Une méthode meilleure que d’autres? | Résumé des décisions prises à la date limite du carré d’as actuel en LNH
Dans les médias, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans nos réunions de famille, on croit souvent avoir la recette miracle pour qu’une formation accède aux succès. Par contre, on se doit d’être réaliste: aucune méthode n’est meilleure qu’une autre. Que ce soit la stratégie de passer par le repêchage ou bien d’être actif à la date limite des transactions, le résultat final n’est jamais garanti. Nous avons d’ailleurs droit à un bel exemple actuellement en LNH, alors que chaque formation a emprunté un chemin différent pour en arriver là.
Bruins de Boston
On peut qualifier les Bruins comme étant une formation bâtit par le repêchage en majorité. Au cours des dernières années, l’organisation semblait stagner, mais elle a choisi de bons espoirs lors des derniers repêchage. De cette façon, la profondeur au niveau de la brigade défensive est indéniable et l’ajout d’un auxiliaire de luxe en Jaroslav Halak aura grandement aidé à la progression de Tuuka Rask, qui s’est amené en séries cette année plus reposé que jamais.
À la date limite des transactions, le club était déjà bien monté. On a donc décidé d’ajouter de la profondeur en défensive et pour ce faire, on n’a pas hésité à se départir d’un des beaux espoirs de l’organisation en Ryan Donato. L’arrivée de Charlie Coyle a donc découlé de cette transaction et ce dernier fait bien en séries avec 9 points, dont 6 buts en 14 matchs. Son implication physique rend également de fiers services à l’organisation, qui pourra compté sur cet attaquant pour la prochaine saison également. On ne parle donc pas d’un joueur de location ici. En ce qui concerne Marcus Johansson, ce joueur de location rend de fiers services pour le prix peu élevé payé. Toutefois, le but de son acquisition n’était pas de remplir un rôle sur la première unité, mais plus d’ajouter de la profondeur au même titre que Coyle.
Hurricanes de la Caroline
Une éternelle reconstruction qui nous amène là où nous sommes présentement. Les Canes sont passés par plusieurs étapes de la reconstruction du moment où l’organisation a soulevé la Coupe en 2006. Avec la transaction d’Eric Staal qui n’aura finalement pas beaucoup payé pour la Caroline, on a redoublé d’effort afin de construire un club via le repêchage. Ce sont donc Sebastian Aho, Warren Foegele, Brett Pesce, Jaccob Slavin et Andrei Svechnikov qui se sont joints à l’organisation via le repêchage pendant cette période creuse.
Un beau noyau qui durera assez longtemps. À cela, on a rapatrié le bon vétéran qu’est Justin Williams et lors de la saison morte, on a osé se départir d’Elias Lindholm et de Noah Hanifin pour accueillir Dougie Hamilton, Michael Ferland et Adam Fox (transigé aux Rangers). Avec Ferland, on venait d’ajouter une très belle profondeur en plus d’obtenir plus de robustesse, un manque flagrant dans l’alignement depuis plusieurs années. Toutefois, bien que les Flames soient en vacance, je crois encore que ceux-ci sont gagnants dans cette transaction.
À la date limite des transactions, on a toutefois fait confiance en notre club chez les dirigeants des Canes. Aucun mouvement impactant l’alignement initial, plein pouvoir aux joueurs en place. L’équipe a bien répondu, alors qu’elle a connu une fin de saison magistrale avec 13 victoires en 19 rencontres après la date butoir. Pour les Canes, la grosse transaction est survenue lors de la période estivale et on a décidé ensuite de faire confiance au club en place. Une stratégie différente, mais qui ne semble pas moins fructueuse.
Sharks de San Jose
Les Sharks ont fait résonner la planète hockey en septembre dernier lorsqu’ils ont réalisé LA transaction de l’année. En effet, Erik Karlsson se joignait au club pour s’aligner avec Brent Burns et Marc-Edouard Vlasic au sein d’un top3 des plus dévastateurs. Ceci dit, le début de saison des Sharks ne fut pas celui espéré et on commençait à douter de leur capacité à se rendre loin malgré cette grosse transaction. L’été fut très occupé, mais la saison le fut un peu moins pour Doug Wilson, jusqu’à ce que la date limite approche.
En effet, on a décidé de maintenir la philosophie adoptée dans les dernières années, soit d’acquérir un joueur d’impact de type »location » à la date limite. En 2018, ce fut Evander Kane. En 2019, ce fut Gustav Nyquist. Dans le cas de Kane, il aura finalement choisi de signer un nouveau pacte avec la formation californienne l’été suivant son acquisition. Pour ce qui est de Nyquist, rien n’indique qu’il signera de nouveau chez les Sharks, qui tenteront plutôt de prolonger le contrat de Karlsson. Alors que le noyau de l’équipe composé de Couture, Hertl, Meier et Pavelski fut construit via le repêchage, on a souvent opté pour une stratégie visant l’acquisition de joueurs de location à San Jose. La saison 2018-2019 n’aura pas dérogé de l’habitude, reste maintenant à voir si cette fois, la philosophie de Wilson rapportera.
Blues de St-Louis
L’éternel combat des Blues. À l’instar des Sharks, les Blues sont en plein dans leur fenêtre d’opportunité, et ce, depuis plusieurs saisons déjà. Toutefois, l’aspect des gardiens a souvent fait défaut à St-Louis, jusqu’à ce que Jordan Binnington se révèle au grand jour. Une progression qui ne fut pas des plus rapides, mais ô combien efficace jusqu’ici. À St-Louis, on a donné un grand coup au cours des dernières années via le marché des échanges. Ryan O’Reilly et Brayden Schenn se sont amenés au sein de l’organisation, alors qu’on a également signé Tyler Bozak et Patrick Maroon via le marché des joueurs autonomes. On composait donc le noyau de l’équipe de joueurs développés à l’extérieur de l’organisation, avec deux joueurs repêchés par l’organisation en Tarasenko et en Schwartz.
Alors que les Blues possèdent de beaux espoirs tels que Robert Thomas, Jordan Kyrou et Klim Kostin, on se rabat plutôt sur des joueurs d’impact immédiat pour la quête actuelle. À la date limite des transactions, ce fut le statu quo puisque Michael del Zotto, acquis le 25 février dernier, n’a même pas joué un seul match en séries. On a donc fait confiance au noyau actuel, ajoutant également quelques recrues en alternance dans l’alignement. La plus grosse acquisition de l’organisation fut toutefois derrière le banc, alors que Craig Berube a relancé ce club qui n’allait nulle part en début d’année.
Au final
Quatre parcours différents, les mêmes résultats. Le carré d’as actuel démontre à quel point il n’y a pas de recette miracle dans le »managing » d’un club de la LNH. On regarde les Blue Jackets, qui ont été des plus agressifs à la date limite des transactions, et on juge que leur stratégie était minable. Si Columbus avait gagné la Coupe, la philosophie générale de la LNH aurait été modifiée au même titre que si les Hurricanes soulèvent le prestigieux trophée avec leur stratégie aux antipodes des Jackets. Chaque année, l’équipe qui gagne la Coupe a un parcours et une approche différente par rapport à la date limite, le marché des joueurs autonomes et la gestion du repêchage.
Avec la parité actuelle du circuit Bettman, il est faux de dire qu’une façon particulière est plus favorable aux succès. Il y a tellement de facteurs qui peuvent interférer dans le cheminement d’un club qu’au final, aucune recette n’est parfaite. Il est donc impertinent d’affirmer hors de tout doute qu’une formation doit repêcher, développer et que dans 5-6 ans, c’est une Coupe assurée.
À lire également aujourd’hui
Des joueurs fraichement éliminés en série rejoignent leurs nations aux championnats du monde https://t.co/RMCDhHkRMm #IIHF #WJC #WC #tslh pic.twitter.com/UbLyFbVtOy
— Toutsurlehockey.com (@Toutsurlehockey) 10 mai 2019
La frénésie au guichet des Hurricanes pourrait prendre fin rapidement | Comparaison avec la saison suivant leur conquête de la Coupe Stanley https://t.co/f5QZBA8wCJ #Canes #Hurricanes #TakeWarning #tslh pic.twitter.com/Ehr6rjcFlR
— Toutsurlehockey.com (@Toutsurlehockey) 9 mai 2019
Le rang des choix de repêchage du Canadien est connu https://t.co/ecZ5gsDFSi #tslh pic.twitter.com/SmiFevRido
— Toutsurlehockey.com (@Toutsurlehockey) 9 mai 2019
Commentaires