Doit-on compter sur un défenseur étoile pour remporter la Coupe Stanley?
Hier, j’ai présenté un dossier sur les premiers centres des gagnants de la Coupe Stanley lors des dix dernières années. Aujourd’hui, j’analyse quelque chose de semblable, mais en me tournant vers le meilleur défenseur de chacune des formations qui a mis la main sur le trophée dans la dernière décennie. On dit que la défensive gagne des championnats. Mon analyse vient fortement appuyer le diction.
2019 : Saint-Louis Blues : Alex Pietrangelo
Le défenseur de 6’03”, 209 lbs, est l’un des arrières les plus sous-estimés par les partisans de la LNH à mon humble avis. Son excellent parcours en séries l’an dernier a probablement fait allumer pas mal de monde sur la qualité du joueur qu’il est avec la visibilité qu’une participation en finale implique.
Depuis qu’il s’est établi dans la LNH, son différentiel a été négatif une seule fois à la fin d’une saison (-2, 2014-15). En 9 saisons complètes, Pietrangelo a atteint à huit reprises le plateau des 40 points et quatre fois il en a faits plus de 50. Autant offensivement que défensivement, il fait partie de l’élite de la LNH.
En séries l’an dernier, c’est 19 points en 26 matchs qu’a récoltés le défenseur, affichant un différentiel de +3. Il a été excessivement solide dans toutes les situations. Il rend le défenseur qui l’accompagne meilleur. Par exemple, Joel Edmundson est assez ordinaire, en tout respect. Avec Pietrangelo, il est bon. C’est ce que fait un joueur d’élite comme le 27 des Blues.
2018 : Washington Capitals : John Carlson
Depuis le début de sa carrière, Carlson est un quart-arrière de choix sur l’avantage numérique. Lors de la saison 2014-15, il avait récolté 55 points en 82 matchs, montrant vraiment de quoi il était capable. Il a ensuite connu des saisons de 39 et 37 points, victime de blessures.
Le défenseur de 30 ans est revenu en force pour la campagne 2017-18 avec une solide récolte de 68 points. Il a poursuivi sur sa lancée en séries, terminant au premier rang des pointeurs chez les défenseurs avec 20 points en 24 rencontres.
Il n’est certainement pas le défenseur le plus complet (pas mauvais défensivement non plus, don’t get me wrong!), mais est offensivement une brute. Il l’a prouvé cette année avec sa récolte de 75 points en seulement 69 matchs. Bien qu’il ne produisait pas autant à l’époque de la conquête des Caps, ça montre le genre d’impact qu’il est capable d’amener.
2017 : Pittsburgh Penguins : Justin Schultz (et cie.)
Je vois bien la surprise dans vos yeux. Souvenons-nous que lors de la conquête des Pens cette année-là, Kris Letang souffrait d’une blessure et n’a pas joué une seule partie en séries. C’est donc Justin Schultz qui agissait à titre de quart-arrière de service pour l’équipe et il a bien rempli son rôle.
Letang avait été blessé une bonne partie de la saison régulière également. Schultz en avait profité pour gonfler sa fiche personnelle, alors qu’il avait récolté pas moins de 51 points tout en affichant un différentiel de +27. Son temps de jeu en séries, il l’avait mérité.
Bref, il avait poursuivi son bon boulot en séries, amassant 13 points en 21 matchs, une honnête récolte. Il faut dire qu’il était bien entouré de défenseurs pouvant le compléter en Brian Dumoulin Ian Cole, Ron Hainsey, Olli Maata et Trevor Daley.
J’ai dit que Schultz était le #1 par principe, car tous les défenseurs se partageaient les tâches en l’absence du vrai #1, Kris Letang. Si les Penguins ont remporté la Coupe cette année-là, c’est en énorme partie grâce à l’offensive explosive et au brio de Matt Murray lorsqu’il a pris le flambeau des mains de M-A Fleury.
2016 : Pittsburgh Penguins : Kris Letang
Même équipe, différente histoire. Cette fois, les Pens avaient dans leurs rangs leur vrai défenseur de premier plan. Kris Letang n’a plus besoin de présentation, il a prouvé depuis longtemps qu’il fait partie de l’élite de la LNH.
Lors des séries 2016, seul Brent Burns l’a surpassé au niveau des points. Letang a été excellent et a été un rouage important des Pens tout au long du bal printanier. Ce n’est pas pour rien qu’il est pratiqué invité à chaque match des étoiles de la LNH.
Par sa vision du jeu, son contrôle de rondelle et son agilité, le Québécois a ce qu’il faut pour être un défenseur #1 d’une excellente formation. Si seulement les blessures l’avaient épargné plus souvent au cours de sa carrière…
2015 : Chicago Blackhawks : Duncan Keith et Brent Seabrook
J’ai réfléchi quelques minutes et je n’ai pas eu le choix d’inscrire les deux noms. Les deux se complétaient si bien, c’était beau à voir. Ils étaient vraiment deux morceaux d’un casse-tête qui s’imbriquent à la perfection.
Keith était celui qui bougeait la rondelle avec l’agilité et la vision du jeu qu’on lui connaît, alors que Seabrook était un véritable mur. Si Keith a été nommé MVP des séries cette année-là, ce n’est pas sans l’aide de Seabrook. De savoir que son coéquipier était toujours là pour le “backer” permettait à Keith d’être créatif et de s’avancer en territoire ennemi.
Avec 21 points en 23 matchs, le #2 des Hawks est vite devenu un de mes défenseurs préférés de la LNH. Tout ce qu’il faisait lors des séries était beau. Il contrôlait le jeu d’une façon déconcertante.
2014 : Los Angeles Kings : Drew Doughty
Étant depuis toujours un grand fan de Matt Tkachuk, je DÉTESTE Drew Doughty. Par contre, j’admire son talent et je l’ai toujours vu comme un modèle en tant que joueur de hockey moi-même. Il a tout d’un défenseur d’élite.
Sa vision du jeu est exceptionnelle, son apport en offensive est considérable, il est solide dans sa zone, apporte une robustesse des plus importantes en séries. Bref, il a toutes les qualités. Il a terminé au premier rang des pointeurs chez les défenseurs en séries. Deux ans plus tard, c’est sur le Norris que Doughty mettait la main.
2013 : Chicago Blackhawks : Duncan Keith et Brent Seabrook
Ils étaient plus jeunes, mais les deux défenseurs étaient tout aussi efficaces que deux ans plus tard. Encore une fois, ils ont été des morceaux plus qu’importants au succès dès Hawks.
2012 : Los Angeles Kings : Drew Doughty
Comme en 2014, Doughty a terminé au premier rang des pointeurs chez les défenseurs en séries. Pour toutes les raisons énumérées plus haut, il a encore une fois été un rouage important des Kings.
2011 : Boston Bruins : Zdeno Chara
En 2011, le géant était au sommet de son art. Chara a été un grand artisan de la conquête des Bruins. Il a terminé les séries avec un impressionnant différentiel de +16, malgré le fait qu’il devait plus souvent qu’autrement affronter les meilleurs éléments adverses.
Chara a amassé 9 points en 24 matchs, mais c’est surtout la polyvalence dans son jeu qui a aidé les Bruins à mettre la main sur le précieux trophée. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Chara a déjà été jeune. Il était une véritable machine dans les coins de patinoire. On peut s’imaginer à quel point c’était dur de l’affronter en un contre un.
2010 : Chicago Blackhawks : Duncan Keith et Brent Seabrook
Vous avez un peu compris le principe avec ces deux-là, je crois. Ils sont excellents, on va se limiter à ça. C’est quand même la troisième fois qu’on parle d’eux.
Conclusion : S’il y a bien une chose qu’on peut constater, c’est qu’il est primordial pour une équipe de compter sur au moins un excellent défenseur pour espérer mettre la main sur la Coupe Stanley. Les Pens de 2017 sont un peu une exception à la règle, même si Schultz avait été très bon. Il faut cependant se dire que peu d’équipes peuvent compter sur une attaque aussi explosive que celle de Pittsburgh cette année-là.
Bref, avec mon texte d’hier, on peut en arriver à la conclusion que, généralement, deux très bons centres et au moins un excellent défenseur sont nécessaires pour mettre la main sur la Coupe Stanley. Prochain dossier : les gardiens?
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