Un gros premier centre est nécessaire pour gagner : mythe ou réalité?
On entend souvent que ça prend un gros premier centre pour espérer remporter la Coupe Stanley. Est-ce un cliché révolu ou une réalité toujours bien présente? Je me penche sur la question, en analysant le premier centre des 10 derniers gagnants (certains se répètent) de la Coupe. On voit rapidement qu’on peut interpréter le “gros” de “gros premier centre” de différentes façons. Mais une autre chose saute rapidement aux yeux. À vous de juger… mon analyse se trouve à la toute fin.
2019 : Saint-Louis Blues : Ryan O’Reilly (6’01”, 216 lbs)
J’ai toujours ADORÉ Ryan O’Reilly. Pour moi, il est ce que doit être le fameux gros premier centre. Il excelle offensivement, est très solide défensivement, il est gros et peut sortir le jeu physique. Ce n’est pas pour rien qu’il a été nommé MVP des séries. On peut affirmer sans difficulté que les Blues avaient leur gros premier centre. 1/1.
2018 : Washington Capitals : Nicklas Backstrom & Evgeni Kuznetsov (6’00”, 214 lbs et 6’01”, 205 lbs)
Backstrom est loin d’être le joueur le plus imposant physiquement. Il n’est pas petit, mais se démarque surtout par sa vision du jeu incroyable. Il a été dominant dans toutes les facettes du jeu pour aider les Caps à remporter le championnat. C’est peut-être moins évident qu’avec O’Reilly de le qualifier de “gros premier centre”, mais il en est un. Sur la facette offensive, Kuznetsov avait été très dominant également. 2/2.
2017 ET 2016 : Pittsburgh Penguins : Crosby & Malkin (5’11”, 201 lbs et 6’04”, 194 lbs)
Bon… pas vraiment de débat à faire ici. Les Penguins comptent sur deux gros premiers centres. Crosby n’est pas imposant physiquement, mais ô combien intelligent et talentueux. Puis, Malkin est le prototype parfait de l’attaquant de puissance élite. Les deux ensemble… et bien ça donne deux coupes de suite! On peut donc dire 4/4…
2015 : Chicago Blackhawks : Jonathan Toews (6’02”, 201 lbs)
Ce n’est pas pour rien que Jonathan Toews est vu comme un modèle pour les jeunes. Il est un des meilleurs exemples lorsqu’on parle d’attaquant two-way élite. Avec 21 points en 23 matchs en séries, il a beaucoup produit offensivement. Mais, en plus, il était de toutes les missions défensives. Pour moi, il est un exemple parfait qu’un “gros premier centre” ne doit pas nécessairement être explosif pour être un excellent pilier en attaque. Un peu à l’image des O’Reilly, Bergeron et Kopitar de ce monde. 5/5.
2014 : Los Angeles Kings : Anze Kopitar & Jeff Carter (6’04”, 223 lbs et 6’03 et 216 lbs)
Kopitar, viens de le nommer. Pendant des années, il a été l’exemple parfait pour décrire le “gros premier centre”. Il est gros, il est très bon offensivement, excellent défensivement, se sert bien de son physique, etc. Il avait terminé au premier rang des pointeurs lors des séries 2014, en plus d’être énormément utilisé à toutes les sauces. Jeff Carter, autre gros premier centre, avait aussi exceller. 6/6.
2013 : voir 2015. 7/7.
2012 : voir 2014. 8/8.
2011 : Boston Bruins : David Krecji & Patrice Bergeron (6’00”, 187 lbs et 6’01”, 194 lbs)
J’ai toujours vu Krejci comme un excellent deuxième centre, mais lui et Bergeron ont véritablement agi les deux en tant que premiers lors des séries 2011 pour permettre aux Bruins de mettre la main sur la Coupe Stanley. Les deux se partageaient à merveille les responsabilités. Je crois qu’on peut dire qu’au moins un des deux a été un “gros premier centre”, parce qu’à mes yeux les deux auraient mérité ce titre lors du bal printanier de cette année-là. 9/9.
2010 : voir 2013. 10/10.
Conclusion : vous pouvez ne pas être d’accord avec mon choix de dire que lors des 10 dernières années, toutes les équipes possédaient au moins un gros premier centre lors des séries. C’est personnel comme décision et chacun interprète à sa façon sa définition de ce fameux joueur. Pour moi, ce qui ressort énormément, c’est que les équipes possédaient très souvent deux bons, pour ne pas dire excellents, centres. Je conserve donc après cette analyse, même que je la renforce, mon opinion qu’une équipe se doit d’être bâtie par la ligne de centre. Il faut cependant garder en tête que ces formations n’avaient pas seulement une bonne ligne de centre, mais une excellente équipe en générale, évidemment. C’est bien beau d’avoir un ou deux bons centres, il faut les entourer.
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