Ryan Francis et l’art d’exploser offensivement au bon moment
Le nom de Ryan Francis ne vous dit peut-être pas grand chose. Si vous êtes un grand amateur de la LHJMQ, peut-être davantage. Pas plus tard qu’en 2018-19, il a eu peine à atteindre le plateau des 30 points. Comment expliquer l’explosion fracassante de celui qui pourrait bien être un choix de 3e tour du prochain repêchage de la LNH?
C’est en 2017 que Francis a été sélectionné en début de deuxième ronde par les Screaming Eagles du Cape Breton. À ses deux premières campagnes dans la LHJMQ, il a amassé un peu plus de 30 points (à chacune d’elles). Puis, explosion lors de la saison 2019-20. Il a plus que doublé sa production offensive de la précédente campagne, la faisant passer de 32 à 72 points. Son nombre de buts, lui, est passé de 10 à 24.
Comment expliquer ce succès? Première des choses, c’est une évidence qu’il était mieux entouré et qu’il avait plus de responsabilités. Le petit centre – pouvant aussi bien jouer à l’aile – a prouvé qu’il avait un flair offensif lui permettant de jouer avec des joueurs offensifs. Il a pris ses chances. Son succès est directement relié à celui d’Egor Sokolov, disons-le. On pourrait d’ailleurs dire que l’inverse est aussi vrai. Les deux joueurs se sont très bien complétés tout au long de la campagne. Shawn Boudrias a souvent été leur grand complice également.
Alors que Sokolov possède un talent inné pour marquer des buts (Boudrias sait très bien le faire aussi), Francis s’est établi comme l’un des bons fabricants de jeux de la LHJMQ la saison dernière. Si son gros compagnon russe était libre et en position de marquer, ça semblait facile pour lui de le repérer. La chimie opérait. Mais ce n’est pas le seul coéquipier que Francis aidait à produire. Il aidait n’importe qui à devenir un meilleur marqueur.
Le petit #24 Ryan Francis est un très habile fabricant de jeux. Vidéo présentée par InStat Hockey.
On parle beaucoup des habiletés de passeur de Francis, mais de marquer 24 buts dans le junior n’est pas chose simple. Il faut dire que sa vision du jeu joue pour beaucoup dans tout ce qu’il fait sur la glace, incluant marquer. En l’observant, c’est une évidence que son intelligence est une coche au-dessus. Il ne fait rien pour rien, il sait ce qu’il fait. Lorsqu’il lance, c’est parce que c’est la chose à faire pour une raison ou pour une autre.
Le tir est parfois extrêmement difficile à analyser en vidéo. De ce que j’ai vu de Francis, il se démarque vraiment par son tir du poignet. Il est très vif. Le gardien a souvent à peine le temps de réagir, la rondelle est déjà derrière lui. Le petit attaquant des Eagles est surprenant, imprévisible. Je parlais de son intelligence plus haut, ça en fait partie. Ça lui permet de marquer. Disons que ses excellentes mains l’aident aussi!
Reconnu pour ses talents de passeur, Ryan Francis est également capable de faire scintiller la lumière rouge. Vidéo présentée par InStat Hockey.
Vous l’aurez probablement remarqué dans les deux vidéos, Francis est un patineur extrêmement agile. Sa mobilité est très solide. Sa vitesse en tant que telle n’est pas extraordinaire, mais son agilité le fait bien paraître. Un joueur de son gabarit (5’09 » et 168 livres) devrait idéalement être plus explosif, mais ça viendra peut-être. Pour le moment, dans le junior, il s’en sort super bien niveau patinage.
On sait qu’il peut passer, marquer, patiner, mais comment Francis se débrouille-t-il dans sa zone? Je ramène encore une fois à l’avant plan sa vision du jeu. Son intelligence le rend bon partout sur la patinoire. Pour avoir regardé beaucoup de hockey de la LHJMQ, je dirais qu’il est l’un des bons attaquants dans sa zone du circuit. Le genre de gars adoré par un coach pour tout ce qu’il fait bien sur la glace.
Toutefois, les chances qu’il perce la LNH sont minces à mes yeux. Il fait tout bien, mais n’est pas nécessairement dominant dans rien non plus. Avec son gabarit, il faudrait qu’il soit absolument dominants dans quelques facettes pour espérer faire sa place dans la meilleure ligue de hockey du monde entier. Je ne serais vraiment pas surpris cependant qu’il fasse carrière dans le hockey au niveau professionnel, que ce soit en Europe ou dans la AHL.
Pour cela, je le vois sortir aux alentours du 100e rang au repêchage. Il pourrait devenir un bon petit attaquant « two-way », capable de produire des choses offensivement tout en étant un joueur fiable dans sa zone. Je ne prendrais pas une chance avec lui trop tôt, mais je sauterais sur l’occasion de le sélectionner à partir de la 4e ronde sans hésiter!
Merci à Instat Hockey pour les vidéos!
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