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Congédier l\’entraîneur pour fouetter ses troupes, est-ce que ça fonctionne encore?

Le récent congédiement de Gerard Gallant a surpris toute la planète hockey hier soir alors qu\’il dirigeait les Panthers pour la dernière fois dans une défaite contre les Hurricanes de la Caroline. Gallant a dû composer avec les blessures avant même que la saison régulière ne débute avec la perte de 2 de ses piliers offensifs en Nick Bjugstad et Jonathan Huberdeau. Malgré une fiche de 11-10-1, Tom Rowe n\’a pas hésité à appuyer sur la gâchette envers Gallant et c\’est justement le directeur général qui le remplacera jusqu\’à nouvel ordre. Aujourd\’hui, la question se pose à savoir si un congédiement d\’entraîneur en milieu de saison est encore viable pour une équipe de la LNH.

Mike Sullivan (PIT)

Le 12 décembre 2015, les Penguins de Pittsburgh montraient une fiche 15 victoires, 10 défaites et 3 en surtemps quand l\’entraîneur Mike Johnston fut congédié par Jim Rutherford. Toute la LNH était surprise de voir les Penguins avoir un aussi piètre rendement alors qu\’ils comptent sur Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Phil Kessel dans leur alignement et probablement que Rutherford a bien ciblé le problème, car il a remplacé Johnston par Mike Sullivan.

Ce dernier est non seulement parvenu à classer les Penguins en séries avec une impressionnante récolte de 33 victoires en 54 matchs, mais il a également été en mesure de soulever la coupe Stanley avec ceux-ci, une 4e dans leur histoire. Nul doute que le changement d\’entraîneur fut bénéfique pour les Penguins qui, ironiquement, a dû procéder de cette façon lorsqu\’ils ont soulevé le précieux trophée en 2009 également alors que Dan Bylsma s\’amenait en renfort à Michel Therrien durant la saison.

Ken Hitchcock (STL)

On a tendance à ne pas s\’en souvenir, mais Ken Hitchcock s\’est amené en milieu de saison à St-Louis alors que Davis Payne avait du mal à faire gagner les Blues. S\’amenant le 6 novembre 2011, Hitchcock est parvenu à récolter 43 victoires en 69 matchs afin de classer son équipe en tête de la division central. Il a également pu se rendre jusqu\’en 2e ronde des séries, cette saison-là, mais ce ne fut pas suffisant pour se rendre en final de la coupe Stanley. Néanmoins, Hitchcock est toujours à la barre des Blues qui sont littéralement une puissance depuis 5 ans.

Joel Quenneville (CHI)

La réputation des Blackhawks n\’est plus à faire depuis que Quenneville est derrière le banc. Ce dernier est venu en renfort à Denis Savard après seulement 4 matchs en 2008-09 et depuis, les Blackhawks ont remporté 3 coupes Stanley sous sa gouverne. Est-ce que ce changement se voulait être un coup de fouet au Hawks? On en doute, car après seulement 4 matchs, il est difficile de croire qu\’ils ne se seraient pas classés en séries à la fin de la saison. Quoi qu\’il en soit, Quenneville est en poste depuis le 16 octobre 2008 et il serait difficile de le déloger de cette position à voir comment les Blackhawks performent.

John Tortorella (CLB)

Après 3 saisons et demie derrière le banc des Jackets, l\’entraîneur Todd Richards s\’est fait remercier après un bilan catastrophique de 7 défaites en autant de matchs. Ces 7 défaites suivaient la récolte de 89 points de la saison 2014-15 et Jarmo Kekalainen a préféré y aller avec un entraîneur \ »vétéran\ » en John Tortorella. Le coloré entraîneur n\’est pas parvenu à classer son équipe en séries, mais cette saison, les Blue Jackets surprennent avec une récolte de 11 victoires en 20 matchs. Pour la saison dernière, le coup de fouet ne fut pas suffisant pour les Blue Jackets.

Peter Horachek (FLA et TOR)

Peter Horachek a eu l\’occasion de prendre les rênes de 2 équipes en milieu de saison dans sa carrière, soit les Panthers en 2013-14 et les Maple Leafs en 2014-15. La première fois, il venait en relève à Kevin Dineen qui n\’avait pu faire mieux qu\’une classification en série depuis 2011 et pourtant, Horachek n\’a pas arrangé les choses, car il terminait la saison avec 26 victoires en 66 matchs, ce qui l\’envoyait lui et les Panthers en vacances.

Du côté de Toronto, les Leafs congédiaient Randy Carlyle après 3 saisons derrière le banc et une participation en séries (2013). Carlyle avait une fiche positive (21-16-3) lors de son congédiement, mais un peu à l\’image du dossier de Gerard Gallant, la direction a décidé d\’en finir avec lui et envoyer Horachek à la barre de l\’équipe. Ce dernier n\’a pu faire mieux que la saison précédente avec les Panthers, car il a terminé la saison avec une ridicule récolte de 9 victoires en 42 matchs.

On ne peut pas mettre toute la faute sur Horachek, car lorsqu\’on arrive en milieu de saison, c\’est rarement parce que ça va bien, mais les 2 chances qui ont été offertes ne se sont pas passées comme prévu.

Randy Cunneyworth (MTL)

C\’est plus facile de se souvenir de lui, car c\’était avec le Canadien, mais les souvenirs de cette saison-là ne sont pas vraiment beaux. Jacques Martin venait de connaître du succès avec l\’équipe en 2009-10 (3e ronde de série) et en 2010-11 (96 points), mais le 17 décembre 2011, après une fiche de 13 victoires en 32 matchs. Pierre Gauthier a décidé de le congédier afin de donner un coup de fouet à son équipe.

Est-ce que ça aura eu l\’effet escompté? Vous savez que non et pour 2 raisons.

La 1re raison est aussi bénigne que la langue parlée de Randy Cunneyworth, car plusieurs partisans et journalistes ont décrié le manque de classe en embauchant un entraîneur unilingue anglophone pour diriger une équipe basée au Québec. Même si les joueurs disaient le contraire, ça a créé une distraction notable dans le vestiaire et ça n\’a pas aidé aux piètres performances offertes sur la glace.

Cunneyworth n\’est pas un entraîneur-chef de la LNH et le pauvre gars s\’est fait jeter dans la fosse aux lions en acceptant ce poste. C\’est pourquoi il n\’a pu faire mieux qu\’une récolte de 18 victoires en 50 matchs.

Claude Julien (NJD)

Embauché le 13 juin 2006 par Lou Lamoriello, Julien s\’amène derrière le banc d\’une 2e équipe de la LNH après celui du Canadien de Montréal. À l\’époque, les Devils avaient une excellente équipe dont la force reposait sur Martin Brodeur et la défensive. L\’entraîneur québécois en a d\’ailleurs profité, car en 79 matchs, lui et son équipe cumulaient 47 victoires en se dirigeant vers une 7e position au classement général avec 107 points. Malheureusement pour lui, Lamoriello a décidé de le congédier le 2 avril 2007, soit 1 semaine avant le début des séries éliminatoires.

Lamoriello a donné comme explication qu\’il croyait que Julien n\’était pas prêt à entamer les séries avec ses Devils et c\’est pourquoi il est allé le remplacer pour guider son équipe dans le tournoi printanier. Ça n\’aura cependant pas eu l\’effet escompté, car ils ont évidemment fait les séries, mais les Devils s\’inclinaient en 2e ronde contre les Sénateurs d\’Ottawa.

Tous n\’est pas seulement à cause de l\’entraîneur

Un entraîneur-chef de la LNH signe son congédiement en même temps qu\’il signe son embauche. La plupart du temps, on va congédier l\’entraîneur, car il est plus facile de procéder ainsi que d\’échanger toute l\’équipe et c\’est notamment à cause de ça qu\’un entraîneur aura du mal à diriger plus de 5 saisons avec la même équipe.

Souvent, un congédiement va survenir entre 2 saisons, ce qui laisse le temps au nouveau de s\’approprier l\’équipe et de connaître les effectifs qu\’il a sous la main, mais lorsque vient un changement en pleine saison, c\’est difficile de prédire comment se terminera la saison de l\’équipe. On se sert normalement d\’un congédiement pour passer un message aux joueurs en leur indiquant que leurs performances ont coûté le travail au coach, mais souvent, ça ne fonctionne simplement pas et de plus gros changements sont nécessaires.

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