Tant vouloir Jonathan Huberdeau, mais s’inquiéter pour Shane Wright…
La loterie pour le repêchage 2022 approche. L’angoisse perdure alors que le CH repêchera top3. Fera-t-on le bon choix ? Choisira-t-on par défaut si le CH obtient le premier choix ? Shane Wright est-il si bon ? Tant de questionnements répondus par tant de certitudes pour une chose qu’on ne cesse de qualifier de science «inexacte».
La candidature de Shane Wright comme tout premier choix de l’encan 2022 devient de plus en plus polarisante. C’est comme si on se refusait d’être heureux d’avoir un joueur de sa trempe. Parfois, j’ai l’impression qu’on a tellement peur que le CH se trompe qu’on aime mieux dénigrer un joueur au profit de l’autre. Je ne crois pas que le CH soit en position d’être déçu d’accueillir Shane Wright.
Choisir Logan Cooley ou Shane Wright le soir du repêchage ne vient avec aucune certitude. L’évaluation des espoirs avant le repêchage, c’est une question d’évaluation de plancher/plafond en fonction de nombreuses variables. Ça demeure dans le domaine spéculatif.
Par contre, ce que je trouve absurde à l’occasion, c’est de voir comment on aime dénigrer la candidature de Shane Wright. Pendant ce temps, dans les discussions concernant les joueurs autonomes sans compensation, on souhaite donc bien mettre la main sur un Jonathan Huberdeau. Et si Shane Wright était ce Jonathan Huberdeau ?
Récent profil de Shane Wright:
Remettre les pendules à l’heure concernant Shane Wright
Production offensive
C’est un aspect qui a effrité de nombreux amateurs et même de nombreux observateurs tout au long de l’année. On en parle souvent dans le TSLH Podcast, mais tout est une question d’attente. Évidemment, si on croyait que Wright allait produire tel un Connor Bedard, on allait être déçu.
Or, la production offensive de Wright n’est vraiment pas catastrophique lorsqu’on la compare à celle de Huberdeau au même âge. Jonathan Huberdeau, c’est un joueur qui fait le point par match dans son «prime» et qui apporte énormément sur la patinoire en excluant sa production.
Analyse
À 15 ans
Jonathan Huberdeau a entamé sa première saison LHJMQ à l’âge de 16 ans. Wright, à titre de joueur exceptionnel, a débuté à 15 ans. Wright joue au centre, répondant à de plus amples responsabilités qu’un ailier gauche comme Huberdeau.
J’ai fait l’exercice de sortir la moyenne de points par match d’Huberdeau et de Wright jusqu’ici. On remarque qu’à 15 ans, Wright a produit plus que le Québécois dans la LHJMQ à 16 ans. Pourtant, Huberdeau rejoignait tout un club chez les Sea Dogs de Saint John (53-12-0-3). Wright débutait en OHL à 15 ans dans une équipe très peu nantie à Kingston (19-39-0-4).
Évidemment, on donnait toutes les opportunités possibles à Wright sur le jeu. Ce qu’Huberdeau n’a peut-être pas pu avoir au sein d’un club qui comprenait d’excellents joueurs de 19 ans.
Une saison ratée
Lorsque Jonathan Huberdeau entamait sa carrière junior, il avait 16 ans. À cet âge, Wright fut mis au chômage par la COVID. Ça ne l’a pas empêché de mettre 14 points, dont 9 buts, en 5 matchs au tournoi U18 pour guider le Canada vers une médaille d’or.
Année de repêchage
On en vient à la saison repêchage. Jonathan Huberdeau explose dans la LHJMQ à 17 ans. Sa production s’élève à 105 points en 67 matchs. C’est bon pour une moyenne de 1,57 points par match. Sa formation était aspirante aux grands honneurs et a terminé la campagne avec une fiche titanesque de 58-7-0-3.
En Ontario, au même âge soit lors de l’année de repêchage, Wright termine la saison avec 94 points en 63 matchs. C’est bon pour une moyenne de 1,49 points par match. Kingston était loin d’être un club nanti comme les Sea Dogs. Cette saison, la fiche des Frontenacs s’élève à 41-22-0-5. En offensive, plusieurs joueurs ont performé dont Lucas Edmonds et Martin Chromiak. En frais de talent, disons que Huberdeau était cependant mieux entouré globalement.
À noter que Jonathan Huberdeau n’a pas joué au Championnat U18 et ne fut pas invité au Championnat mondial junior à son année repêchage. Wright, si !
En séries, lors de l’année repêchage, Huberdeau produit à un rythme de 1,58 points par match. Jusqu’ici en sept rencontres, Wright est à 1,29.
Et pour la suite ?
Huberdeau retourne à Saint-John l’année après son repêchage. Il produit encore plus dans une saison où les Sea Dogs dominent encore la LHJMQ. Il devient le capitaine de la formation, ce que Wright a obtenu comme honneur à 17 ans alors qu’il était assistant à 15 ans.
Je ne crois pas que Wright soit de retour dans la OHL l’an prochain. Ainsi, la comparaison de points entre Huberdeau et Wright dans le junior ne pourra se poursuivre. Toutefois, si par pur hasard il retourne à Kingston, je n’ai aucune difficulté à avancer qu’il pourrait produire de façon similaire ou supérieure à Huberdeau au même âge.
À temps partiel
Jonathan Huberdeau a partagé sa dernière saison junior entre le circuit Courteau et la NHL en raison du lock-out. Pour le bien du graphique, j’ai utilisé son rendement dans la NHL. Ainsi, à sa saison recrue dans le circuit Bettman, Huberdeau a cumulé une moyenne de point par match de 31 points en 48 matchs.
Une production qui pourrait très bien ressembler à celle de Shane Wright au niveau du point par match. Doit-on s’inquiéter pour autant ?
Un candidat au Hart
Personnellement, je n’aurais rien contre le fait d’avoir Shane Wright avec un parcours à la Huberdeau. C’est surprenant le monde qui prendrait le Québécois dans son équipe demain matin, mais aussi tenir un discours différent devant la sélection de Wright.
Les deux joueurs présentent des productions similaires malgré des variables assez différentes. Suis-je en train de dire que Wright sera forcément un joueur candidat au trophée Hart comme l’est Huberdeau à 28 ans ?
Pourquoi pas ? Huberdeau a vécu les périodes de reconstruction en Floride et s’est débrouillé dans un environnement où le développement fut lent pour lui et pour Barkov.
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Shane Wright et le premier rang au repêchage 2022
Je vois Shane Wright comme un joueur de 70-80 points avec le potentiel d’en faire plus dans son «prime». Est-ce qu’il marquera 70 points comme recrue ? Je ne pense vraiment pas, quoique ce n’est pas impossible. Par contre, je vois un plafond et un plancher similaire à celui de Jonathan Huberdeau.
«Oui, mais Huberdeau fut un 3e choix aussi», me dira-t-on.
Nikita Kucherov est le meilleur marqueur du repêchage à Huberdeau aussi et il fut un choix de 2e. Ryan Nugent-Hopkins (1er) et Gabriel Landeskog (2e) ont de très belles carrières aussi. Tout comme Logan Cooley et Juraj Slafkovsky auront j’en suis sur.
Il faut juste arrêter de paniquer avec Wright. Ce sera un excellent premier choix, mais ce serait aussi un solide vol au 2e ou 3e rang, comme un certain Huberdeau, qui est 2e marqueur de sa cohorte.
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