Devrait-on renommer ces trophées de la NHL ?
En scrutant mon fil Twitter, j’ai appris quelque chose d’incroyable sur le trophée Art Ross. Décrivez-moi comme une personne inculte, mais je suis assez certain que je ne suis pas le seul à être dans l’ignorance concernant ce fait. En poursuivant mes recherches, j’ai décelé plusieurs absurdités dans la nomination des trophées de la NHL. Ce qui m’amène à cette réflexion: devrait-on renommer la majorité des trophées remis dans la NHL ?
Par contre, avant de commencer, je dois apporter ce petit bémol. Je suis parfaitement conscient que le nom inscrit sur ces trophées l’est en l’honneur des accomplissements de ces figures marquantes de la NHL. Cet article n’a aucunement pour but de dénigrer l’historique et les avancées réalisées par ces hommes de hockey. Ils ne sont pas au Temple de la Renommée pour rien non plus.
Une petite réforme des noms sur les trophées pourrait toutefois s’avérer pertinente sachant que le parcours de ces hommes de hockey différent parfois royalement de l’essence même du trophée.
Trophée Art Ross
Ce trophée récompense actuellement le champion marqueur dans la NHL. Un trophée qu’affectionne particulièrement Connor McDavid il faut dire. Elmer Lach fut le premier dans l’histoire de la NHL à recevoir cet honneur lors de la saison 1947-1948. Cette saison-là, il termine avec 61 points en 60 matchs.
Pourquoi Art Ross ? Pour honorer Arthur Howey Ross, un ancien DG et entraîneur de la NHL. À l’époque où il jouait, il était reconnu pour être l’un des meilleurs… DÉFENSEURS ! Il a joué la majorité de sa carrière en NHA et n’a joué qu’une seule saison dans la NHL avec les Wanderers de Montréal. Il terminera officiellement sa carrière en NHL avec 3 matchs et 1 but. C’est tout de même lui qui aura présenté le trophée à Lach lorsque Ross était DG des Bruins , la première année qu’on l’a remis. C’est pourquoi on l’a nommé en son honneur.
Peut-être que le trophée Elmer Lach sonnerait mieux…
Ou le trophée Wayne Gretzky peut-être…
Trophée Hart
Le trophée du «MVP» de la NHL est voté chaque année par les membres de l’Association de presse couvrant le hockey. En d’autres mots, ce sont les journalistes couvrant la NHL qui ont un droit de vote. Le premier à avoir remporté cet honneur fut Frank Nighbor, jouant pour les Senators d’Ottawa. Au cours de la saison 1923-1924, il cumule 17 points en 20 matchs.
Le trophée en soi est devenu la propriété de la NHL lorsque le Dr David Hart en a fait don à la ligue. C’était le père de Cecil Hart, entraîneur et DG des Canadiens entre 1924 et 1939. Le trophée physique en soi fut retiré du Temple de la Renommée en 1960 avant que la NHL n’en présente un nouveau. On a toutefois conservé le même nom.
Le trophée Frank Nighbor ou le trophée Gordie Howe peut-être ?
Trophée Norris
Celle-là me fait bien rire ! Le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la NHL, fut remis pour la toute première fois à Red Kelly à l’issue de la saison 1953-1954. Un défenseur qui jouait aussi au centre selon Elite Prospect. C’était un défenseur de 40-50 points, ce qui était excellent à l’époque. La saison de la remise du trophée Norris, il termine la campagne avec 49 points en 62 matchs.
Au niveau du choix de nom pour le trophée, c’est là qu’on peut trouver le tout assez absurde. En effet, James Norris n’a jamais joué un traître match dans la NHL. Il fut le digne propriétaire de la franchise des Red Wings de Détroit entre 1932 et 1952.
Le trophée Red Kelly ou le trophée Bobby Orr ?
Celle-là est assez évidente à mes yeux. Considérant les 8 saisons consécutives où Orr a remporté cet honneur, ce serait la moindre des choses de nommer le trophée à son nom.
Trophée Calder
Remis à la recrue par excellence, le trophée Calder fut décerné pour la toute première fois à Carl Voss en 1932-1933. En 1990, Sergei Makarov avait remporté cet honneur à l’âge de 31 ans. C’est par la suite qu’on a décidé d’imposer un âge maximal pour remporter le trophée. L’honneur est voté par les membres de la presse.
L’historique derrière le trophée Calder est toutefois particulier. En effet, sur le site de la NHL, on mentionne que de 1936 à 1943, le président de la NHL Frank Calder achetait un trophée à la recrue la plus impressionnante. C’est pourtant 4 ans après le tout premier récipiendaire. C’est après sa mort en 1943 que la NHL a décidé de mettre le nom de Calder sur son trophée. Calder a été le tout premier président de la NHL et y a oeuvré de 1917 jusqu’à sa mort. C’est donc un règne de 26 ans, soit 4 ans de moins que l’actuel président, Gary Bettman.
Le trophée Carl Voss ou le trophée Teemu Selanne ?
Le Finlandais avait tout de même terminé sa saison recrue avec un impressionnant total de 132 points. C’est 23 de plus que le 2e dans le livre des records à ce chapitre: Peter Stastny. Un record qui ne devrait pas être battu d’ailleurs.
Trophée Frank Selke
Remis au meilleur attaquant défensif, le trophée Frank Selke fut remis pour la toute première fois à Bob Gainey. C’était au cours de la saison 1977-1978. Il a d’ailleurs mis la main sur l’honneur lors des quatre premières saisons où on l’a distribué. C’est aussi un trophée voté par les membres de la presse.
Or, Frank Selke était un éminent dirigeant dans la NHL. Il a réalisé de grandes choses et s’élève comme un bâtisseur de franchise dans l’histoire de la NHL. Il a oeuvré chez les Maple Leafs et les Canadiens. Selke a remporté neuf Coupes Stanley. Sa relation avec les Leafs s’est terminée lorsqu’il a décidé d’échanger l’un des joueurs favoris de Conn Smythe. Ce dernier étant parti servir pour la Deuxième Guerre mondiale, Selke s’est démarqué comme DG, mais Smythe n’a pas apprécié, à son retour, d’apprendre que Frank Eddolls avait été échangé par son remplaçant intérimaire. Selke s’est ensuite retrouvé à la barre des Canadiens et y a remporté 6 Coupes Stanley avec comme figure marquante Jean Béliveau, Maurice Richard et Jacques Plante.
Selke n’a toutefois jamais joué dans la NHL. Ses accomplissements sont grandioses, mais le trophée Bob Gainey sonnerait très bien aussi à mon avis.
Trophée Conn Smythe
Je viens d’en glisser un mot, mais Conn Smythe fut tout un homme de hockey. Le trophée qui porte son nom récompense le meilleur joueur des séries éliminatoires. Il fut présenté une première fois au Maple Leafs Garden en 1964 pour honorer la mémoire de Conn Smythe. Le premier à le remporter fut Jean Beliveau à l’issu des séries 1965.
Conn Smythe était un dirigeant, un coach et un propriétaire de franchise. Il n’a joué aucun match dans la NHL. Les double-échecs des séries éliminatoires, il n’a pas connu cela non plus. Par contre, cet homme de hockey a opéré dans la NHL entre 1925 et 1966. C’est tout un parcours quand on y pense !
Toutefois, pour tout l’aspect hockey sur glace, le trophée Jean Belliveau sonnerait bien. Pas mal mieux que le «Conné Smythe» comme on le prononce encore aujourd’hui dans certaines chaumières…
De bonnes représentations
Certains trophées méritent amplement le nom qu’il porte sur un point de vue hockey. Ted Lindsay fut un joueur de la NHL qui aura marqué l’imaginaire à son époque. Ce n’est pas pour rien que le trophée remis au joueur le plus impressionnant de la NHL porte son nom. Toutefois, on a changé le nom en 2010 pour Ted Lindsay. Auparavant remis sous le nom de Lester B. Pearson, ce trophée rendait honneur à un ancien Premier ministre du Canada et récipiendaire d’un prix Nobel.
On voit la logique derrière ce changement de nom. Ce n’est pas pour détruire l’histoire de Lester B. Pearson, mais on s’est bien rendu compte que le nomination du joueur le plus impressionnant de la NHL n’avait rien à voir avec un ancien Premier Ministre qui n’a jamais joué ailleurs que dans une patinoire extérieure (probablement).
Le trophée Vézina, en l’honneur de Georges Vézina, porte aussi très bien son nom. Ce gardien bien de chez nous a connu une belle carrière dans la NHL. L’honneur fut aussi en lien avec le décès de Vezina, qui s’était écroulé sur la patinoire le 28 novembre 1925 avant de mourir quelques mois plus tard.
Bill Masterton fut un joueur des North Stars du Minnesota qui a démontré de grandes qualités en matière de persévérance et d’esprit sportif. D’où la raison pourquoi le trophée qui récompense ces qualités porte le nom de Bill Masterton.
Le trophée Maurice Richard ne risque pas de changer de nom également. Dans 30 ans, j’écrirai peut-être un article sur le futur trophée Alex Ovechkin, peut-être…
Donc, à votre avis, doit-on changer le nom de certains trophées comme on l’a fait en 2010 pour le Ted Lindsay (anciennement Lester B.Pearson) ?
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