Trophée Hart: les choix (trop tôt) de Jeff
À un mois de la fin de la saison régulière, il reste encore 20% des matchs à jouer. J’en profite pour vous présenter mon top-5 pour le trophée Hart. L’an dernier, c’est Connor McDavid qui a été nommé joueur le plus utile de la LNH. Dans une saison 2021-22 complètement folle, j’ai décidé de regarder plus loin que la simple colonne des points. À mon avis, le joueur le plus utile doit être celui avec le plus d’apport aux succès de son équipe. Je prends en considération l’apport offensif et défensif, les statistiques avancées, ainsi que la position de son équipe au classement. Sans plus attendre… numéro 5!
5- Jonathan Huberdeau (66gp – 23b – 70p – 93pts)
Pour vous dire à quel point cette année est folle, j’ai presque laissé Huberdeau hors de mon top-5. Après tout, l’équipe est pactée: Bobrovsky, Barkov, Reinhart, Verhaeghe, Giroux, Duclair, Bennett, Weegar, etc. Cependant, c’est impossible de ne pas reconnaître l’impact gigantesque qu’à Huberdeau en Floride. Le gaucher a 41% plus de points que le 2e meilleur marqueur de l’équipe (Barkov – 66). Aaron Ekblad est 2e en Floride pour les mentions d’assistances avec 42; Huberdeau a 45 premières passes! Avec les deuxièmes, il en a un total de 70. Il domine d’ailleurs la ligue dans ces deux catégories.
Défensivement, son différentiel de +26 est similaire à celui de son coéquipier Aleksander Barkov (+27). Il a également causé autant de revirements que Barkov (54 vs 52). Le capitaine a, certes, manqué 13 matchs, mais de comparer Huberdeau au tenant en titre du trophée Selke est déjà un exploit en soi. Le #11 est 3e en points, avec 93 et 2e pour les points par 60 minutes jouées, avec 4,38. À 28 ans, Jonathan Huberdeau est en train de connaître la meilleure saison de sa carrière. Et de loin!
4- Connor McDavid (66gp – 36b – 62p – 98pts)
Depuis 2003, le meilleur marqueur en saison régulière (Art Ross) a également remporté le Hart 13 fois en 18 occasions. C’est donc pas mal impossible d’ignorer celui qui mène la ligue en points. Avec 98, c’est Connor McDavid qui domine la LNH pour l’instant. En plus d’être 1er en points, il se classe 9e pour les buts (36), 3e pour les passes (62) et 7e pour les points par 60 minutes. La machine à faits saillants se retrouve donc dans le top-10 dans la majorité des catégories importantes.
Cependant, sur les 16 équipes participant aux séries, les Oilers sont 15e en points (79), 16e pour les buts contres (3,22) et 7e pour les buts pours (3,48). Il faut avouer que le travail déplorable de leur duo de gardiens en est pour beaucoup par contre. Ça demeure que les succès personnels du joueur ne se traduisent pas en succès collectifs. Edmonton est chanceux de se retrouver dans la pire division de la LNH. Néanmoins, McDavid a le 2e meilleur différentiel de l’équipe avec +16. Le capitaine est également très bon au cercle des mises en jeu avec 54,1% et a créé 55 revirements (6e – attaquants) depuis le début de la campagne.
Par contre, le #97 joue beaucoup. Et, avouons-le, beaucoup de temps de jeu ça aide à cumuler les points. Draisaitl et lui sont les 2 seuls attaquants à passer plus de 22 minutes par match sur la surface. À forces égales, McDavid se classe donc 27e pour les points par 60 minutes jouées. Malgré tout, l’Ontarien demeure un joueur exceptionnel.
3- Auston Matthews (61gp – 49b – 36p – 85pts)
Le grand centre est encore plus incroyable cette saison. Il peut tout faire et, contrairement à McDavid, les Leafs évoluent dans la meilleure division de la LNH (avec la Centrale). Matthews en est à sa 6e saison dans la LNH. En ajustant le rythme à 82 matchs, il compterait des saisons de 40 – 45 – 45 – 55 et 65 buts, en plus d’être en route pour 66 buts et 114 points cette année. Il est top-5 en buts (49), en points (85) et en points primaires (70).
Il est une menace en avantage numérique, mais est encore plus efficace à forces égales. Le #34 se classe 2e en points à égalité numérique (61) et est fabuleux au cercle des mises au jeu (57,5%). Il fait tout ça en passant 2 minutes de moins sur la patinoire que McDavid et Draisaitl, dont 1 minute de moins en avantage numérique. On parle de 26% moins de temps en avantage. Il mène les attaquants de la LNH avec 75 revirements créés, 14 de plus que Clayton Keller. Grand, gros, rapide, agile, meilleur tir de la LNH, gagne ses mises au jeu et responsable défensivement. C’est difficile de lui trouver un défaut. Quoi que… sa moustache n’est pas top top.
2- Johnny Gaudreau (66gp – 30b – 60p – 90pts)
Cette saison, Johnny Hockey accumule trop de bonnes raisons pour ne pas se mériter une nomination. Il est 4e pour les passes (60) et les points (90), en plus d’être 2e pour les points primaires (buts + premières passes), avec 74. Les Flames sont la meilleure équipe de la LNH depuis 2 mois et sont fin prêt pour les séries. L’utilité de Gaudreau se fait davantage sentir à forces égales. Pendant que McDavid et Draisaitl récoltent près de 40% de leurs points en avantage numérique, Gaudreau n’en compte que 22,2%. Le petit Américain domine la LNH avec 70 points à forces égales: 9 points devant Matthews, 11 devant McDavid.
En plus d’être bon offensivement, l’ailier de 28 ans est terriblement efficace en défensive. Pour ce qui est des buts attendus par 60 minutes jouées à forces égales (xga/60ev), Gaudreau est phénoménal. Calgary n’en permet que 2,00 lorsqu’il est sur la glace. En comparaison, Huberdeau, McDavid et Draisaitl sont respectivement à 2,54 – 2,56 et 2,57 dans la même catégorie.
Pendant que la plupart des vedettes pouvant apparaître dans ce top-5 récoltent une grande part de leur succès sur l’avantage numérique, Gaudreau accompli plus que quiconque sans cet avantage. De plus, il excelle autant offensivement que défensivement. Il est grand temps de reconnaître les joueurs à tout faire.
1- Roman Josi (65gp – 18b – 63p – 81pts)
92 points! La dernière fois qu’un défenseur a atteint cette marque dans une saison, c’était Phil Housley en 1992-93. 92 points, c’est le rythme actuel que maintient Cale Makar. Par contre, aucune chance que Makar ne pogne un coup de soleil avec toute l’ombre que les performances de Josi lui font. À 15 matchs de la fin de la saison régulière, Roman Josi maintient une projection de 100 points. Non non! Ce n’est pas une faute de frappe. 1 – 0 – 0: cent! Depuis 1980, seuls Brian Leetch (102), Al MacInnis (103) et Paul Coffey (103, 113, 121, 126, 138) ont réussi l’exploit. En fait, il deviendrait le 6e défenseur de l’histoire à atteindre ce plateau. Et pendant que Coffey récoltait 121 points avec Wayne Gretzky, Mak Messier et Jarri Kurri (bonjour le Temple de la Renommée), Josi est entouré de Matt Duchene, Filip Forsberg et Ryan Johansen.
Le défenseur est présentement 10e en points (81), 2e pour les mentions d’assistances (63) et 13e pour les points à égalité numérique (50). Nashville n’accorde que 2,23 buts attendus par 60 minutes jouées à forces égales (xga/60ev) lorsqu’il est sur la glace. Il présente un différentiel de +21 et mène les Prédateurs en points par 13 (Matt Duchene – 68).
Ça prend une saison extraordinaire pour empêcher un attaquant de mettre la main sur le trophée Hart. Cette année, c’est exactement ce qu’est en train d’accomplir Roman Josi.
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