Un département de statistiques prépondérant dans la LNH aurait-il sa place? | L’exemple du marché des agents libres dans la MLB
Actuellement, dans la Ligue Majeure de Baseball, un phénomène particulier a pris forme. En effet, le marché des agents libres a été à toute fin pratique très calme. Résultat, près de la moitié des 73 meilleurs agents libres vus par USA Today sont toujours sans contrats, alors que les camps d’entraînement s’ouvrent la semaine prochaine. Qu’est-ce qui peut expliquer un tel phénomène? Les différentes équipes du circuit possèdent un important département de statistiques et ces derniers analysent le rapport bénéfice/coût de chacun de ces agents libres et pour la plupart, ils sont trop gourmands pour ce qu’ils apportent réellement. Il devient donc préférable de prendre des jeunes, moins coûteux, pour faire le travail. Les équipes de la MLB qui désirent offrir la meilleure formation possible sans nécessairement payer la taxe de luxe se tournent donc vers d’autres athlètes que ces agents libres.
Et si cela devenait chose commune dans la LNH?
Peut-on en retirer quelque chose au niveau de la LNH? A priori, la ligue a amorcé il y a quelques années un tel virage jeunesse, alors que la carrière de bien des joueurs a été écourtée par la venue de jeunes joueurs fringants. Ceci dit, les faramineux contrats continuent d’être distribués le 1er juillet, à un tel point que l’on se demande jusqu’où iront les DG de la ligue. Avec un département de statistiques plus performant, un peu comme l’on retrouve au niveau de la MLB, est-ce que cette tendance serait stoppée? La LNH est réputée être plutôt conservatrice et les statistiques avancées commencent à faire leur entrée dans le jargon habituel des amateurs. Certains diront qu’on ne peut quantifier l’apport d’un athlète dans la chambre ou au niveau leadership, certes. Mais, une branche axé sur l’analyse quantitative ou de tendances aurait-elle permis d’éviter l’octroi de contrats comme celui d’Andrew Ladd, il y a bientôt deux ans? De telles données pourraient aussi être utile advenant une analyse de possibles transactions. Est-ce qu’un échange comme celle de Martin Hanzal aurait fait du sens devant un tel groupe d’analyste? Il est possible d’en douter.
Quelques exemples non glorieux: les Panthers et les Coyotes
Parmi les équipes qui ont fait le saut dans le monde de l’analytique, on note les Panthers et les Coyotes. Ces deux équipes ont priorisé, au cours des dernières campagnes, l’approche »moneyball » pour guider certaines de leurs décisions hockey. On connaît la suite, les Panthers, après une belle saison, ont retrouvé la partie basse du classement dans l’Atlantique et les Coyotes continuent de flirter avec la médiocrité. Faut-il maudire les chiffres pour autant? Certainement pas, car bien qu’une équipe maîtrise l’art d’amasser des données, encore faut-il bien les mettre en contexte et bien les utiliser.
Bref, ce pourrait être un outil supplémentaire afin d’analyser froidement une proposition contractuelle ou de transaction. Avec le jeu de l’offre et de la demande, certains athlètes peuvent avoir des demandes contractuelles démesurées en rapport à ce qu’ils peuvent réellement apporter sur la glace pour les années à venir. Une chose est certaine, la situation telle qu’elle l’est au niveau de la MLB est loin de ressembler à celle dans la LNH, où les meilleurs agents libres quittent habituellement le marché en quelques jours seulement. Verra-t-on un changement dans cette façon de faire un jour dans le circuit Bettman?
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