poursuivi la ligue, alors qu’il racontait dans un poignant vidéo les conséquences de ses multiples coups à la tête qui ont toujours été pris à la légère. L’homme de 36 ans a écopé de plus de 1000 minutes de pénalité en neuf campagnes, aussi fatales les unes que les autres, car elles provenaient majoritairement de vicieux combats. À ce jour, Carcillo devra vivre avec des pertes de mémoire ce qui lui a causé des épisodes d’anxiété généralisée et de dépression sévère. Son cerveau restera grandement endommagé pour le reste de sa vie.
“I don’t want somebody else to be in this position, you know?
You have a lot more years to live after professional sports.”
Thank you to the @PlayersTribune for capturing my story & to @NICKBOYNTON24 for such an honest piece of writing. Love you bro! pic.twitter.com/c9YElBYMEh
— Daniel Carcillo (@CarBombBoom13) June 13, 2018
Pour terminer, j’aimerais avoir une pensée pour le cerbère Connor Ingram.
Le 25 janvier dernier, la Ligue nationale de hockey publiait un important communiqué annonçant le retrait du gardien de but de 23 ans. Les raisons de son départ sont encore inconnues. Cependant, les difficultés hors glaces d’Ingram ne datent pas d’hier. Demander de l’aide et reconnaître ses problèmes est un geste qui démontre beaucoup de courage, mais qui est le début d’un cheminement personnel qui peut changer une vie.
Pour toutes personnes qui en ressentent le besoin, voici ci-dessous différentes ressources pour vous aider à livrer ce combat:
Ligne canadienne de prévention du Suicide : 1-833-456-4566
Au Québec plus précisément : 1-866-277-3553
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