Regard sur les recrues de l’an dernier | Quels joueurs souffrent le plus de la guigne de la deuxième saison?
Les joueurs qui en sont à leur deuxième saison dans la LNH subissent parfois des baisses de production impressionnante comparativement à leur année recrue. Dans le jargon du hockey, on surnomme ce phénomène «guigne de la deuxième saison» ou si vous préférez en anglais: «sophomore season.» Pour évaluer cette tendance, on doit considérer les joueurs ayant joué au moins 40 parties l’an dernier et pour ce faire, nous observerons les joueurs qui se situaient dans le top 10 des compteurs chez les recrues de la classe de 2015-2016. Voici un court résumé statistique de ce top 10 de l’an dernier:
1. Artemi Panarin (80pj, 30-47-77)
2. Jack Eichel (81pj, 24-32-56)
3. Max Domi (81pj, 18-34-52)
4. Connor McDavid (45pj, 16-32-48)
5. Shayne Gostisbehere (64pj, 17-29-46)
6. Dylan Larkin (80pj, 23-22-45)
7. Anthony Duclair (81pj, 20-24-44)
8. Sam Reinhart (79pj, 23-19-42)
9. Nikolaj Ehlers (72pj, 15-23-38)
10. Robby Fabbri (72pj, 18-19-37)
Une classe remplie de talent, qui aurait pu s’avérer encore plus dominante si Connor McDavid était resté en santé. Néanmoins, la production offensive des recrues de l’an dernier était au rendez-vous, mais qu’en est-il cette saison ? Certains joueurs ont couvert des blessures cette saison, mais au final, on peut relever quelques joueurs qui seraient touchés par cette guigne, et ce, même si la saison n’est pas complétée.
Dylan Larkin
L’an dernier, le jeune américain enflammait les patinoires avec sa rapidité et son habileté à inscrire des filets en début de saison. Si les observateurs donnaient le Calder à McDavid ou à Eichel dès le mois d’octobre, la donne fut changée avec les performances de Larkin. Toutefois, un creux de vague qui s’est maintenu pendant plusieurs matchs l’a complètement écarté de la course au Calder, le laissant conclure la campagne au sixième rang de compteurs chez les recrues. Malgré tout, Larkin laissait présager un bel avenir du haut de ses 23 buts, un sommet chez les Wings en 2015-2016 en dépit de la présence de joueurs comme Nyquist, Datsyuk et Zetterberg. Or, cette saison, la production offensive de Larkin est complètement disparate, poursuivant ainsi son creux de vague de l’an dernier. Bien que sa moyenne de buts par rencontre soit la même en 2015-2016 que cette saison, cette même moyenne chute drastiquement au niveau des points, passant de 0,56 à 0,38. En début de saison, Larkin devait ravir le poste de centre numéro un à Zetterberg et à Nielsen, le petit nouveau de l’équipe. Présentement sur la troisième ligne, Larkin devra se ressaisir, même s’il n’a pas les mêmes compagnons de trio que l’an dernier, ce qui explique la chute de son cumulatif d’assistances.
Cette saison: 39pj, 11-4-15
Projection: 80pj, 23-7-30
Différence avec 2015-2016: -15 points
Anthony Duclair
L’ancien attaquant des Remparts en arrache vraiment. À sa deuxième année complète, Duclair s’est littéralement transformé en fantôme sur la patinoire avec un piètre rendement chez les Coyotes. Plusieurs rumeurs de transaction le touchent, mais quelle équipe voudrait mettre la main sur un joueur dont la valeur est au plus bas ? L’an dernier, sa capacité à remplir le filet était une agréable surprise pour tous, même si l’on reconnait le talent de compteur naturel qu’il possède. Or, peu de gens croyaient qu’il aurait un impact immédiatement à son année recrue. Maintenant, il traverse une période très difficile, malgré la confiance que Dave Tippett exprime à son endroit. Les opportunités diminuent de plus en plus toutefois, puisque Duclair n’est maintenant utilisé qu’environ 13 minutes par rencontre. De loin le joueur le plus touché par
cette fameuse guigne, il voit présentement sa moyenne de buts par rencontre chuter de 0,24 à 0,08 et au niveau des points, on constate une descente de 0,54 à 0,2. À l’instar de Larkin, Duclair en est à sa dernière saison d’un contrat d’entrée de quatre ans et il est fort à parier qu’il ne touchera pas une énorme augmentation de salaire. Un contrat transitoire sera probablement envisagé, afin qu’il démontre s’il peut être efficace et constant au sein d’une équipe.
Cette saison: 35pj, 3-4-7
Projection: 81pj, 7-9-16
Différence avec 2015-2016: -28 points
Shayne Gostisbehere
Le défenseur des Flyers s’est fait assigner à la passerelle une fois cette saison en raison de son pauvre jeu défensif. Or, son jeu offensif connait également une légère baisse à sa deuxième saison versus l’an dernier. Affichant une moyenne de buts comptés de 0,26 en 2015-2016, sa moyenne a chuté à 0,1 cette saison. Quant à son cumulatif de points, il affichait une moyenne de 0,71 points par rencontre l’an dernier comparativement à 0,5 cette saison. Des chiffres tout de même bien pour le jeune défenseur. Toutefois, la seule raison pourquoi Gostisbehere devrait cumuler autant de points que l’an dernier, c’est que son nombre de matchs sera plus élevé. Rappelé après un mois d’activité, le »Ghost » totalise 64 parties au compteur l’an dernier, alors qu’il pourrait bien en cumuler un minimum de 10 de plus cette saison. Il demeure toutefois l’un des piliers de la défensive en compagnie d’Ivan Provorov chez les Flyers. La guigne l’aura touché quelque peu, de façon moins brusque que Duclair et que Larkin. L’ancien choix de troisième ronde possède tout un lancer et la projection de ses buts pourrait être grandement améliorée s’il se met en marche pour de bon.
Cette saison: 38pj, 4-15-19
Projection: 76pj, 8-30-38
Différence avec 2015-2016: -7 points
Au final, la grande majorité des recrues de la classe de 2015-2016 connaissent une progression dans leur production offensive. Avec Connor McDavid au sommet des compteurs, suivi de près par Artemi Panarin, on peut en conclure que les joueurs d’exception savent passer outre la guigne de la deuxième saison. En ce qui concerne Jack Eichel, une malheureuse blessure en début de saison l’a tenu à l’écart pour plusieurs semaines, mais il ne serait pas un candidat pour la guigne de la deuxième saison. Sa moyenne de 0,82 points par rencontre depuis son retour démontre que s’il avait été en santé, il cumulerait plus d’une trentaine de points, soit une production nettement meilleure à celle de l’an dernier. Le scénario est le même concernant Max Domi, toujours sur la touche en raison d’une blessure à la main. Sa production en était au même point que l’an dernier avant cette fâcheuse blessure.
À Winnipeg, Ehlers surpassera assurément son total de l’an dernier d’ici quelques rencontres. Avec 38 points l’an dernier, Ehlers verra sa production gonfler en étant jumelé à Patrik Laine. Cette saison, l’attaquant danois cumule 35 points jusqu’ici, se sauvant de la malédiction de la deuxième saison. Du côté de Reinhart et de Fabbri, même son de cloche alors que l’attaquant des Sabres connait une augmentation de 0,04 au niveau des points par rencontre. Pour l’attaquant des Blues, c’est une augmentation de 0,17 points par rencontre versus l’an dernier, ce qui est très bien. Fabbri devrait surpasser son total de 2015-2016 d’ici peu et Reinhart se dirige vers une saison semblable. Au final, cette guigne peut être évitée,mais chaque année, des joueurs la subissent, au détriment d’un possible contrat à longue haleine. En effet, les organisations consentent habituellement des contrats transitoires aux joueurs qui ont su installer un doute dans la tête de l’état-major en ne livrant pas la marchandise pendant deux saisons de suite. Il ne faut également pas s’affoler avec cette malédiction. En 2014-2015, Nathan MacKinnon en était à sa deuxième saison dans la LNH et une baisse de près de 50% de son total de points a été notée. Cela ne l’a pas empêché de retrouver sa moyenne de points par rencontre habituelle les deux saisons suivantes.
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