Signer son congédiement lors de son embauche
La nouvelle du jour de la LNH provient de Boston, car les Bruins ont annoncé le congédiement de Claude Julien. L’entraîneur québécois est la preuve qu’une fois de plus, aucun entraîneur n’est à l’abri dans la LNH. La ligue a vu tomber 4 entraîneurs d’expériences cette saison et encore une fois, les dirigeants de ces 4 équipes ont opté pour la solution facile pour tenter de sauver leur saison. Les 4 entraîneurs congédiés ont connu 4 situations bien particulières, mais le point commun entre eux, c’est qu’ils n’ont pas reçu d’aide de la part de leur patron.
Gerard Gallant (Floride)
Les circonstances entourant le congédiement de Gallant demeurent les plus particulières, car le directeur général Tom Rowe a une vision différente de la majorité des autres dirigeants. Il est un fervent des statistiques avancées, ce que Gallant n’était pas et c’est la raison pour laquelle on l’a laissé sur le bord de la route dans l’attente d’un taxi. Est-ce que Gerard Gallant est un mauvais entraîneur? Bien sûr que non et il l’a prouvé en remportant le titre de division l’an dernier avec une récolte de 103 points. Gallant a cependant joué de malchance, car Jonathan Huberdeau s’est blessé dès le début de la saison et Aleksander Barkov n’a pu jouer pendant plusieurs matchs aussi, mais si on regarde plus loin, Tom Rowe a apporté beaucoup de changement durant la saison morte.
Départs
Erik Gudbranson (Vancouver)
Dmitry Kulikov (Buffalo)
Al Montoya (Montréal)
Dave Bolland (inactif)
Brian Campbell (Chicago)
Jiri Hudler (Dallas)
Teddy Purcell (Los Angeles)
Quinton Howden (Winnipeg)
Willie Mitchell (retraite)
Rowe a changé 3 de ses défenseurs réguliers pour les remplacer par Jason Demers, Keith Yandle et Mark Pysyk. Comment un tel changement ne pourrait pas affecter un entraîneur lorsque tu te retrouves avec 3 nouveaux défenseurs que tu connais à peine? Si l’attaque est demeurée presque la même avec l’ajout notable de Jonathan Marchessault, le travail de second gardien a été donné à James Reimer et son contrat ridicule de 5 ans à 3.4 millions par saison. Les changements d’effectif de Tom Rowe auront eu raison de Gallant qui, au final, devait tout de même être congédié par divergence d’opinions, et ce, peu importe les résultats de l’équipe. Malgré les changements apportés dans le temps des fêtes, il est important de noter que Rowe ne fait pas mieux avec son équipe, ils comptent 56 points en 52 matchs actuellement et sont exclus des séries.
Fiche de Tom Rowe: 12-9-9 = 33 points
[STATS_EQUIPE]FLO[/STATS_EQUIPE]
Jack Capuano (Islanders)
À l’instar des Panthers de la Floride, les Islanders de New York ont aussi procédé à plusieurs changements dans leur alignement régulier.
Départs
Frans Nielsen (Détroit)
Kyle Okposo (Buffalo)
Matt Martin (Toronto)
Marek Zidlicky (inactif)
Ce ne sont pas de grands joueurs, mais dans le cas de Nielsen, Okposo et Martin, ils ont grandi dans l’organisation des Islanders et ils étaient excellents dans le rôle qui leur était confié. Garth Snow a donc fait l’acquisition de Jason Chimera, Pierre-Alexandre Parenteau, Dennis Seidenberg et Andrew Ladd. Si les 3 premiers jouent dans les standards dans lequel on est habitué de les voir, Ladd en déçoit plus d’un. Néanmoins, même si les changements sont un peu moins significatifs que chez les Panthers, le gros du problème se situait du côté des gardiens de but. Capuano devait travailler avec un tandem à 3 gardiens et aucun d’entre eux n’était capable de réellement prendre la charge de gardien #1, ce qui a eu pour effet de renvoyer Jaroslav Halak dans la AHL.
Capuano a donc été relevé de ses fonctions en raison des performances laborieuses de son équipe. John Tavares n’en menait pas large cette saison et les gardiens ne faisaient pas le travail, mais depuis l’entrée en fonction de Doug Weight, l’équipe semble revigorée. Tavares s’est remis à produire et Thomas Greiss prend de plus en plus de galon devant le filet, ce qui semble justifier la décision de Garth Snow.
Fiche de Doug Weight: 6-1-2 = 14 points
[STATS_EQUIPE]NYI[/STATS_EQUIPE]
Ken Hitchcock (Saint-Louis)
Il s’agit d’une autre situation particulière cette saison, car Ken Hitchcock avait déjà annoncé son départ à la fin de la présente saison. Son successeur, Mike Yeo, agissait à titre d’adjoint afin de se familiariser et de connaître les effectifs qu’il devrait entraîner la saison prochaine. La promotion de Yeo s’est vue être devancée lorsque Doug Armstrong a annoncé le congédiement de Ken Hitchcock la semaine dernière. Est-ce que vétéran entraîneur avait suffisamment de bons effectifs pour parvenir à faire gagner cette équipe à nouveau? La réponse est non.
Départs
David Backes (Boston)
Brian Elliott (Calgary)
Troy Brouwer (Calgary)
Steve Ott (Détroit)
Armstrong a jugé qu’il était temps de laisser toute la place à Jake Allen comme gardien #1 de l’organisation. Ce fut une grave erreur, car Brian Elliott était celui qui connaissait le plus succès entre les 2 gardiens et c’est notamment grâce à lui si les Blues ont pu se rendre jusqu’en finale de conférence l’an dernier. Depuis le début de la saison, Allen ne répond pas du tout à la charge de gardien #1 et du côté du leadership, bien qu’Alex Pietrangelo soit un très bon leader pour cette formation, la perte de David Backes a fait mal pour la formation du Missouri. Backes ne marquait pas 80-90 points par saison, mais il effectuait tous les petits détails appréciés d’un entraîneur et malgré l’acquisition de Nail Yakupov et le retour David Perron, on semble toujours manquer Backes à Saint-Louis. Ken Hitchcock était dans une position fâcheuse alors que ses joueurs connaissaient déjà son sort, mais au final, c’est vraiment la perte de Backes et Elliott qui aura été difficile pour le gagnant de la coupe Stanley en 1999.
Fiche de Mike Yeo: 2-1-0 = 4 points
[STATS_EQUIPE]STL[/STATS_EQUIPE]
Claude Julien (Boston)
On ne pourra pas dire que Claude Julien n’est pas capable de prendre de la pression sur ses épaules. Déjà lors de la saison 2010-11 des rumeurs de congédiement circulaient à son endroit s’il ne classait pas les Bruins en séries, on pourra dire que la coupe Stanley qu’il a soulevée cette saison-là lui aura procuré un bon sursis. Il a presque failli récidiver en 2013 alors que son équipe s’inclinait en finale contre les Blackhawks de Chicago, mais ses 2 finales en moins de 7 ans n’auront pas été suffisantes pour que le québécois demeure en poste.
Les Bruins ont subi une vague de changement depuis l’arrivée en poste de Don Sweeney, car de l’alignement présent lorsque les Bruins subissaient l’élimination aux mains du Canadien en 2014, pas moins de 18 joueurs ont quitté en l’espace de moins de 3 ans. Sweeney a décidé d’effectuer une cure de rajeunissement et de vitesse à son équipe et il a demandé à Julien de faire en sorte de classer cette équipe en séries malgré les nombreux nouveaux jeunes joueurs. Tous sont d’accord pour dire que c’était du domaine de l’impossible et Claude Julien a fait ce qu’il pouvait avec l’alignement qu’il avait pendant au moins 3 saisons. Les départs ne seront pas observés sur une seule année, mais sur 3 ans, car la perte de Milan Lucic, Loui Eriksson, Jarôme Iginla, Dougie Hamilton, Johnny Boychuk et même de Chad Johnson, aura fait en sorte de coûter le travail de l’entraîneur québécois qui, rappelons-le, devait diriger son 1000e match dimanche contre le Canadien de Montréal.
Plus particulièrement cette saison, Julien a dû composer avec la baisse de régime de Patrice Bergeron et les départs en dents de scie de Tuukka Rask et malgré le fait que l’équipe ne soit qu’à 1 seul point du 3e rang de la division Atlantique, il semble que ça ne suffisait pas pour Don Sweeney et Cam Neely. Reste donc à voir comment se débrouillera Bruce Cassidy à la barre des Bruins pour les 27 matchs restants à la saison.
[STATS_EQUIPE]BOS[/STATS_EQUIPE]
L’exploit de la longévité
Demeurer avec la même équipe plus de 3 ans relève de l’exploit dans la LNH. Sur les 30 formations de la LNH, seul Joël Quenneville, Michel Therrien, Lindy Ruff, Dave Tippett, Darryl Sutter, Alain Vigneault et Jon Cooper sont en poste depuis plus de 3 ans. Il sera intéressant de voir s’ils seront tous en mesure débuter la prochaine saison, mais le roulement d’entraîneur est très élevé dans la LNH.
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